Michael Essien est considéré comme l’un des plus grands milieux de terrain de tous les temps. Le Ghanéen a marqué des buts spectaculaires et a démontré une capacité à contenir et à défendre ainsi qu’à alimenter. Son jeu de passe imprévisible, sa polyvalence et son engagement défensif expliquent pourquoi il est considéré comme un joueur indispensable à chaque équipe où il a joué. Sa longue carrière est un exemple pour tous les jeunes joueurs de football et de tous les joueurs professionnels qui cherchent à améliorer leurs performances. Passé par Lyon, Chelsea et le Real Madrid notamment, Essien a démontré qu’il est un milieu de terrain d’exception et un modèle à suivre pour toute personne intéressée par le football. Aujourd’hui à la retraite, le Black Star qui officie en tant qu’entraîneur adjoint au club danois Nordsjælland FC a accordé une interview exclusive à madridistareal et nous vous présentons la traduction. Lisez-le !
[totalpoll id= »794558″]
Vous êtes coach adjoint dans le club danois Nordsjælland FC depuis la fin de votre carrière en Azerbaïdjan. Le métier d’entraineur est quelque chose qui vous passionne ?
J’ai vraiment apprécié le coaching au cours de ma formation à l’UEFA B, donc je me vois bien m’engager dans ce secteur d’une manière ou d’une autre. J’apprécie également la détection et la découverte de jeunes talents, ce qui me permet de travailler aux côtés de certains entraîneurs d’équipes de jeunes pour commencer et, une fois sur place, de commencer à progresser.
Parlons maintenant de votre carrière de joueur. A Chelsea, vous avez eu beaucoup de succès. Vous avez remporté la Ligue des champions, Est-ce la meilleure période de votre carrière ?
Oui, je le dis… c’est là que j’ai passé la plus grande partie de ma carrière à Londres, donc je suis très heureux d’avoir pu gagner la Ligue des Champions là-bas. Je sais ce que cela signifiait pour le propriétaire du club et pour le club en général. Je suis donc heureux d’avoir pu contribuer à ce succès pour Chelsea.
En 2009, Chelsea a failli atteindre la finale de la Ligue des champions, mais le FC Barcelone vous a éliminés. Quelle a été, selon vous, l’influence de l’arbitrage lors de ce match à Stamford Bridge ?
Ce match a été difficile à prendre car nous étions si proches mais en même temps si loin… Je n’aime pas parler de l’influence de l’arbitre dans un match car c’est un élément qui échappe à notre contrôle en tant que joueurs. Nous, les footballeurs sur le terrain, avons un travail à faire et nous le faisons toujours du mieux que nous pouvons. On attend la même chose des arbitres et des assistants, mais on ne peut pas contrôler cela, alors il vaut mieux ne pas en parler. C’était dévastateur, mais c’est le football : il faut contrôler ses émotions.
Vous avez ensuite signé au Real Madrid, comment cela s’est-il passé ?
Mon arrivée à Madrid a été très bonne. Tout le monde au club m’a accueilli et m’a fait sentir comme chez moi. Je dois dire que le club s’est très bien occupé de moi quand je suis arrivé et j’ai beaucoup de respect pour tous les employés et le personnel du Real Madrid pendant mon séjour. Je n’aurais pas pu demander mieux, honnêtement.
Comment les joueurs vous ont-ils reçu au Real Madrid à l’époque ?
L’équipe et les joueurs m’ont très bien accueilli, tout comme le club. Je connaissais déjà certains des joueurs qui étaient là, ce qui m’a aussi beaucoup aidé. Ricky Carvalho, Luka Modric, Benzema, Cristiano… Ce sont tous des joueurs avec lesquels j’ai joué ou que j’ai connus en France et en Angleterre, ce qui m’a beaucoup aidé à m’adapter. Je suis aussi devenu bon ami avec des gens comme Marcelo, Özil et d’autres.
Mourinho a dû être très accueillant avec vous. Il avait une grande confiance en vous, tant à Chelsea qu’au Real Madrid. Que pouvez-vous nous dire sur l’entraîneur portugais ?
Eh bien, « Papa » est sans aucun doute l’un des meilleurs entraîneurs pour lesquels j’ai joué et, même s’il est vrai qu’il exige beaucoup de ses joueurs dans tout ce qu’il veut, il est également vrai qu’il est un gagnant et c’est précisément ce que j’aime chez lui. Il comprend le jeu et sait comment tirer le meilleur de ses joueurs. Il a toujours su tirer le meilleur de moi et je le respecte pour ça. Je vous dis aussi que c’est la personne la plus drôle que vous ne rencontrerez jamais, ce qui est important (rires).
Qu’avez-vous appris de lui ?
De « Daddy », j’ai appris que le travail acharné et le dévouement sont toujours payants, et que l’attention portée aux détails est quelque chose qui vous donne un avantage sur n’importe quel adversaire. José m’a appris cela et je n’oublierai jamais ces choses importantes.
Quelle est l’importance de la figure de Mou dans votre carrière ?
C’est très important parce que, même si pendant mon séjour en France, je me faisais un nom, ce n’est que lorsqu’il m’a emmené en Angleterre que ma carrière a vraiment explosé et que les gens du monde entier ont commencé à me remarquer et à me connaître. La France a donc été une bonne étape car j’ai beaucoup appris et lorsque José m’a emmené à Chelsea, je suis devenu le joueur que je suis aujourd’hui. Il a toujours été là pour moi et oui, il a été important dans ma carrière.
Et qu’avez-vous appris pendant votre séjour au Real Madrid ?
J’ai appris un aspect différent du jeu par rapport à ce à quoi j’étais habitué. J’ai joué avec et contre deux des meilleurs joueurs du monde à l’époque et c’était une expérience différente et une courbe d’apprentissage pour moi, mais c’était un moment vraiment agréable. J’ai également découvert une culture magnifique et différente de celle à laquelle j’étais habituée et je me suis fait de très bons amis au club et à Madrid en général. Je garde toujours ces amitiés avec le club et le personnel et pour moi, c’est important.
C’était une saison difficile. Beaucoup de joueurs ne se sont pas bien entendus avec Mourinho, qui a toujours défendu le club. Comment avez-vous vécu cette situation ?
Ecoutez, j’étais là pour jouer au football et c’est ce que j’ai essayé de faire tous les jours. Je me suis donné à 100% chaque fois que j’ai été appelé et c’était la chose la plus importante pour moi. Malheureusement, je n’ai pas remporté de grands trophées pour le club, ce qui est dommage, mais nous avons certainement essayé.
Même si, comme vous le dites, rien n’a été gagné, beaucoup de gens pensent que Mourinho a posé les bases, ce qui a permis au club de remporter la Ligue des champions la saison prochaine. Pensez-vous que ce soit le cas ?
Oui, il est possible qu’il l’ait fait, mais je n’étais pas là après, donc il m’est difficile d’en être sûr. La plupart des joueurs que Papa a laissés ont gagné la Ligue des champions, donc oui, on peut dire ça, mais je veux dire qu’il ne faut pas enlever tout le mérite à Carlo Ancelotti et Zinedine Zidane parce que la Ligue des champions n’est pas facile à gagner, donc tout entraîneur qui y arrive mérite beaucoup de crédit.
Tu as toujours été un milieu de terrain, mais à Madrid, tu as également joué au poste d’arrière droit.
Oui, je n’ai eu aucun problème d’adaptation car j’ai joué de nombreuses fois pour Chelsea en tant qu’arrière droit, même en finale de la Ligue des champions, donc ce n’était pas difficile pour moi de jouer là-bas. J’ai commencé ma carrière en tant que défenseur central et en tant que jeune joueur, c’était ma position jusqu’à ce que je vienne en France et qu’ils me déplacent au milieu de terrain, donc pour moi, jouer en défense n’était pas aussi difficile que cela peut l’être pour certains joueurs.
Mais malgré de bonnes performances, vous n’avez pas continué au Real Madrid, pensez-vous que vous auriez pu saisir l’opportunité si vous étiez resté au club ?
Eh bien, qui sait ce qui se serait passé si j’étais resté. Nous ne le saurons jamais, mais j’étais un joueur de Chelsea et j’étais seulement en prêt à Madrid, donc à la fin de cette saison, j’ai dû rentrer. Nous ne saurons jamais ce qui se serait passé si j’étais resté, mais tout ce que je peux dire, c’est que j’ai adoré mon séjour à Madrid et je suis reconnaissant au président Florentino, aux directeurs et à tout le monde au club de m’avoir donné cette opportunité.
Vous avez parlé plus tôt de votre relation avec vos coéquipiers. Vous avez toujours eu une affinité avec Luka Modric.
Oui, je connaissais déjà Luka en Angleterre et nous avions une bonne relation à Madrid. Luka est un brillant footballeur et une bonne personne aussi. Il était très bon à Tottenham et il s’est encore amélioré à Madrid, ce qui montre son fort désir de s’améliorer et d’être le meilleur. Nous restons en contact et je le vois également lors des événements de l’UEFA et de la FIFA, où nous discutons beaucoup.
En fait, pour fêter vos 30 ans, seuls Luka, Carvalho et García Coll ont assisté à votre fête. Cela vous a-t-il dérangé ?
Non, pas du tout, ça ne m’a pas dérangé. L’invitation était ouverte à tous ceux qui pouvaient y participer et Luka, Ricky et García ont pu y assister. Nous avons également passé un excellent moment avec mes amis et ma famille d’Angleterre. Les gens, la nourriture et le vin étaient vraiment bons, ce qui en a fait une belle fête.
Beaucoup disent que Modric ne méritait pas de remporter le Ballon d’Or 2018. Quel était votre avis ?
En ce qui me concerne, il a gagné à la loyale, donc je ne suis pas sûr qu’il ne l’ait pas mérité. Je suppose que chacun a droit à son opinion et, à mon avis, Luka méritait le Ballon d’Or. Les gens sous-estiment vraiment son talent, mais demandez à tous ceux qui ont joué avec lui ou contre lui et ils vous diront à quel point il est bon.
Vous avez également vécu avec Ramos, Cristiano Ronaldo, Benzema, etc. et ils sont entrés dans l’histoire des années plus tard. Vous attendiez-vous à ce qu’ils aient autant de succès ?
Oui, je m’attendais à ce qu’ils gagnent des trophées comme tous les grands clubs. Ils ont les meilleurs joueurs du monde, avec de bonnes installations et un bon entraîneur, c’est tout cela qui leur apportera des trophées, donc je n’ai pas été surpris de les voir gagner beaucoup de titres. Ils ont aussi toujours le désir de continuer à gagner et cela fait une grande différence. Le club fournit toutes les conditions nécessaires pour que les joueurs donnent le meilleur d’eux-mêmes et avec cela, vous gagnerez toujours de grands trophées.
Aimeriez-vous revenir au Santiago Bernabéu un jour ?
Oui, certainement, à un moment ou à un autre, j’aimerais y retourner pour regarder un match, retrouver de vieux amis et, qui sait, peut-être y travailler. Ce serait un honneur de travailler au Real Madrid avec les meilleurs, alors pourquoi pas ?
Entretien réalisé par Víctor Ortíz pour madridistareal.com
Traduction : Carinos CHANHOUN
Laisser un commentaire