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Racisme : Un africain répond de manière cash à Mario Balotelli

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Victime à plusieurs reprises d’abus racistes, Mario Balotelli est finalement devenu, malgré lui, un symbole de la lutte contre ce mal qui gangrène les gradins un peu partout en Europe. D’ailleurs, il y a quelques jours, l’international italien a lancé un challenge pour lutter contre le racisme. « Je vous mets au défi les joueurs africains de mettre de l’argent ensemble avec moi pour quitter l’Europe raciste et construire des stades en Afrique et développer notre jeunesse. Nous avons de l’argent, nous pouvons construire au moins 5 stades de classe mondiale dans chaque pays et signer la pétition qu’aucun joueur ne sera plus exporté en Europe », disait-il sur les réseaux sociaux.

Cependant, un internaute d’Afriquesports du nom d’Ernst Delma, à travers notre site, lui a écrit une lettre ouverte. Sur celle-ci, ce fan africain lance une réponse cash à l’Italien d’origine africaine, le ramenant sur terre avec des mots visiblement puisés du plus profond de lui même. Voici, in-extenso, sa lettre à Mario Balotelli.

Lettre ouverte à Monsieur Mario Balotelli

« Cher Monsieur,

Allons-y maintenant Mr Balotelli, je comprends votre frustration, mais n’en faites pas une fausse rancœur. J’éprouve votre ressentiment mais je n’approuve pas sa généralisation exagérée dans cette boutade. Apprécier, par définition, c’est donner son prix ou sa juste valeur à quelqu’un ou à quelque chose. Si l’on vous donne des millions pour jouer au foot, c’est dire qu’on apprécie votre immense talent sportif. Personnellement, j’ai l’intime impression qu’on fait de vous l’un de ces dieux noirs tombés au stade qui ont la nostalgie de leur origine ou qui ne daignent d’y retourner.

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La Squaddra Azzura n’avait pas à retenir votre nom dans leur sélection pour être politiquement correct, et personne ne leur dirait quoi que ce soit. Mais ils vous avaient donné la chance de vous prouver capable et Italien. Cela mérite un genre de reconnaissance. Moi-même, je suis reconnaissant qu’ils avaient donné la chance à un jouer noir et par ainsi démocratiser le beau jeu et l’affubler d’une étoffe universelle. Et pour des centaines de milliers de paires d’yeux rivetés à votre personne physique vous étiez comme le point central de la sélection italienne, une cocarde, une perle noire agrafée à une chemise blanche.

Il n’y a pas de sociétés parfaites et nous n’exprimons pas les mêmes idées et les mêmes émotions de la même façon. Partout dans le monde, il y a des pour, des contre et des cons. Certains vous chahutent et vous accablent de leurs propos infâmes tandis que des centaines de milliers d’autres fendent leurs âmes et leurs poumons pour vous ovationner et vous crier leur admiration, et les cons, eux-mêmes dans tout ça, ne pardonnent rien, pas même leur existence. Ils ne peuvent exister d’aucune autre façon, les cons.

Ils cherchent à se faire un vedettariat creux, à tourner les têtes vers eux de la façon la plus propice à eux, l’imbécilité. Et comment se fait-on voir dans un stade quand on ne danse pas ou l’on ne chante pas ou l’on ne joue pas au sport sinon que d’agir stupidement et être un bouffon en chômage. C’est l’histoire de la race humaine à laquelle nous sommes encore heureux d’appartenir, vous encore plus que moi.

Pourquoi vous plus que moi ? Vous, on vous paie des millions presque pour avoir du beau temps en jouant. N’est-ce pas que vous aimez et jouissez de la frénésie des sifflements à tue-tête qui accompagnent votre entrée sur le terrain de jeu et qui règne dans les stades à longueur des matchs.

Je vous vois frémissant quand on joue les hymnes nationaux ou d’équipe autour de vous. Moi, j’ai étudié à peu près pendant quarante ans de ma vie, on me refuse souvent des dizaines de milliers de dollars par an et personne ne chante ni ne souffle pour moi quand je fais ce que je suis permis de faire pour vivoter. C’est ça la vie. Donc, n’en faîtes pas surtout une histoire de couleur de peau puisqu’à la vérité ceux-là qui vous ovationnent sont des blancs plus que des noirs tout comme ceux-là qui vous chahutent sont des blancs plus que des noirs.

Dans vos stades d’Afrique, l’on vous ovationnera et l’on vous chahutera de même, ensemble et à tour de rôle, et vous éprouverez mêmement la joie des applaudissements ou la peine des reniements excepté que vous n’aurez pas le courage de le mettre sur le compte de votre peau, mais sur le compte de votre immense talent, vos sursauts de génie sur le terrain, vos buts qui ressemblent souvent à des poèmes sportifs ou de vos manquements, vos mauvaises passes ou vos dribbles manquées par exemple.

Il y a des circonstances où la couleur de peau ne priment pas, ne peuvent pas primer. D’ailleurs, votre femme n’est-elle pas blanche ? Je pense que ses roucoulements n’ont pas de couleur sur le lit d’amour. Autrement, ce serait comme coucher avec l’ennemi. Vos parents d’adoption ne sont-ils pas des blancs. Ils devaient avoir fait preuve d’affection à votre égard tout au moins. Sinon, ce serait comme Romulus et Rémus élevés par des lions ou l’agneau confié à des loups pour l’élevage.

Donc Monsieur Balotelli, défendez l’Afrique et vos congénères africains, aimez votre peau à l’excès si cela vous plait mais jouissez des millions qu’on vous paie en harmonie avec vous-mêmes, avec vos frères noirs mais aussi dans l’entente préférablement cordiale avec vos commanditaires et fans de races différentes. Sans eux, ce n’est pas le paradis, mais cela pourrait être l’enfer. S’ils vous traitent de nègre en jouant, répondez comme le génial Toussaint Louverture, « la couleur de ma peau nuit-elle à ma bravoure et à ma santé ? » Dans votre cas, vous diriez plutôt, « mon talent n’est en rien diminué par la couleur de ma peau. Je suis bien votre Paolo Rossi de l’Afrique. Je marque des buts pour vous plaire. Vivons ensemble. »

Monsieur Balotelli, mettez vos œillères et vos sourdines s’il le faut pour demeurer l’Africain avec la peau noire mais doté d’un nom de famille Italien. Quand on siffle votre nom, répondez « C’est moi l’Africain-Italien qui vous fait frémir de mon jeu. Je le suis et je le reste. » Certaines choses dans la vie, on doit faire mieux que les tolérer ou les souffrir, mais s’ajuster à leur occurrence. Ne retournez pas en Afrique pour tourner le dos à l’Italie, mais pour forcer l’Italie à venir applaudir l’Africain en Afrique. Ce serait en fin de compte mieux pour vous, mieux pour l’Afrique, mieux pour l’Italie et ultimement mieux pour le monde.

Respectueusement vôtre

Ernst Delma, un fan de votre immense talent sportif. »

Commentaires

3 réponses à “Racisme : Un africain répond de manière cash à Mario Balotelli”

  1. Avatar de sophie labant
    sophie labant

    Le message de ce monsieur Delma , en 3 mots : verbeux, pompeux, creux.

  2. Avatar de Ernst Delma
    Ernst Delma

    Je suis Ernst Delma, le proprietaire de la terre ouverte sus-mentionnee. Je suis Africain en un sens, par mon origine raciale, mais je suis né et grandi en Haiti et maintenant je vis aux Etat-Unis.

  3. Avatar de Alang
    Alang

    Pourquoi l’Africain devrait-il avoir a justifier de façon systématique, ce qu’il est? Balotelli porte un nom qu’il n’a pas choisi, il n’avait pas demande a ses parents biologiques de le vendre aux blancs, a un age ou un enfant ne sait même pas qui il est. Le culpabiliser de s’appeler Balotelli est tout simplement ignoble.

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