C’est une image à laquelle les suiveurs du football espagnol se sont habitués. Un Gareth Bale en tribune, rigolard, qui donne le sentiment d’une telle légèreté qu’il en est désinvolte. Est-ce enfin la saison des adieux pour le Gallois ? S’il part, qui pour payer son salaire astronomique ?
La scène amuse en Espagne. Celle d’un Gareth Bale (30 ans) qui met son masque de protection sur ses yeux, comme s’il s’apprêtait à passer la nuit dans un vol long-courrier. Rieur, le Gallois, cantonné au banc, ne semble pas être le plus concerné par ce qui se déroule sur le terrain. Cette saison, il a encore reculé dans la hiérarchie des attaquants madrilènes. L’époque de la « BBC », quand il empilait les titres avec Benzema et Cristiano Ronaldo, est révolue. Ses prestations indigentes (2 buts marqués) ont encore pris une tournure plus pauvre depuis le retour du confinement. Bale n’a participé qu’à deux des huit succès madrilènes pour deux rencontres traversées comme un fantôme : 29 minutes contre Eibar et une titularisation contre Majorque qui ne laisse tout simplement aucun souvenir.
Zidane, qui sait qu’il a besoin de tout un groupe pour soulager les joueurs fatigués et pour entretenir une certaine forme de concurrence, reste poli au sujet du Gallois, malgré les relations tendues entre les deux hommes : « Nos rapports sont tout à fait normaux, ce n’est pas à cause de notre relation qu’il ne joue pas », précise-t-il. Dès lors, c’est à cause de quoi ?
[totalpoll id= »794558″]Gareth Bale a 30 ans. L’âge où un joueur atteint la plénitude de ses moyens en termes d’expérience et de volume physique. Plutôt que de profiter de cette période, il voit désormais lui passer devant les Vinicius Junior, Rodrygo Goes, Marco Asensio, en attendant Reinier Jesus sans que ça ne titille son mental de sportif. Au contraire, il laisse le sentiment de n’en avoir cure. Son transfert avorté l’été dernier en Chine lui a manifestement coupé les jambes. Suning, le club qui devait lui offrir un contrat mirobolant, s’était finalement rétracté, le joueur revenant la queue entre les jambes dans la capitale espagnole. Le réconfort, il l’a trouvé dans le golf. Un peu, d’abord, pour passer le temps. Beaucoup, ensuite, quitte à faire passer sa passion du green avant le métier pour lequel il est – généreusement — payé. L’image du joueur tout sourire après un match de son équipe nationale qui arbore un drapeau mentionnant « pays de Galles. Golf. Madrid. Dans cet ordre-là » a achevé sa réputation auprès du Real. Il incarne, au même titre qu’un James Rodriguez à qui on a indiqué la porte de sortie, cette génération du Real qui n’a plus rien à prouver, ou plus rien envie de prouver. Bale doit donc partir, mais où ?
Chine ou retour sur les greens anglais ?
Bale a un contrat qui court jusque 2022. Il faudra donc payer le Real Madrid pour s’offrir le joueur l’été prochain. Suning avait négocié avec le joueur un montant surréaliste (irréaliste, même…) de 54M€ de salaire par an. Le freinage des quatre fers du marché chinois par rapport aux transferts mirobolants redistribue les cartes. L’Angleterre et un retour à Tottenham, où il avait explosé après ses débuts du côté de Southampton ? Man Utd, qui se refait la cerise en cette fin de saison et a toujours extrêmement bien payé ses joueurs ? Ou peut-être un projet en pente descendante, type MLS, pour continuer de jouir de son statut de superstar en s’offrant toutes les libertés de pouvoir parfaire son swing ?
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