Il a fait danser les défenseurs sur les terrains aux quatre coins de l’Europe dans les années 1990-2000. Aujourd’hui, Augustine «Jay-Jay» Okocha coule des jours de retraité discrets, entre business et soucis judiciaires.
Son nom est synonyme de dribbles. Augustine «Jay-Jay» Okocha a éclaboussé les années 1990 de son talent, de sa classe et de sa singularité. Et la discrétion dans laquelle il s’est drapé depuis sa retraite en 2008, après une ultime pige à Hull City, contraste avec le personnage extravagant qu’il était en tant que joueur. Une extravagance qu’il montrait aussi bien sur le terrain, avec des gestes spectaculaires, que dans son style ou ses apparitions médiatiques, toujours détonants.
Administrateur absent et évasion fiscale ?
Depuis 2008, Jay-Jay Okocha se fait beaucoup plus discret. Il aurait ainsi fondé sa propre entreprise, un conglomérat de service divers réunis sous le nom de «Jay-Jay Okocha Group West Africa Ltd». Il a également fondé, en 2016, la «Jay-Jay Okocha foundation», une fondation non-lucrative qui «utilise le football pour sensibiliser sur le rôle stratégique de l’éducation, de la paix et de l’unité pour la croissance économique du Nigéria». Une double casquette qui le tient écarté des projecteurs et des plateaux de télévision, à l’exception d’une rare apparition çà et là, mais qui ne l’a pas empêché de briguer des postes dans le football nigérian. En 2015, alors qu’il confie sur le site de la FIFA son ambition de devenir, un jour, président de la Fédération nigériane, il est élu à la tête de la Delta State football association, l’association de l’État du Delta, au sud du Nigéria.
«Okocha n’est pas prêt pour ce genre de responsabilités»
Un poste pour lequel il est vivement critiqué, notamment pour son absentéisme : «Okocha n’est pas prêt pour ce genre de responsabilités, déclarait son vice-président Edema Fuludu en 2017, dans des propos relayés par le média nigérian Vanguard. Il ne peut pas être à Londres et gérer l’association en même temps. L’association du Delta est sensée être l’une des meilleures au Nigéria mais aujourd’hui, on se bat pour survivre.» Il raconte également que «Okocha voulait financer la Coupe de la FA du Delta avec son argent personnel. Je lui ai dit que c’était impossible. Depuis, l’activité de notre conseil d’administration est devenue moribonde.» Mi-juin, Edema Fuludu a remplacé Jay-Jay Okocha à la tête de l’association du Delta. En parallèle, Jay-Jay Okocha multiplie les impairs avec la justice, au Nigeria et en Écosse. En octobre 2017, la haute cour de justice de Lagos ouvre une enquête contre l’ancien international nigérian pour évasion fiscale. Okocha ne s’était pas présenté devant la cour, un mandat d’arrêt à son encontre est émis. Mandat renouvelé le 28 mai dernier, le joueur ne s’étant toujours pas présenté devant la justice et n’ayant, par ailleurs, pas remboursé ce que l’État nigérian lui réclame. Il était en revanche bien présent le 1er juin à Aberdeen, accusé de blanchiment d’argent en relation avec des activités criminelles dans le cadre d’une enquête sur des faits s’était déroulés dans le nord-est de l’Écosse.
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