Alors que le football camerounais vit impuissamment un gros bras de fer entre Samuel Eto’o, qui dirige la FECAFOOT, et le ministère des Sports depuis l’arrivée de Marc Brys à la tête des Lions Indomptables, la FIFA reste attentive. Après une mise en garde en mai dernier, l’instance dirigée par Infantino vient de lancer une sévère mise en garde concernant une éventuelle suspension si les choses ne s’arrangent pas rapidement.
Quand la FIFA commence à intervenir dans la situation sportive d’un pays, c’est mauvais signe. Ces derniers jours, les développements entre les deux parties dirigeantes du football camerounais concernant le prochain match des Lions Indomptables, notamment sur le choix du stade devant accueillir la première journée des éliminatoires de la CAN 2025, laissaient présager une intervention des hauts responsables du football mondial. Déterminée à ne plus se laisser faire, la FECAFOOT intensifie son bras de fer avec le clan MINSEP – Marc Brys.
La sortie ferme de la FIFA
Alors que les joueurs convoqués pour la trêve internationale de septembre, qui coïncide avec les éliminatoires de la CAN 2025, commencent à arriver, une missive de la FIFA adressée à la Fédération est tombée. Dans ce courriel envoyé le 26 août dernier à Paris et signé par Kenny Jean-Marie, directeur de la division Associations membres, l’instance dirigée par Gianni Infantino s’est montrée très claire.
Dans une logique de conciliation, la FIFA indique tout d’abord la voie du dialogue entre les deux parties en conflit dans la gestion du football camerounais. Si des personnalités comme Aurélien Chedjou invitent Samuel Eto’o à la table des discussions et aux compromis avec le gouvernement, l’instance mondiale du football, quant à elle, appelle la FECAFOOT et le ministère des Sports à privilégier ensemble « un dialogue constructif afin de pouvoir travailler de manière sereine dans le respect mutuel et la solidarité. »
Pour la FIFA, la FECAFOOT doit travailler librement
Plus loin, elle demande clairement que la Fédération Camerounaise de Football exerce librement, sans pression. Comme le stipulent les articles et règlements qui régissent son fonctionnement, la FIFA refuse clairement l’ingérence du ministère des Sports dans les affaires de son association dirigée par Samuel Eto’o. « La FECAFOOT doit pouvoir exercer certaines prérogatives en relation avec des questions d’ordre sportif et organisationnel dans lesquelles l’encadrement technique est engagé. Cet aspect est naturellement nécessaire afin d’assurer une autonomie responsable de la FECAFOOT du point de vue sportif et le respect de ses obligations statutaires. »
Comme si cela ne suffisait pas, l’instance dirigeante du football mondial a tenu à rappeler « pour mémoire, que les associations membres de la FIFA sont statutairement tenues de gérer leurs affaires de manière indépendante et sans influence indue de tiers (art. 14, al. 1 lit. i) et art. 19 des Statuts de la FIFA). » En d’autres termes, il faut que la Fédération Camerounaise de Football soit libérée des pressions de l’État pour exercer tranquillement.
La menace de suspension brandie
Et comme toujours, la FIFA a rappelé la sanction qui pourrait tomber sur le Cameroun si les choses ne s’arrangent pas rapidement. « Tout manquement à ces obligations peut entraîner des sanctions prévues dans les Statuts de la FIFA, pouvant aller jusqu’à la suspension de la fédération concernée. » Et quand on sait que suspension d’une fédération signifie suspension du pays dans les tournois internationaux, les dirigeants camerounais doivent mettre fin à la crise au plus vite.
Notons que la FIFA, dans son courrier, a demandé que les tests soient révisés rapidement pour que les zones d’ombre soient éclaircies et que les prérogatives de chacun soient définies. En tout cas, il s’agit d’une déclaration forte qui ressemble à une énième mise en garde avant une éventuelle sanction finale. Attendons de voir si cette intervention va calmer les choses et si la gestion des Lions Indomptables sous la direction de Marc Brys va s’améliorer. D’ici le 7 septembre prochain, nous comprendrons mieux la position des deux parties en conflit.
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