Florent Ibenge: « En France, on vous propose que des équipes de jeunes »

L’ex sélectionneur de la RD Congo Florent Ibenge était l’invité d’Africa Football United, une plateforme de journalistes français. Il a notamment conduit les léopards en demi-finale de la CAN 2015. L’entraineur de l’AS Vita Club est revenu sur cette épopée, son regret de ne pas amener le Congo à la coupe du monde et bien évidemment son ambition d’entrainer en Europe.
Avec un savant dosage de binationaux et de joueurs locaux, Florent Ibenge avait réussi à bâtir une équipe compétitive et devenue redoutable sur le continent. « Ce que j’ai pu réussir, c’est de tenir un discours vrai et honnête envers les binationaux. Je leur ai bien expliqué que la RDC, ce n’est ni la France, ni la Belgique, ni Allemagne, ni les Pays Bas et encore moins l’Angleterre. Si on accepte, on doit venir avec un grand cœur et partager l’expérience parfois difficile. Malgré les conditions, on doit accepter et ne pas pleurer (…) quand quelque chose manque. Chacun doit faire un pas vers l’autre, des deux côtés. D’où tu viens, quand on arrive en sélection, on repart à zéro, c’est le terrain qui doit parler qu’on soit local ou expatrié. C’est une forme de méritocratie », a-t-il expliqué.
S’il a accompli de belles choses à la tête de la RD Congo, Ibenge nourrit néanmoins la frustration de ne pas décrocher une qualification en coupe du monde. Il trouve néanmoins des raisons qui pourraient justifier cet ‘’ échec ’’. « Si nous avons manqué la qualification, c’est parce qu’il nous manque des choses en terme d’organisation et des top joueurs, a estimé le technicien. Il faut reconnaître qu’il manque à la RDC (…) des footballeurs qui jouent au plus haut niveau au FC Barcelone, à Manchester City, au Real, Liverpool, au Manchester United entre autres clubs », a-t-il laissé entendre.
Sur le continent, Florent Ibenge n’a plus rien à prouver. En quête d’opportunités sur le vieux continent, le technicien congolais n’a toujours pas eu de réponse favorable. « J’ai postulé mais il n’y a pas de proposition, est-ce du racisme, je ne sais pas mais ce qui est sûr, les gens ne sont pas prêts. On ne vous propose que des équipes de jeunes », a regretté Florent Ibenge, qui s’interroge pour conclure. « Etre Noir ou Maghrébin n’empêche pas de pouvoir réfléchir et diriger. Est-ce que cela veut dire que nous sommes bons tout juste pour exécuter pas pour commander ? »