Marc Brys, le sélectionneur des Lions Indomptables du Cameroun, a adressé une lettre d’explication au secrétaire général de la FECAFOOT après son interview sur DH Sport +, qui a mis le feu sur la toile. Beaucoup plus mesuré et dans une démarche d’apaisement, le sélectionneur belge a dit ses vérités.
Depuis le week-end dernier, le Cameroun est en ébullition après une interview fracassante du sélectionneur Marc Brys. Dans les colonnes du journal belge DH Sport +, le technicien flamand de 62 ans est revenu sur ses débuts mouvementés à la tête de la sélection camerounaise. Invité à réagir sur l’altercation qu’il a eue avec Samuel Eto’o, le président de la Fédération, à son siège, l’ancien coach d’OH Louvain a critiqué sévèrement son patron qu’il qualifie de mauvais dirigeant. Avec des mots assez forts et beaucoup de relâchement, le successeur de Rigobert Song n’y est pas allé de main morte avec la légende camerounaise.
Rapidement, cette intervention a fait le tour des tabloïds, tant au Cameroun, en Afrique, qu’en Europe. Pendant que plusieurs personnalités publiques se sont levées pour dénoncer le manque de respect du sélectionneur envers le responsable de la FECAFOOT, certains s’en sont réjouis. Entre-temps, le secrétaire général de la Fédération a envoyé une lettre d’explication à Marc Brys pour qu’il confirme ou non, dans les 72 heures, ses propos envers Samuel Eto’o, qu’il accuse d’avoir échoué dans toute autre initiative en dehors de sa carrière de footballeur.
La lettre d’explication de Marc Brys
Deux jours après la réception de cette demande d’explication, soit ce mercredi 21 août 2024, l’entraîneur-chef des Lions Indomptables a répondu. Toujours aussi implacable, le technicien belge a fait de nouvelles révélations. Commençant sa lettre d’explication par un extrait d’une interview de Samuel Eto’o à l’ancien journaliste de la RFI Alain Foka, dans laquelle il disait : « Si vous voulez un changement, il faut des entraîneurs qui vous disent non, qui vous disent je ne veux pas de ça », Marc Brys s’est dit obligé de réagir après les attaques subies lors des événements survenus pendant les matchs contre le Cap-Vert et l’Angola.
« Je ne suis donc pas un « béni-oui-oui » et c’est dans cette logique de vérité et d’objectivité que j’ai accepté le poste d’entraîneur-sélectionneur que m’a confié l’État du Cameroun et pour lequel vous, la FECAFOOT, êtes l’organe utilisateur… Grande a été ma surprise de recevoir votre courrier, alors que je m’attendais à recevoir des propositions relatives à l’organisation des prochaines rencontres, à la publication de la liste des joueurs convoqués, et aux mesures prises pour nous éviter les cauchemars de la dernière fois… » a poursuivi Brys dans sa longue lettre d’explication dont une copie a été reçue par le MINSEP.
Brys dénonce des agressions physiques
Parlant des faits et des agressions dont il parle, le sulfureux Belge en a touché quelques-uns du doigt. « Comment comprendre qu’un entraîneur soit privé du matériel didactique (confiscation des maillots, des ballons, du bus) dans le cadre du déroulement des séances d’entraînement pour un match essentiel relatif aux qualifications pour la Coupe du Monde Canada-États-Unis-Mexique 2026 ? Comment comprendre que des personnes que je ne connais pas et avec qui je n’ai jamais travaillé se retrouvent dans mes vestiaires la veille du match ? »
« À la veille du match contre l’Angola, comment comprendre que des courriers de menace soient envoyés aux joueurs avec copie à leurs clubs, et ce malgré une victoire écrasante contre le Cap-Vert ? Cela avait bien pour but de les démoraliser. Comment comprendre qu’à notre débarquement à Luanda, j’ai été victime d’agressions verbales de Monsieur Benoît Angbwa, d’agression physique de Monsieur Thierry Ndoh, et que par la suite le Dr Fotso ait tenté de m’expulser du bus de la sélection nationale lors de notre transbordement à l’hôtel ? » lit-on toujours.
L’autre sujet qui fâche Marc Brys
Après ces quelques points saillants rappelés au secrétaire général de la Fédération, Marc Brys a déploré le fait que le lieu de la prochaine rencontre des Lions Indomptables ait été déterminé sans son accord.
« Pour le cas présent Monsieur le Secrétaire Général, comment se fait-il que le choix du stade pour le prochain match des Lions contre la Namibie au Cameroun se soit fait sans même me consulter ? Alors que je vous ai fait savoir que dans le cadre de la reconstruction de notre équipe nationale, je souhaite que leurs premiers matchs à domicile se jouent à Yaoundé, notamment au Stade Omnisports. Le Cameroun dispose de plusieurs stades et je serai heureux que les Lions y jouent et qu’ils soient en contact avec leurs fans partout, à Douala, Limbé, Bafoussam et Garoua. Mais prenons le temps pour la reconstruction et surtout pour la concertation. »
« Donnez-nous des interlocuteurs polis »
Déplorant les méthodes de la FECAFOOT qui prend des décisions concernant la sélection et sa personne sans l’en informer au préalable, Marc Brys exhorte Samuel Eto’o et ses collaborateurs à faire preuve de retenue et de respect pour que les choses se fassent dans la tranquillité.
« Je ne suis pas l’ennemi de la FECAFOOT. Jamais dans mes propos, je ne cherche à heurter la sensibilité des uns et des autres et telle n’est pas mon intention… Seulement, donnez-nous des interlocuteurs polis, courtois, professionnels et nous travaillerons tous ensemble pour faire avancer l’équipe nationale des Lions Indomptables du Cameroun. Pour ma part, je considère que les incidents sont désormais derrière nous et nous devons regarder vers l’avant, pour apporter de nouvelles victoires aux Lions Indomptables et remplir de joie nos millions de supporters au Cameroun et à travers le monde, » conclut le sélectionneur.
Le message est passé. On attend de voir si l’apaisement arrivera, surtout que le conflit sur le lieu du stade devant abriter la rencontre contre la Namibie le 7 septembre prochain fait l’objet d’un bras de fer entre la FECAFOOT et l’ONIES actuellement.
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