Verra-t-on le Brésil exclu du Mondial 2026 ? La FIFA menace de suspendre la Fédération brésilienne de football (CBF) suite à une décision du tribunal de Rio destituant le président Ednaldo Rodrigues.
Le Brésil exclu du Mondial, là où tout a commencé
Le 7 décembre dernier, un tribunal de l’État de Rio de Janeiro a prononcé la destitution d’Ednaldo Rodrigues et des membres de la CBF, accusés d’irrégularités lors des élections de l’année précédente. Une nouvelle élection présidentielle doit être organisée dans les 30 jours selon l’ordonnance, avec José Perdiz, président du plus haut tribunal sportif brésilien, assurant l’intérim, une décision également contestée par la FIFA.
Si la CBF met en œuvre cette décision, la FIFA prévoit de suspendre la fédération, entraînant notamment la suspension de l’équipe nationale, quintuple championne du monde, ainsi que des équipes de clubs dans toutes les compétitions internationales. Une commission conjointe entre la FIFA et la CONMEBOL est prévue pour le 8 janvier afin de discuter de cette situation. Jusqu’à cette date, aucune décision susceptible d’affecter la CBF ne peut être prise, notamment en ce qui concerne des élections ou une convocation d’élections, précise la lettre de la FIFA.
Ednaldo Rodrigues, premier président noir de la CBF depuis 2021, a vu son mandat, prévu jusqu’en 2026, compromis par cette destitution. Son prédécesseur, Rogério Caboclo, avait été suspendu dans une affaire de harcèlement sexuel, tandis que d’anciens présidents tels que Ricardo Teixeira, José Maria Marin et Marco Polo del Nero ont été impliqués dans des scandales de corruption.
[totalpoll id= »794558″]Le Brésil exclu du Mondial pour cette situation ?
La FIFA s’oppose à toute ingérence d’un État ou de ses institutions dans les affaires d’une fédération, ce qui motive cette menace de suspension du Brésil. Pour comprendre une telle situation, il faut remonter peut-être quelques années en arrière avec les propos de Sepp Blatter en 2010. «En France, ils ont fait du football une affaire d’État, mais le football reste entre les mains de la Fédération».
Jusqu’à présent, ces paroles semblent empreintes de bon sens, avec une nuance de populisme soulignant la propension des hommes politiques à s’immiscer partout. Cependant, la suite devient plus captivante : « La FFF peut compter sur la FIFA en cas d’ingérence politique, même si cette ingérence a lieu au niveau présidentiel ». À l’époque, la ministre des Sports, Roselyne Bachelot, avait estimé «inéluctable» la démission du président de la FFF, Jean-Pierre Escalettes. Nicolas Sarkozy, alors président de la République, plaidait en faveur de la tenue d’états généraux du football pour reconstruire sa gouvernance.
« C’est un message clair : la FIFA agit en cas d’ingérence politique, quel que soit le type d’intervention ou la taille du pays. S’il s’avère qu’il y a vraiment une intervention, nous aiderons la fédération. Si le problème ne peut être résolu par la discussion, la seule solution sera de suspendre la fédération », poursuivait le président la FIFA à l’époque.
Le Brésil, déconvenue après déconvenue
Outre cette situation préoccupante, le Brésil traverse une période difficile. L’équipe nationale éprouve des difficultés à remporter des victoires. Plus grave encore, son meilleur joueur sera absent pendant une période prolongée. Neymar, gravement blessé lors du match contre l’Uruguay en octobre dernier, est en phase de guérison et espère un retour rapide sur les terrains. En ce qui concerne la durée de son absence, certains médias saoudiens ont évoqué une pause de neuf mois, tandis qu’au Brésil, l’estimation penchait plutôt vers une année complète.
Récemment, Rodrigo Lasmar a dissipé les incertitudes lors d’une intervention sur Radio 98FM, comme le rapporte AS. « Nous nous attendons à ce qu’il fasse son retour, mais la patience est de mise. Évoquer un retour avant neuf mois est prématuré », a-t-il souligné. C’est un espoir pour Neymar, même s’il ne pourra pas participer à la Copa América, une nouvelle décevante pour le joueur qui célébrera ses 36 ans lors de la prochaine édition.
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