Le président de la FECAFOOT, Samuel Eto’o, ne veut pas voir son nom traîné dans la boue. Après le verdict de la CAF sur les affaires de trucage de matchs et de contrat illicite, les avocats de l’ancien international camerounais répliquent d’une fort belle manière.
Au cœur de l’actualité depuis plusieurs mois, Samuel Eto’o lutte ardemment pour garder la tête haute. Accusé de trucage de match en faveur du club de Wilfried Nathan Douala (le Victoria United), le patron de la FECAFOOT risquait gros. Traduit devant le jury disciplinaire de la Confédération Africaine de Football la semaine dernière, l’ancien international camerounais a répondu à ces accusations. Soutenu par un groupe d’avocats rompus à la tâche, il s’en est tiré globalement bien.
Le verdict de la CAF
Juste après le tirage au sort des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 à Johannesburg, la CAF a dévoilé le verdict après l’audition. Reconnaissant des manquements dans le dossier et l’absence de preuves solides pour accuser de manipulations de matchs, l’instance faitière du football africain a déclaré non coupable Samuel Eto’o Fils. Comme l’indiquait maître Florian Mbayen, avocat au barreau de Paris qui fait partie du conseil de défense du patron de la FECAFOOT, plusieurs incohérences étaient présentes dans le dossier d’accusation.
Outre l’affaire de trucage de match qui aurait été fatale au GRAND 9 s’il y avait des preuves suffisantes, la CAF a rendu son verdict sur la seconde affaire : le contrat avec la société de paris sportifs 1xBet. Considérant qu’Eto’o a « violé les principes d’éthique, d’intégrité et d’esprit sportif prévus à l’article 2 alinéa 3 des Statuts de la CAF en signant un contrat d’ambassadeur de marque avec la société 1XBET en échange d’une rémunération », l’instance faitière inflige une lourde amende de 200 000 USD soit plus de 121 millions de FCFA.
La réplique immédiate du clan Eto’o Fils
Pendant qu’on pensait que l’affaire était close, Samuel Eto’o a décidé de faire appel pour la deuxième sentence qui le reconnaît coupable. Dans un communiqué de presse, les avocats du patron de la Fédération Camerounaise de Football annoncent que leur client va faire appel de ce verdict sur l’affaire de contrat avec 1xBET.
« Le Jury Disciplinaire a cru pouvoir statuer sur des questions d’éthique alors que la CAF ne dispose ni d’un code d’éthique, ni d’une commission d’éthique. En outre, il a cru pouvoir se prononcer alors que les faits reprochés sont pendants devant d’autres juridictions valablement saisies, en totale violation du code d’éthique de la FIFA. Nous notons enfin que la décision ne respecte pas les prescriptions de l’article 51 du code disciplinaire de la CAF notamment en ce qu’elle n’est nullement motivée, montrant, si besoin était, l’embarras du Jury disciplinaire, » lit-on dans le communiqué.
Au regard des faits soulevés par les trois avocats qui défendent le patron de la Fédération, ils annoncent la décision de faire appel « devant le Jury d’Appel de la CAF, conformément aux dispositions des articles 54 et 58 du code disciplinaire de la CAF étant entendu que cet appel est SUSPENSIF. » Il s’agit d’un choix fort quand on sait que Samuel Eto’o pourrait décider de verser l’amende et tourner la page.
Pourquoi Eto’o n’accepte-t-il pas ce verdict ?
À en croire la démarche de l’ancien coéquipier d’Alexandre Song, il n’est pas question de laisser une affaire jeter la boue sur son nom et donner raison à ses détracteurs qui commencent par se réjouir d’avoir obtenu une condamnation. Juste après le verdict, Jean Bruno Tagne, ancien proche du patron de la Fédération, estime que ce dernier porte désormais sur lui une grave souillure qui le disqualifie de manière très sérieuse.
« Au risque de décevoir ses soutiens fanatisés, il n’y a pas de quoi pavoiser. Au contraire, ils devraient, à l’image de leur champion qui semble avoir compris l’infamie de l’affaire, se faire discrets. Car, être reconnu coupable d’une faute morale, éthique est la pire chose qui puisse arriver à un dirigeant, surtout quand celui-ci nourrit des ambitions… Où trouvera-t-il encore la force de faire ses saillies verbales sur la morale devant des dirigeants sportifs jamais condamnés alors que lui traîne une condamnation pour une grave faute « d’éthique, d’intégrité et de sportivité ? » lâchait Tagne.
On comprend pourquoi Eto’o ne veut rien lâcher.
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