On lui prédestinait une belle carrière. On le voyait comme une future icône au poste d’arrière gauche. Aujourd’hui, rien de tout cela. La carrière d’Armand Traoré ne s’est pas déroulée comme prévu, mais a suivi les méandres d’un torrent impétueux.
Il y a les courants favorables et les marées hautes du début de sa carrière professionnelle avec Monaco, en 2004. Armand Traoré a ensuite appris qu’en football rien n’est donné sur un plateau d’argent. Qu’il faut se battre avec des coudées franches pour résister aux vicissitudes du monde professionnel afin de se frayer un passage vers les sommets. Mais Armand semble ne pas avoir les épaules assez larges pour suivre le rythme infernal.
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Arsenal, Juventus, Portsmouth et Queens Park Rangers, Rizespor, Cardiff, dans aucune de ces équipes qui ont eu à l’accueillir son énorme potentiel n’a eu à s’exprimer pleinement. En l’accueillant à Arsenal, il y a quelques années, William Gallas confiait : «Celui qui, pour moi, peut vraiment faire quelque chose de bien et qui a un potentiel monstrueux, c’est Armand Traoré. Il n’a que 18 ans. S’il a la tête sur les épaules, il peut faire quelque chose de grand dans l’avenir».
Rien de tout cela. Armand n’a jamais quitté le point de départ de sa carrière. Même en Championship avec Queens Park Rangers, l’arrière gauche des «Lions» ne s’est alors jamais imposé dans une équipe de Division 2 anglaise.
Quand il atterrissait dans ce club, les portes lui avaient été grandes ouvertes. Normal pour quelqu’un qui venait d’Arsenal. Il confiait : « Maintenant, c’est une autre histoire. J’attends avec impatience de jouer chaque match. Je me suis fixé des objectifs, comme faire en sorte que quand je joue arrière-gauche, que les buts ne viennent pas de mon côté. C’est complètement différent (d’avec Arsenal). Je sens que je suis plus utile. Je sens que je peux aider l’équipe », expliquait-il.
S’il a été titulaire pendant 26 matches pour sa première saison, Arand s’est éteint progressivement dans le groupe des «Rangers» pour se retrouver en permanent du banc. Des pépins physiques constituent une partie de l’explication. Mais le jeune homme traine également un mental pas béton et qui n’est pas fait pour un footballeur professionnel.
En 2008, quand Arsenal l’a prêté à Portsmouth, il avait disputé 19 matches. Récupéré par les «Gunners», il retombe à plat. Envoyé à la Juventus en 2010-2011, c’est la dé-cep-tion. Seules dix rencontres sont disputées avec les «Bianconerri». Les Turinois qui avaient une option d’achat sur le joueur remballent le colis et le retournent à l’envoyeur.
Arsenal ne le garde que pour un match en début de saison, pour se rendre compte qu’Armand Traoré n’a point grandi. On le remet alors dans le train pour Queens Park Rangers. Pari gagnant lors de ses deux premières saisons où il enchaine respectivement 23 matches (2011-2012) et 26 matches (2012-2013). Ce qu’il n’avait jamais connu auparavant.
C’est là-bas qu’Amara Traoré était allé le chercher pour la Can 2012 … On connaît la suite avec l’équipe nationale. Elle n’est pas plus heureuse avec son club. Aux dernières nouvelles, le joueur sénégalais tentait de se relancer avec Cardiff, un échec puis que l’écurie anglais l’a libéré. Aujourd’hui âgé de 31 ans et pas encore retraité, on le voit mal renaître de ces cendres.
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