Alors que le ministère des Sports refuse de céder dans son conflit avec Samuel Eto’o, le président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) a pris l’initiative de faire un pied de nez à son adversaire ce lundi de fête nationale.
Le 20 mai, jour de fête nationale au Cameroun, marquait la 52e édition de la réunification du pays (fusion des parties française et anglaise en 1972). L’attention était concentrée sur le Boulevard du 20 mai à Yaoundé, où se déroulait un défilé militaire. Rarement vu en public, sauf lors de cérémonies officielles d’une telle importance, le président de la République, Paul Biya, a été éclipsé par Samuel Eto’o, une figure emblématique du Cameroun, multiple champion d’Afrique et d’Europe.
Revenu de Bangkok (Thaïlande) où il a assisté au 74e congrès de la FIFA, l’ancien numéro 9 des Lions Indomptables, du Barça et de l’Inter se trouvait aux premières loges, à la droite de Paul Biya. Cette posture, bien que pas extraordinaire pour le double vainqueur de la CAN et quadruple Ballon d’Or africain, revêtait une signification particulière dans le contexte actuel. Eto’o est en effet soupçonné de trucage de matchs et est en conflit depuis plus d’un mois avec le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, concernant la composition du staff de l’équipe nationale.
Certains auraient pu penser que le refus de se plier aux ordres de l’ex-star, en nommant un nouveau staff pour le sélectionneur Marc Brys en parallèle de celui désigné par le ministère, serait perçu comme une défiance vis-à-vis de l’Exécutif et du chef de l’État. Mais visiblement, il n’en est rien. Dans l’entourage d’Eto’o, où la reconnaissance de son staff par le président, selon Jeune Afrique, est interprétée comme une victoire, cette image de l’homme en costume-cravate renforce l’idée d’un soutien total de Biya. On n’attend plus que l’officialisation par le président pour enfoncer le clou.
Cette scène n’est certainement pas bien accueillie dans le camp adverse. Elle pourrait même être perçue comme un affront ou un pied de nez. Cette situation risque de geler davantage la relation entre Narcisse Mouelle Kombi et Eto’o, tous deux invités à la réception organisée par Paul et Chantal Biya lundi soir au Palais présidentiel. Peut-être l’occasion de définitivement enterrer la hache de guerre ?
L’affront est également ressenti par le secrétaire général du Palais d’Etoudi, Ferdinand Ngoh Ngoh, accusé d’usurper la fonction présidentielle en imposant le staff initial sous les « hautes instructions » du chef de l’État.
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