Drame à Bukavu : un arbitre brûlé vif dans un nouvel acte de justice populaire
La ville de Bukavu, à l’est de la République Démocratique du Congo, a été secouée dans la nuit du 5 au 6 mai 2025 par un événement tragique. Patrick Ngalamulume, surnommé « Ngalas », arbitre professionnel affilié à l’Entente Urbaine de Football de Bukavu (EUFBUK), a été lynché puis brûlé vif par une foule en colère, qui l’accusait sans preuve de vol.

Le drame s’est déroulé dans le quartier Irambo, sous les yeux impuissants des riverains. Aucun secours n’a pu intervenir à temps pour sauver la victime. En quelques instants, une rumeur s’est transformée en exécution publique. Privé de toute possibilité de se défendre, Patrick Ngalamulume est passé du statut de figure sportive locale à celui de victime d’un lynchage d’une brutalité inouïe.
Ce nouvel acte de justice populaire illustre la détérioration de la situation sécuritaire à l’Est du pays. Depuis la progression des groupes rebelles comme l’AFC/M23, les villes de Goma et Bukavu vivent dans une instabilité croissante. Dans ce climat de peur et d’insécurité, de nombreux citoyens, désabusés face à l’inaction des autorités, choisissent de se faire justice eux-mêmes, avec des conséquences dramatiques.
Connu pour son engagement dans le monde du sport, Patrick Ngalamulume n’avait aucun antécédent judiciaire. Sa mort brutale choque profondément la communauté sportive et ravive les inquiétudes sur les dangers de la justice expéditive.

Plusieurs voix s’élèvent pour condamner cette violence et dénoncer le laxisme des autorités. Responsables sportifs, leaders communautaires et militants de la société civile réclament une enquête approfondie et appellent l’État congolais à renforcer la présence policière, restaurer la confiance dans les institutions judiciaires et mettre un terme à l’impunité.
Ce drame met en lumière les failles alarmantes de l’ordre public et la fragilité du tissu social dans une région où la justice officielle semble de plus en plus absente. Tant que ces défaillances ne seront pas corrigées, d’autres innocents risquent de subir le même sort.
Bukavu pleure aujourd’hui la perte d’un homme respecté, emporté par la barbarie d’une foule livrée à elle-même.
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