Personne n’est mieux placé que Claude Le Roy pour nous parler de l’Afrique et de la Coupe d’Afrique des Nations qui va débuter à quelques mois en Côte d’Ivoire.
La Coupe d’Afrique des Nations va bientôt faire ses débuts en Côte d’Ivoire. Le « Sorcier Blanc » qui connait bien le continent africain a accordé un entretien à Afrik Foot où il a parlé des sélectionneurs africains et de la compétition. Claude Le Roy a dirigé plusieurs sélections africaines différentes, ce qui fait de lui un vrai connaisseur du football africain. Dans l’interview accordée à Afrik Foot, le français a parlé des sélectionneurs africains comme Djamel Belmadi et de Walid Regragui qui avait encensé l’entraineur : « Armé d’une légitimité historique (9 participations à la CAN), Claude Le Roy est le seul entraineur étranger à regarder le continent droit dans les yeux pour dire ses vérités en face. « On est pas fier de tout ce que la France a fait en Afrique, mais il ne faut nier non plus ce que la France a apporté à ce continent que j’aime tant », disait-il.
Une question a été posée à Claude sur ce qui manque aux nations africaines pour remporter la Coupe du Monde ?
« Je dirais un peu de patience… Ne pas vouloir tout changer, tout chambouler au gré des envies des ministres, des alliances, des intérêts des uns et des autres. Se dire surtout qu’il n’y a rien au-dessus du football et de la sélection nationale. Quand on fait quelque chose, il faut savoir se dire : « Est-ce que c’est bien pour l’équipe que je dirige ou c’est bien pour moi ? » La seule chose qui compte, c’est cette question-là ! Quand je prends cette décision, est-ce pour l’intérêt de l’équipe ou pour mon propre intérêt ? »
Un autre question sur le parcours de Regragui et du Maroc lors de la dernière Coupe du Monde !
« En fait, concernant Walid Regragui, j’avais la puce à l’oreille depuis un moment déjà. Quand je vivais en France, j’avais remarqué Walid Regragui quand il était encore joueur à l’AC Ajaccio. Il jouait sur le côté droit et je me rappelle que, sans être un immense joueur, je l’avais trouvé déjà, très intelligent. Par la suite, en suivant un peu partout les résultats en Afrique, j’avais vu que le FUS de Rabat était devenu champion. Même si ce n’est pas le FUS d’il y a 25 ans, on va dire que ce club n’est pas un régulier des premières places au Maroc. Et, en regardant qui était l’entraîneur, j’ai trouvé que c’était Walid Regragui ! A partir de là, j’ai commencé à le suivre de près et on sait par la suite les résultats qu’il a obtenus jusqu’à son arrivée à la tête de la sélection du Maroc.
Walid est intelligent, charismatique, il sait ce qu’il veut, il a des idées et je pense qu’il a un bon flair. Il sait reconnaître le talent. A partir de là, il cumule toutes qualités pour être un super entraîneur.«
Claude Le Roy a parlé de Djamel Belmadi qu’il connait bien
Djamel aussi, je le connais depuis longtemps puisque je voulais le faire signer déjà en tant que joueur lorsque je dirigeais Strasbourg. Donc, ça fait longtemps que je le suis. C’est pareil pour lui. Ce n’est jamais facile de réussir à s’imposer dans un pays aussi compliqué que l’Algérie, très compliqué même ! Djamel a su imposer sa personnalité, que ça plaise ou pas, mais le fait est que les résultats ont plaidé pour lui. Après, lui aussi, il aime le jeu, il aime le talent…
Claude le Roy compare son temps en Afrique à celui de Regragui, Belmadi et Cisse
J’ai passé mon temps à promouvoir justement les entraîneurs issus du continent africain, non pas parce qu’ils étaient Africains, mais parce qu’ils étaient bons, tout simplement. J’ai toujours essayé de me faire entourer des meilleurs, ceux qui pouvaient apporter un plus, en matière de responsabilité, ceux qui pouvaient me mettre en péril, ceux qui sont capables de me dire qu’ils ne sont pas d’accord avec moi, même si, au final, c’est toujours moi qui décide. Il ne faut surtout pas de courtisans autour de soi.
Oui, parce que je n’aime pas ces discours un peu démagogiques qu’on entend un peu partout ces derniers temps et qui ne correspondent à rien. Parce que, premièrement, tous ces trois garçons ont grandi en France et ont fait leur carrière et passé tous leurs diplômes en France. Ils auraient pu être en Italie, en Allemagne ou aux Pays-Bas… Ils auraient pu obtenir leurs diplômes ailleurs. Ce n’est pas ça le problème. Je trouve juste cela un peu réducteur. Moi je suis loin d’être un franco-français, franchouillard. Je pense que la France n’a pas à être fière de tout ce qui a été fait en Afrique. Mais il y a aussi des choses positives et il faut bien savoir le reconnaître parfois. Moi, j’essaie toujours garder beaucoup de mesures.
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