Désormais manager général de l’US Ouakam, au Sénégal, Pape Diakhaté a porté les couleurs des Lions de la Teranga de 2005 à 2012, totalisant 39 sélections.
Dans un entretien accordé à Afrik-Foot, l’ancien défenseur central de 41 ans s’est exprimé sur l’actualité de l’équipe nationale sénégalaise à deux mois de la CAN au Maroc. Au menu : la nouvelle génération, le rôle de Sadio Mané et les ambitions du Sénégal.

Entretien réalisé par A.P.
« Une génération très talentueuse et déterminée »
Pape Diakhaté, avec votre regard d’entraîneur, comment jugez-vous la nouvelle génération de la sélection sénégalaise ?
[totalpoll id= »812288″]Très, très bonne génération. Elle regorge de qualités et a connu le haut niveau très tôt, notamment grâce aux centres de formation au pays, à Metz puis, pour beaucoup, en Angleterre. Ces joueurs ont accumulé une belle expérience.
Ce qui me frappe le plus, c’est leur sérieux et leur objectif commun. Ils savent où ils veulent aller, et cela se ressent sur le terrain. Des cadres comme Sadio Mané, Idrissa Gana Gueye, Kalidou Koulibaly, Édouard Mendy ou Abdoulaye Diallo ont joué un rôle clé en insufflant cette culture de la gagne. Quand on remporte des titres, on n’aspire qu’à en gagner d’autres. C’est une force.
Les jeunes qui l’impressionnent
Y a-t-il des joueurs qui vous plaisent particulièrement en dehors des cadres ?
Oui, deux joueurs retiennent particulièrement mon attention : Mohamed Lamine Camara et Pape Matar Sarr.
Quand Sarr était à Metz, j’avais confié à un ami qu’avec un bon entourage et du sérieux, il irait très loin. Camara, je l’ai découvert lors d’un CHAN qu’il avait éclaboussé de son talent. Ce sont deux jeunes prometteurs, sans limites apparentes. Ils peuvent atteindre les sommets.
Une défense centrale solide à la CAN ?
Quelle charnière centrale voyez-vous débuter la CAN au Maroc ?
C’est difficile pour un coach d’aligner deux gauchers en charnière, car cela rend les sorties de balle trop prévisibles. Mais au vu de leurs performances, je partirais avec Kalidou Koulibaly et Moussa Niakhaté dans une défense à quatre.
Il y a aussi la possibilité d’évoluer à trois avec Abdou Diallo. Plus que les noms, je vois surtout une équipe défensivement très solide. Pape Thiaw aura des choix forts à faire, car les joueurs sont performants.
« Sadio Mané reste le patron »

Pensez-vous que le statut de Sadio Mané, aujourd’hui à Al-Nassr, doit être remis en question ?
Jamais de la vie ! Au Sénégal, tout le monde juge et se prend pour un entraîneur. Mais soyons honnêtes : si on regarde ses performances et tout ce qu’il a apporté à la sélection, Sadio reste le patron.
Malgré les critiques, il n’a jamais semé le désordre dans le groupe. Au contraire, il répond toujours présent sur le terrain. En Saudi Pro League, il est excellent depuis le début de la saison. Un joueur peut traverser une période moins faste, mais cela ne remet pas son statut en cause.
Sénégal parmi les favoris
Le Sénégal fait-il partie des favoris pour la CAN au Maroc ?
Pas le grand favori, mais clairement dans le groupe des prétendants. On veut se racheter après l’élimination douloureuse en quart de finale face à la Côte d’Ivoire.
Outre le Sénégal, je vois le Maroc, qui jouera à domicile, et l’Algérie, en pleine remontée. Et attention à Madagascar, une équipe surprenante et plaisante à voir jouer.
Le feuilleton Nicolas Jackson
Nicolas Jackson a connu un mercato agité, passant par le Bayern Munich avant de revenir à Chelsea. Quelle est votre réaction ?
Comme tout le monde, j’ai suivi ça sur les réseaux sociaux. Cela montre qu’en football, rien n’est fait tant que rien n’est signé.
Le comportement de Chelsea m’a semblé petit : donner sa parole puis se rétracter en raison d’une blessure, c’est traiter le joueur comme une roue de secours. Mais le monde pro est impitoyable, il faut l’accepter.
Le choix de Mika Faye
Mika Faye a quitté Rennes pour Cremonese. Était-ce le bon choix ?
Difficile à dire sans connaître toute la vérité. Personnellement, j’aurais aimé le voir poursuivre avec Habib Beye, un entraîneur rigoureux et ancien défenseur. Il aurait pu encore progresser sous sa houlette.
Mais maintenant, il doit répondre aux exigences du haut niveau. Les retards répétés ne passeront pas en Italie. Ce sont ces petits détails qui font la différence dans une carrière.
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