Interview de Thierry Henry après la victoire de la France contre l’Argentine en quart de finale du tournoi olympique de football
« Je n’ai pas encore eu le temps de revoir les images, mais je sais que nous avons pris un carton rouge. Cette fin de match m’a vraiment énervé. On veut des émotions, mais pas de ce genre. L’arbitre m’a informé qu’Enzo Millot a reçu un rouge. Il a dû faire quelque chose d’inacceptable, et ce n’est pas possible de mettre ton équipe en difficulté de cette manière. C’est exactement ce qu’il ne faut pas faire. Ce n’est pas ça, le football. C’est encore plus regrettable car il y avait tout dans ce match : de la tension, des actions des deux côtés, des transversales. C’était un match sérieux, un véritable match de football. »
Pensez-vous que le contexte tendu entre les deux nations depuis trois semaines et les chants d’Enzo Fernandez peuvent expliquer cette fin de match tendue ?
« Je ne veux pas entrer dans ce débat. Ce soir, il y avait un match de football. Pour moi, il était essentiel de montrer un autre visage, et nous l’avons fait. Le football, c’est se battre dans le bon sens du terme, c’est comprendre que, parfois, une compétition se gagne dans la douleur.
Il faut savourer cette victoire car ce n’était vraiment pas évident. L’Argentine est très forte. On ressent l’impact de leurs quatre champions du monde. Ils ont su imposer un rythme juste à la rencontre et nous, nous avons tenu. »
On sent qu’il se passe quelque chose en France pendant ces Jeux et que votre équipe le ressent aussi. Est-ce votre sentiment ?
« J’ai grandi en regardant les Barjots (l’équipe de France de handball). Mes joueurs, je les appelle les Fous, dans le bon sens du terme. Ce qu’ils font sur le terrain est incroyable, portés ce soir encore une fois par un public extraordinaire.
À Nice, à Marseille et ce soir à Bordeaux, l’esprit olympique règne. J’ai eu l’opportunité de participer à pas mal de compétitions. Je ne dis pas que je n’aime pas ce que j’ai fait avant, mais les Jeux, c’est différent. Encore une fois, merci au public car c’était vraiment dur vers la fin et cela nous a permis de tenir. »
Avec l’expulsion de Millot et celle de Manu Koné pour un second carton jaune, il va falloir repenser tout votre milieu pour la demi-finale…
« Ce n’est pas une situation nouvelle. Cela fait un moment que nous repensons, que nous réfléchissons et essayons de prévoir ce qui peut arriver. Nous affronterons l’équipe égyptienne, qui est difficile à manœuvrer et joue bien en place avec de la qualité. Mais encore une fois, il faut savourer ce soir, car franchement, ce n’était pas évident. »
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