Le Syli National de Guinée ne prendra pas part à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN), prévue au Maroc à la fin de l’année 2025.
Un véritable coup de massue pour les Guinéens et les millions de supporters de l’équipe, sans oublier Sehrou Guirassy, récemment nominé parmi les cinq prétendants au Ballon d’Or. L’événement marquant pour aborder ce sujet est le match du 19 novembre entre la Guinée et la Tanzanie.

La CAF et son rôle dans l’élimination du Syli national
Le match était initialement prévu à 19h, heure locale, à Dar es Salam. Cependant, contre toute attente, la Confédération Africaine de Football (CAF) a décidé de modifier l’horaire, invoquant des problèmes d’éclairage au stade tanzanien. L’heure a ainsi été avancée à 16h, heure locale. Cette décision a rapidement provoqué une réaction de la Fédération Guinéenne de Football, qui a envoyé une réserve à la CAF, mais celle-ci a été rejetée. Ce changement soulève des questions : comment un stade homologué par la CAF peut-il rencontrer de tels problèmes d’éclairage ? Si tel est le cas, la CAF aurait dû organiser le match dans un autre stade respectant les normes d’éligibilité. Un match de la CAF doit se tenir dans un stade avec des infrastructures certifiées : une pelouse impeccable, des projecteurs puissants (entre 1200 et 2400 lux), des sièges dans les tribunes, une clôture, un sol bitumé, et des parkings conformes. Cette situation constitue une grave négligence de la part de la CAF.

Un voyage épuisant et des conditions de jeu difficiles
Après leur victoire historique contre la République Démocratique du Congo, le Syli National a pris l’avion le 17 novembre à 9h du matin, pour un vol de 8 heures avec une escale d’une heure à Luanda, avant d’arriver à Dar es Salam à 19h, heure locale. Les joueurs, épuisés par ce long voyage, ont ensuite effectué une reconnaissance du terrain le 18 novembre avant de jouer le 19, sous un soleil de plomb et une température avoisinant les 32°C. Ces conditions de chaleur extrême, même pour les joueurs habitués aux climats chauds de l’Afrique, ont exacerbé la difficulté de la rencontre.
Un arbitrage controversé

L’arbitrage du match, dirigé par des officiels zimbabwéens et un commissaire kényan, a été vivement contesté. L’arbitre central a refusé un penalty évident pour la Guinée après un accrochage entre le milieu guinéen, Morlaye Cissé, et le gardien tanzanien dans la surface. De plus, une faute administrative a été commise par la Tanzanie lorsque l’un de ses défenseurs, Ibrahima, a fait son entrée sur le terrain avec le numéro 26, alors qu’il était inscrit sous le numéro 24. Selon le règlement de la CAF, une telle erreur aurait dû entraîner la perte du match par la Tanzanie et potentiellement son élimination des prochaines compétitions de la CAF, y compris la CAN.
L’État guinéen et ses responsabilités dans cette élimination
La responsabilité de l’État guinéen dans l’élimination du Syli National est également évidente. Depuis 2021, aucun match n’a été joué à domicile en Guinée, faute de stades homologués. Les deux stades principaux, ceux de Nongo et du 28 septembre, sont toujours en chantier. Malgré un budget insuffisant alloué au ministère des Sports, l’État guinéen n’a pas encore financé la rénovation nécessaire de ces infrastructures. Alors que des pays voisins comme la Côte d’Ivoire ou le Mali disposent de stades modernes et homologués par la CAF, la Guinée n’a pas su montrer la volonté politique nécessaire pour améliorer ses installations sportives.

Les stades de Nongo et du 28 septembre sont restés en travaux pendant plus de deux ans, faute de financement adéquat. Bien que des appels d’offres aient été lancés pour rénover ces stades, le budget de 129 milliards GNF alloué par l’État guinéen est bien en deçà des 590 milliards GNF demandés par le ministère des Sports. Cela a retardé de manière significative la fin des travaux. Ainsi, depuis trois ans, les Guinéens suivent les matchs de leur équipe à l’étranger, en particulier à Abidjan, faute de stades adéquats chez eux. C’est seulement après l’élimination de l’équipe de la CAN 2025 que les autorités semblent enfin se rendre compte de l’ampleur du problème.
En résumé, bien que des erreurs aient été commises dans la gestion de l’équipe par la Fédération Guinéenne de Football, la cause principale de l’élimination du Syli national incombe largement à l’État guinéen, qui n’a pas su investir dans le sport et dans l’amélioration de ses infrastructures. Une réforme de ces stades et un engagement politique fort sont désormais essentiels pour éviter de telles mésaventures à l’avenir.
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