Le Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) 2024, qui devait se dérouler ce mois de janvier, a été reporté à août prochain, provoquant une onde de choc parmi les passionnés de football et les équipes participantes. Officiellement, cette décision a été prise pour permettre aux trois pays hôtes – le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie – de terminer les travaux d’infrastructure nécessaires à l’organisation du tournoi. Cependant, au-delà de cette justification officielle, deux raisons moins évidentes expliquent ce report, avec des enjeux plus importants pour le football africain.
Le Kenya, principal responsable des retards, joue un rôle central dans cette décision
Le Kenya, en tant que coorganisateur, est souvent désigné comme le principal responsable des retards dans la préparation du CHAN. Bien que le pays occupe une place importante sur la scène culturelle de l’Afrique de l’Est et soit une destination touristique populaire, ses infrastructures sportives ne répondent toujours pas aux critères de la Confédération Africaine de Football (CAF). Le pays a accumulé plusieurs manquements, rappelant les échecs passés dans l’organisation d’événements majeurs.
En 2018, le Kenya avait perdu l’opportunité d’organiser le CHAN au profit du Maroc, en raison de stades non conformes aux exigences de la CAF. Malgré les promesses du gouvernement kényan, le pays n’a pas réussi à terminer la modernisation de ses infrastructures sportives à temps. Les stades de Nairobi et d’autres villes sont loin d’être prêts, entraînant des retards qui ont directement affecté le déroulement du tournoi. Cette situation pourrait également impacter l’attribution de la Coupe d’Afrique des Nations 2027, un autre événement majeur que la CAF pourrait réévaluer, à la lumière de la gestion du CHAN.
Les tensions autour des repêchages et des qualifications
En parallèle, la CAF a dû gérer des tensions concernant l’extension des qualifications pour le CHAN 2024. En raison des forfaits successifs de certaines équipes d’Afrique du Nord, l’instance dirigeante a décidé d’ajouter des places supplémentaires, notamment pour des équipes prestigieuses comme l’Égypte, qui n’avait jamais participé au CHAN. Cette décision a suscité la colère de nombreuses fédérations, notamment celle du Togo, qui a soulevé une question importante : est-il juste que des équipes ayant dépensé des ressources pour se qualifier soient écartées au profit de celles qui n’avaient pas pris part aux qualifications ?
Cette polémique a été amplifiée par le cas du Rwanda, qualifié après un match retour controversé contre le Soudan, grâce à la règle du but à l’extérieur. Ce repêchage n’a pas été bien accueilli par plusieurs nations africaines, remettant en question la légitimité de la participation du Rwanda, qui a finalement été exclu de la liste officielle des équipes qualifiées.
Le report à août semble également être lié à un calendrier sportif trop chargé
Avec les compétitions de la Ligue des champions de la CAF et de la Coupe de la CAF, le programme des équipes africaines est extrêmement dense, rendant difficile la tenue du CHAN en janvier. Ce report permet donc de décaler le tournoi vers une fenêtre plus favorable en été, bien que de nombreux défis demeurent pour garantir son bon déroulement.
En conclusion, bien que les infrastructures du Kenya et les tensions autour des qualifications soient les raisons les plus visibles du report, la gestion complexe du calendrier des compétitions africaines a également joué un rôle majeur. Les mois à venir seront cruciaux pour déterminer si les retards seront rattrapés et si le CHAN pourra se dérouler dans des conditions optimales cet été.
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