Gianni Infantino défend avec ferveur le Mondial des clubs, malgré les critiques
Alors que le monde du football s’interroge sur l’utilité de la Coupe du monde des clubs 2025, Gianni Infantino, le président de la FIFA, multiplie les déclarations enthousiastes pour promouvoir cette compétition XXL. Pourtant, derrière les promesses d’unification du football mondial et de spectacle inédit, les voix sceptiques se font de plus en plus nombreuses.
Un tournoi controversé, entre surcharge et désintérêt
Avec 32 clubs, 63 matchs en un mois et une organisation basée aux États-Unis, cette nouvelle formule suscite de vives critiques. Les syndicats de joueurs (FIFPRO, PFA), les entraîneurs et les observateurs dénoncent un calendrier déjà saturé, réduisant les périodes de repos et augmentant les risques de blessures. Certaines stars envisageraient même un boycott.
Pourtant, Infantino reste imperturbable. « Certains critiquent peut-être un peu, mais c’est quelque chose de nouveau », affirme-t-il à l’AFP, citant Harry Kane, qui aurait qualifié la compétition de « fantastique ». Sur le terrain, cependant, les stades peinent à se remplir, et certains matchs se jouent devant des tribunes clairsemées.
Une compétition en quête de légitimité
Infantino vante un tournoi réunissant « les meilleures équipes et les meilleurs joueurs », mais l’absence des champions d’Angleterre, d’Espagne ou d’Italie affaiblit son argument. Des scores disproportionnés, comme la victoire 10-0 du Bayern Munich face à Auckland City, soulignent les déséquilibres compétitifs.
L’invitation de l’Inter Miami, qualifié via le Supporters’ Shield, alimente aussi les polémiques. Malgré les billets bradés (jusqu’à -85 %) et une couverture médiatique limitée aux États-Unis, Infantino persiste : « Nous avons voulu créer une Coupe du monde où les équipes pourraient décider. »
Problèmes logistiques et inquiétudes des joueurs
Si Infantino évoque des stades « bien pleins », la réalité est moins glorieuse : retards de visas, craintes sécuritaires et chaleur étouffante perturbent l’événement. La FIFPRO alerte une nouvelle fois sur « l’absence de pause estivale » et la surcharge imposée aux joueurs.
Le président de la FIFA, lui, préfère mettre en avant les opportunités financières : « On peut devenir riche en suivant une voie empruntée par le football », déclare-t-il, espérant séduire un public américain traditionnellement plus attiré par la NFL ou la NBA.
Infantino, entre ambition footballistique et géopolitique
En mêlant sport et diplomatie, Infantino joue sur plusieurs tableaux. Ses rencontres avec Donald Trump et ses discours sur « la glorification par le sport » révèlent une stratégie claire : « Montrer aux jeunes Américains que le football mène à la gloire et à l’argent. »
Mais à trop vouloir convaincre, il irrite. Son nom gravé sur le trophée symbolise l’ego d’un dirigeant accusé de transformer le football en produit marketing. Pour ses détracteurs, cette Coupe du monde des clubs n’est qu’une vitrine commerciale, où même Lionel Messi devient un argument de vente.
Alors que les doutes persistent, Infantino continue de croire en son projet. Reste à savoir si le public et les joueurs suivront.
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