Le football brésilien de nouveau secoué par un scandale judiciaire
Alors que le football brésilien montre des signes de renouveau, à la fois sur le terrain et au sein de ses institutions, une affaire judiciaire de grande envergure vient fragiliser cet équilibre encore précaire. L’opération baptisée « Caixa Preta », lancée par la police fédérale, vise plusieurs personnalités politiques, dont Samir Xaud, nouveau président de la Confédération brésilienne de football (CBF), cité de manière indirecte.

Sur le plan sportif, le Brésil semble en pleine résurgence : les clubs brillent à l’international, comme l’ont montré leurs prestations lors de la Coupe du monde des clubs organisée aux États-Unis. En parallèle, la Seleção s’apprête à ouvrir un nouveau chapitre avec l’arrivée de Carlo Ancelotti à sa tête. L’illustre technicien italien est appelé à insuffler une nouvelle dynamique à une équipe nationale en quête de repères. Du côté institutionnel, Samir Xaud a récemment succédé à Ednaldo Rodrigues à la présidence de la CBF, promettant modernisation, transparence et réforme.
Mais derrière ces signes prometteurs, les fondations du football brésilien restent minées par des problèmes structurels persistants : des clubs en difficulté financière, des conflits internes, et une confusion tenace entre sphères politique et sportive. Dernière illustration en date : l’opération « Caixa Preta », qui vient ébranler les hautes sphères du pouvoir à Roraima et dont les répercussions atteignent la CBF.
Une perquisition qui fait tache

Lancée le mercredi 30 juillet, l’opération « Caixa Preta » vise à faire la lumière sur des soupçons de délits électoraux dans l’État de Roraima. Elle fait suite à la saisie de 500 000 réaux à la veille des élections municipales de 2024. Selon un communiqué de la police fédérale, dix mandats de perquisition et de saisie ont été exécutés à Roraima et à Rio de Janeiro, avec en parallèle le gel de plus de 10 millions de réaux sur les comptes des personnes visées.
Parmi les figures impliquées, on retrouve Helena Lima, députée fédérale (MDB-RR), mais également Samir Xaud, président de la CBF et suppléant de cette dernière. L’enquête a été déclenchée après l’arrestation en septembre 2024 de Renildo Lima, époux de la députée, trouvé en possession de 500 000 réaux.
Même si Samir Xaud n’est pas officiellement accusé, la police a procédé à une perquisition au siège de la CBF à Rio de Janeiro entre 6h24 et 6h52, ce qui a immédiatement alimenté les soupçons.
Une tentative de clarification

La CBF a rapidement réagi par un communiqué affirmant avoir coopéré pleinement avec les forces de l’ordre. Elle insiste sur le fait que l’enquête « n’a aucun lien avec le football brésilien » et que Samir Xaud « n’est pas au centre de l’enquête ». L’institution précise également qu’aucun document ni matériel n’a été saisi, et que son président « reste serein » et disponible pour toute clarification.
Cette mise au point vise à protéger l’image de la CBF, régulièrement entachée par des scandales. Malgré ces déclarations, la simple présence de la police fédérale dans les locaux de l’instance alimente les interrogations et écorne davantage l’image d’une institution censée incarner les valeurs du sport.
Un nouvel épisode d’une crise chronique
Ce nouvel épisode illustre, une fois de plus, l’instabilité chronique qui mine le football brésilien. Malgré les performances sportives et l’arrivée de grands noms pour redorer le blason de la Seleção, les relations troubles entre pouvoir politique, intérêts privés et gestion sportive continuent de nuire à la crédibilité du système.
À mesure que l’enquête se poursuit, les risques d’une nouvelle crise institutionnelle se précisent, soulignant que, derrière les promesses de réforme et les exploits sur le terrain, le football brésilien peine toujours à se détacher de ses vieux démons.
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