À quelques jours du quart de finale retour face à Arsenal, l’état physique du Real Madrid soulève de vraies inquiétudes. Les données de course du match aller, combinées à la forme déclinante de plusieurs cadres, mettent Carlo Ancelotti et son staff face à leurs responsabilités.
Le 3-0 encaissé à l’Emirates a réveillé tous les doutes. Arsenal a dominé, oui, mais la différence d’intensité a surtout sauté aux yeux. Le Real Madrid a couru 101,2 kilomètres mardi soir, contre 113,6 pour les Gunners. Sur l’ensemble des huit équipes en quart de finale, les Merengue affichent la plus faible distance parcourue.
L’écart se creuse encore si l’on compare avec les meilleures formations du plateau. Le Barça a atteint les 115,7 kilomètres. Le Bayern Munich a dépassé les 123. L’Inter Milan a explosé tous les compteurs avec 125,6. Madrid est à la traîne. Et pas qu’un peu. Carlo Ancelotti l’a déjà dit : « Il n’est pas nécessaire de courir plus que l’adversaire pour gagner un match. ». C’est sa ligne, sa philosophie. Mais ce discours commence à s’effriter, surtout dans un football moderne où le volume d’effort fait souvent la différence.

Derrière lui, son staff — et notamment le préparateur physique Antonio Pintus — subit les critiques les plus virulentes. Longtemps salué pour son exigence, Pintus semble aujourd’hui en décalage avec les besoins d’un effectif de plus en plus fragile physiquement.
Asencio, symbole d’une équipe sur les rotules
Le cas Raúl Asencio résume bien la situation. À 22 ans, le défenseur central espagnol ne compte que six mois de carrière pro… et demande déjà à souffler. Il a renoncé aux prolongations face à la Real Sociedad, puis a été laissé sur le banc contre Valence à sa demande. Fatigue intense.
Ce n’est pas un cas isolé. Valverde, pourtant l’un des plus endurants du groupe, n’a terminé que 15ᵉ au classement des distances parcourues lors des quarts. Jude Bellingham est 32ᵉ. Antonio Rüdiger, 43ᵉ. Et devant, le trio Mbappé–Vinicius–Rodrygo affiche des chiffres inquiétants : aucun ne dépasse les 9,5 kilomètres sur 90 minutes.

Avec un tel déficit physique, le Real Madrid s’avance fragilisé pour le retour au Bernabéu. Sans Eduardo Camavinga, suspendu, et avec une pression maximale sur ses cadres, le club n’a pas le droit à l’erreur. S’il veut rêver d’un exploit face à Arsenal, Madrid devra retrouver de l’allant, du rythme, et une capacité à presser collectivement. Faute de quoi, la Ligue des champions pourrait s’échapper… sans même avoir réellement commencé. Les jambes pèsent, les chiffres parlent, et l’alarme sonne. Si le Real Madrid veut écrire une nouvelle épopée européenne, il devra d’abord répondre à une question simple : a-t-il encore le coffre pour aller au bout ?
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