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Après avoir quitté la Guinée, Kaba Diawara sort enfin de son silence

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Kaba Diawara, ancien sélectionneur de la Guinée, a partagé son expérience en tant qu’entraîneur et son parcours de joueur dans une interview pour Onze Mondial dans le cadre de l’Instant Tactique. Il revient sur ses débuts dans le football, sa vision du jeu et ses méthodes de management.

Après avoir quitté la Guinée, Kaba Diawara sort enfin de son silence

Les débuts dans le football

Originaire de Toulon, Kaba Diawara raconte son immersion dans le football dès son plus jeune âge, au sein d’une grande famille où les jeux de ballon étaient omniprésents. « J’ai toujours eu un ballon entre les pieds », se souvient-il, avant de détailler une photo où, enfant, il pleurait pour obtenir un ballon plus grand que celui qu’on lui avait donné. « Ma mère m’a dit : « T’as toujours voulu jouer au foot ». »

Sa vision du football

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Diawara aborde aujourd’hui le football avec davantage de professionnalisme et de pression, tout en conservant le plaisir de regarder des matchs. Il évoque sa passion pour le Real Madrid, citant Carlo Ancelotti comme une source d’inspiration pour son approche du management : « Il n’a pas cherché à faire des records, il a préféré faire plaisir à ses gars, à tous les remplaçants. »

Son style de jeu

Concernant son style de jeu, Diawara souligne l’importance du football de transition, un principe qu’il applique notamment pour les joueurs africains. « On vient d’un pays où l’on joue dans la rue, donc on touche beaucoup le ballon, mais aujourd’hui, le football doit être plus direct, plus rapide, avec un accent sur les transitions offensives. » Il précise également son système de jeu préféré : le 4-2-3-1, qu’il utilise pour combiner rigueur défensive et offensive rapide.

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Les priorités : les joueurs ou le système ?

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Pour Diawara, les grands joueurs font la différence, mais un système collectif est essentiel pour impliquer tout le monde. Il met l’accent sur l’importance du travail d’équipe et de la discipline, soulignant que même les stars doivent s’intégrer au collectif : « Il faut que les joueurs courent ensemble, sinon on met en péril tout le groupe. »

La difficulté de lier beau jeu et résultats

Bien qu’il ait tenté de jouer un football attractif avec la Guinée, Diawara reconnaît qu’en Afrique, la priorité reste souvent le pragmatisme et l’efficacité défensive. « On passait en 4-4-2, on demandait à tout le monde de travailler. Le beau jeu ? On repassera. »

L’entraîneur moderne : manager et leader

Pour Diawara, l’entraîneur d’aujourd’hui est davantage un manager qu’un simple technicien. Le succès d’un coach dépend de sa capacité à déléguer tout en maintenant le contrôle, à inspirer son staff et ses joueurs, et à garantir une ambiance unie au sein de l’équipe : « Sans le staff et l’appui des joueurs, tu n’es rien. »

La réussite : plus de chance en compétition courte ?

Diawara explique que dans les compétitions de clubs, la régularité montre que le meilleur équipe gagne. En revanche, lors de tournois comme la CAN ou la Coupe du Monde, des facteurs imprévus, comme les blessures ou la gestion des matchs, peuvent influencer les résultats. Il insiste sur le fait que la chance a moins sa place en championnat où la constance est cruciale.

L’importance de la psychologie

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L’évolution du football et de ses acteurs amène aussi des défis psychologiques. « Les joueurs aujourd’hui ont trop de personnes qui leur parlent, ça perturbe leur concentration. » Diawara met en avant l’importance du cadre et de la discipline, et précise qu’il faut parfois sacrifier certains joueurs qui ne respectent pas l’esprit d’équipe.

Un entraîneur sans trophées peut-il être respecté ?

Diawara reconnaît que bien qu’un beau jeu soit apprécié, les trophées sont essentiels pour maintenir la crédibilité d’un entraîneur. « Si tu ne gagnes pas, tu ne seras pas crédible. » Il fait le parallèle avec l’importance des diplômes pour prouver ses compétences.

La nouvelle génération de joueurs

Diawara constate que l’environnement autour des joueurs a changé. L’impact des agents et des proches sur les joueurs est devenu plus important, ce qui complique la gestion des egos. Il insiste sur la nécessité pour les entraîneurs de jongler entre différentes casquettes : psychologue, manager et coach.

La chance dans le football

Il défend une vision du football fondée sur la préparation et l’opportunisme plutôt que sur la chance : « Sois prêt et saisis les opportunités quand elles se présentent. » Selon lui, la réussite dépend avant tout de l’efficacité dans les deux zones de vérité, que ce soit pour marquer ou défendre.

Gérer les egos

Diawara aborde la gestion des stars dans une équipe en insistant sur la nécessité d’un équilibre. « Les stars doivent comprendre qu’elles sont dans un collectif. Leur passe-droit se mérite sur le terrain. »

Ses inspirations

Diawara évoque ses inspirations, citant Rolland Courbis et Guy David, qui ont joué un rôle clé dans sa carrière. Il admire également Arsène Wenger pour sa philosophie du jeu et son respect du collectif : « Le passeur est aussi important que le buteur. »

Comment contrer un bloc bas ?

Pour Diawara, la clé pour briser un bloc bas réside souvent dans la qualité individuelle des joueurs. En travaillant les transitions et en cherchant à créer des espaces, l’équipe peut contourner la défense, mais c’est le dernier geste qui fera la différence. « Le dernier geste appartient au joueur. »

L’entraîneur africain est-il sous-coté ?

Enfin, Diawara reconnaît que les entraîneurs africains sont souvent sous-estimés, en partie à cause de l’absence de victoire en Coupe du Monde. Toutefois, il se félicite des récents succès des entraîneurs africains en CAN, soulignant que ces victoires montrent que l’Afrique peut réussir sur la scène internationale.

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