Depuis hier au Caire, le président de la FECAFOOT, Samuel Eto’o, lutte pour sa survie dans le monde du football face au Jury disciplinaire de la CAF. Confronté à un dossier accablant qui ne lui laisse que peu d’espoir, l’ancien buteur de l’Inter Milan a toutefois deux options pour se sortir de cette situation.
C’est dans cette situation délicate que se trouve Samuel Eto’o depuis hier, mardi, face au Jury disciplinaire de la Confédération Africaine de Football (CAF). Ce qui suggère que l’affaire, annoncée par la CAF en août 2023 après les enquêtes préliminaires, est désormais entrée dans sa phase terminale. Le Jury disciplinaire a la compétence de sanctionner tous les manquements à la réglementation de la CAF qui ne relèvent pas d’un autre organe de la confédération.
En clair, Eto’o pourrait écoper d’une sanction allant d’un simple avertissement à une exclusion totale, car, selon les pratiques de la CAF, l’affaire aurait été classée soit en phase d’enquête préliminaire, soit en enquête proprement dite si les preuves n’étaient pas suffisamment pertinentes.
Le fait d’être arrivé à l’étape du Jury disciplinaire implique l’existence d’éléments matériels solides, sérieux et probants qui enfreignent la réglementation, et qui justifient donc d’être examinés par les juges disciplinaires. En d’autres termes, la CAF dispose de preuves engageant la responsabilité (ou la culpabilité) de Samuel Eto’o, mais lui donne une dernière chance de se défendre, conformément à son droit d’être entendu. Depuis hier, Eto’o se trouve donc face à ce jury disciplinaire. Le président de la FECAFOOT présente ses arguments et multiplie les incidents pour gagner du temps, selon certaines sources.
Eto’o plaide non coupable
Comme on pouvait s’y attendre, Samuel Eto’o a décidé de plaider non coupable. Il est accusé d’avoir enfreint l’article 69 des règlements disciplinaires de la FIFA, qui traite du trucage des résultats de matchs de football et de corruption. Les accusations contre Eto’o reposent en partie sur un enregistrement audio ayant fuité sur les réseaux sociaux. Dans cet enregistrement, Eto’o semble conclure un accord avec Valentin Nkwain, président de Victoria United, un club champion controversé du Cameroun, suscitant des soupçons de favoritisme. Cet enregistrement a été transmis à la CAF et à la FIFA par les plaignants.
En outre, l’ancien capitaine des Lions Indomptables, Samuel Eto’o, est également attaqué pour son contrat signé avec l’entreprise de paris sportifs 1Xbet. Le 26 mai 2023, la presse avait été conviée à la cérémonie de signature de ce contrat entre Eto’o et 1Xbet. Ce partenariat enfreint le code d’éthique de la FIFA, qui interdit aux officiels et membres de l’instance faîtière du football mondial d’établir des partenariats avec des entreprises de paris sportifs.
À cette accusation, Samuel Eto’o aurait, selon nos informations en provenance de la CAF, plaidé non coupable, rejetant en bloc l’existence d’un contrat avec 1Xbet. Cette défense s’est faite en totale ignorance des éléments produits auprès de la CAF par ses adversaires.
Des preuves s’accumulent
Si Samuel Eto’o peut encore trouver des arguments pour se défendre sur les notes vocales avec le président Valentin Nkwain, l’affaire 1Xbet semble plus complexe. En effet, dans le dossier transmis à la FIFA et à la CAF contre Samuel Eto’o, l’Association des Clubs de Football Amateur du Cameroun (ACFAC) a inclus des preuves indiscutables contre le président de la FECAFOOT. La première preuve est une vidéo de la signature du contrat avec 1Xbet.
Dans ce reportage réalisé par le journaliste Raoul Christophe Bia pour Vision4 télévision, on voit et entend Samuel Eto’o et le patron de 1Xbet Cameroun se féliciter mutuellement de ce partenariat. « J’ai trouvé que ce contrat était très intéressant, et qu’il pouvait m’aider, moi, à aller beaucoup plus loin… Le partenariat est gagnant-gagnant, il me permettra d’atteindre mes objectifs, et à 1Xbet aussi d’atteindre ses objectifs », déclare le quadruple ballon d’or africain face aux caméras dans ce reportage transmis à la CAF et parvenu à la rédaction d’AFU.
En plus de cette vidéo, l’ACFAC a également transmis à la CAF et à la FIFA des captures d’écran des publications de Samuel Eto’o sur ses comptes certifiés Facebook et Twitter. Ces captures, authentifiées par un huissier, montrent que le président de la FECAFOOT faisait effectivement la promotion des paris sportifs, conformément aux clauses de son contrat d’ambassadeur.
Plus de six captures d’écran ont ainsi été soumises par les membres de l’ACFAC et d’autres acteurs du football camerounais, notamment Henry Njalla Quan. La suppression de ces publications par le clan Eto’o renforce l’idée d’une tentative de dissimulation, ce qui pourrait être perçu comme un aveu de culpabilité de la part du président de la FECAFOOT.
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