Alors que l’ancienne légende des Lions Indomptables est déterminée à faire progresser le football camerounais à travers sa présidence, sa gestion de la Fédération Camerounaise de Football (Fecafoot) pourrait se retrouver en péril. La cause : une décision du gouvernement.
Un climat de tension plane sur la gouvernance sportive de la Fecafoot au Cameroun. Depuis avril dernier, des désaccords importants ont émergé entre le ministère des Sports, dirigé par Narcisse Mouelle Kombi, et plusieurs fédérations sportives, en particulier la Fecafoot, présidée par Samuel Eto’o. En ce début d’année, une réforme majeure a bouleversé l’équilibre instauré depuis près de dix ans : l’État reprend désormais le contrôle de la gestion financière des fédérations sportives.
Samuel Eto’o, élu à la tête de la Fecafoot avec une vision ambitieuse, avait fait de l’autonomie financière un pilier central de sa stratégie pour le développement du football camerounais. « On ne tentera pas de manipuler l’opinion publique en cherchant à engager la responsabilité du président de la Fecafoot », avait-il récemment déclaré à RFI.
La réforme qui redistribue les cartes
Cependant, l’article 171 de la circulaire budgétaire 2025, ratifié le 31 décembre, redéfinit les règles du jeu :
« Dans le cadre de l’exécution des dépenses relatives à l’organisation des compétitions sportives nationales et à la participation du Cameroun aux compétitions internationales, l’expression des besoins est faite par les Présidents des Fédérations sportives. Les fonds y afférents sont mis à la disposition du Ministre chargé des sports, qui en assure la gestion. »
Désormais, les fonds destinés à l’organisation des compétitions sportives seront directement gérés par le ministère des Sports. Les fédérations devront soumettre leurs besoins, perdant ainsi le contrôle direct sur leur trésorerie. Ce changement semble répondre à une récente polémique entre Eto’o et Mouelle Kombi et remet en cause le décret présidentiel de 2014, qui avait établi une répartition claire des responsabilités entre les fédérations et l’État.
Un coup dur pour la Fecafoot
Pour Samuel Eto’o, déjà affaibli par l’énorme déception de la non-qualification au CHAN, ce retournement marque un coup dur. Ses ambitions de réformer le football camerounais se heurtent désormais à des obstacles bureaucratiques. Ce retrait d’autonomie risque de freiner les projets de développement et de compliquer la gestion quotidienne des compétitions.
Bien que cette réforme cherche à renforcer la transparence dans l’utilisation des fonds publics, elle suscite des inquiétudes parmi les fédérations. Privées de leur autonomie financière, celles-ci craignent que les délais administratifs ne retardent la mise en œuvre de leurs programmes. À ce jour, l’absence de communication officielle sur les raisons précises de cette réforme maintient une incertitude qui pourrait fragiliser davantage la confiance entre les acteurs du sport camerounais et l’État. Le football au pays des Lions Indomptables entre donc dans une nouvelle phase d’incertitude.
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