Le bras de fer haletant entre Samuel Eto’o, le président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), et le ministère des Sports au sujet de la composition du staff des Lions Indomptables a officiellement pris fin avec les excuses d’Eto’o ce jeudi. Voici les coulisses de cette saga.
Passes d’armes par communiqués interposés, coups de griffe, éclats de voix, et montées de colère… Observateurs avisés et supporters camerounais ont été témoins de nombreux rebondissements dans ce conflit entre la Fécafoot et son ministère de tutelle. La presse n’a pas chômé, mais la bataille a finalement trouvé son épilogue.
Après plusieurs semaines de confrontation directe avec l’exécutif, Eto’o a fini par céder, présentant des excuses officielles ce jeudi, deux jours après son explosion de colère spectaculaire au siège de la Fécafoot. L’ancien attaquant n’avait plus d’autre choix que de capituler face à un adversaire dont il avait visiblement sous-estimé la détermination.
Police lourdement armée et démissions en série
Tout s’est accéléré ce jeudi. Après la désintégration de son staff intérimaire mercredi soir par le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, l’ancien attaquant a été abandonné par ses employés. David Pagou, l’adjoint, et Tinkeu Nguimgou Narcisse, le préparateur physique, tous deux fonctionnaires affectés dans le sud-est du Cameroun, ont d’abord démissionné. Ils ont été suivis, aux environs de 12h30, par le sélectionneur intérimaire Martin Ndtoungou Mpilé, qui, étant retraité, n’aurait pas risqué de perdre sa pension, selon le média Camfoot. La présence de la police lourdement armée aux abords de la Fécafoot ajoutait une menace supplémentaire sur les principaux intéressés. Certains spéculent aussi que le gouvernement a rappelé à Eto’o que son nom est impliqué dans plusieurs affaires en cours.
La conférence de presse durant laquelle Ndtoungou Mpilé devait annoncer sa liste, en parallèle de celle de Marc Brys, a logiquement été annulée. À la place, Brys a rencontré Eto’o à nouveau à la Fécafoot aux environs de 13h, d’après RFI. Avant cette rencontre, le technicien flamand, refroidi par l’explosion d’Eto’o mardi, a pris soin d’assurer ses arrières en se rendant à l’ambassade de Belgique pour informer l’ambassadeur de la situation.
Samuel Eto’o rentre bredouille
Après leur rencontre, les deux hommes se sont retrouvés à la primature pour officiellement enterrer la hache de guerre, comme l’a rapporté RFI. Eto’o a ensuite été apaisé par Philippe Mbarga Mboa, le ministre chargé de mission à la présidence. L’ancien attaquant, qui a énormément ravalé sa fierté, avait d’abord accepté de tout céder sauf le poste de coordonnateur des sélections nationales confié à son adversaire Benjamin Banlock. Mais il n’aura pas eu gain de cause, finissant par lâcher complètement.
En fin de compte, le dernier mot est revenu au gouvernement. Depuis le début du conflit le 2 avril (nomination de Brys), celui-ci n’a jamais cédé un pouce à la Fécafoot d’Eto’o. Au contraire, tel un rouleau compresseur, il a continué à faire reculer l’ancien attaquant jusqu’à ce qu’il soit contraint de jeter l’éponge. Cette première défaite est une lourde épreuve pour l’ancien Barcelonais, qui doit encore faire face à d’autres affaires, notamment des accusations de trucage de matchs dans le championnat local. Cette fois, il doit affronter un autre adversaire de taille, la Confédération africaine de football (CAF).
Les 8 et 11 juin prochains, c’est finalement le staff inchangé de Marc Brys qui siègera sur le banc des Lions Indomptables respectivement face au Cap-Vert et à l’Angola, pour les 3e et 4e journées des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Il reste à voir comment se déroulera la cohabitation entre Eto’o et Brys, sachant que ce dernier a maintes fois répété qu’il est le seul décideur au sein de l’équipe.
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