Ce qui se passe aux 23e Championnats d’Afrique d’Athlétisme au Cameroun n’honore pas du tout l’Afrique. Après un premier cri d’alarme de Marie-Josée Ta Lou, star ivoirienne du 100m et du 200m, Arthur Cissé Gue, un autre Ivoirien n’a pas caché sa déception après son 400m.
Depuis ce vendredi 21 juin, le Cameroun abrite les 23e Championnats d’Afrique d’Athlétisme. Jusqu’au 26 juin prochain, des centaines d’athlètes venus de tous les coins du continent africain vont tenter de remporter des médailles et surtout décrocher des places pour les Jeux Olympiques (JO 2024) prévus à Paris le mois prochain. Connu comme un grand pays du sport, le Cameroun qui accueille cette édition manque cruellement à ses devoirs, notamment en termes d’organisation. Pourtant informé de la tenue de ces championnats depuis plusieurs mois, le pays de Paul Biya semble pris de court par les événements.
Après Ta Lou, les choses empirent au Cameroun
Déjà ce vendredi, la détentrice de la meilleure performance mondiale de l’année en 10 s 75 depuis 2023, Marie-Josée Ta Lou, spécialiste des 100m et 200m, s’est emportée du manquement dans l’acheminement des athlètes au stade de la Réunification de Douala. Outrée par le fait que certaines délégations bénéficient d’un meilleur traitement que la sienne, l’Ivoirienne a crié haut et fort son ras-le-bol sur son compte Twitter.
« Il y a tellement de choses que je voulais dire sur l’organisation du championnat d’Afrique. Je suis blessée et déçue. La fluidité du transport est nulle. Mon équipe a dû prendre un taxi pour aller au stade pendant que d’autres équipes bénéficient d’une escorte policière. En venant ici, j’avais tellement d’attentes !!! Tellement !!! Si nous voulons changer, nous devons faire mieux !!! Nous avons maintenant des athlètes de haut niveau, » s’emportait la championne ivoirienne.
Juste après cette critique largement reprise par les médias, plusieurs informations font état de dysfonctionnements inquiétants au stade de la Réunification. Sur plusieurs clichés publiés en ligne, on voit un stade complètement vide, sans public pour assister à cette grande compétition. Selon des indiscrétions, ces problèmes sont liés à des lacunes organisationnelles. Comme si cela ne suffisait pas, les athlètes qui ont pris le départ des courses ont constaté avec stupeur des imprécisions. Parmi celles-ci, on signale l’absence de pistolet pour donner le départ des courses.
Arthur Cissé n’en revient pas avec le pistolet
En effet, sur des images qui circulent sur internet, on voit que le départ des courses est donné par des claquements dans un micro. Après une épreuve de 400m lors de ces Championnats d’Afrique d’Athlétisme 2024, l’Ivoirien Arthur Cissé Gue s’est complètement lâché et a déploré le manque de sérieux dans l’organisation. « Le coup de feu ? Je n’ai rien entendu. J’ai vu tout le monde partir, c’est pourquoi j’ai commencé à courir […] Ils doivent faire quelque chose. Ce n’est pas professionnel, » a-t-il déclaré au micro d’Equinoxe TV et aux médias français présents sur place.
Bien qu’il soit finalement parvenu à s’en sortir et à se qualifier pour les demi-finales du 400m, le coureur ivoirien, qui est parti du couloir 5, appelle les autorités à agir rapidement pour corriger le tir. En tout cas, la situation est tellement préoccupante que l’athlète botswanais Letsile Tebogo, indigné par la mauvaise organisation, a annoncé qu’il pourrait se retirer définitivement des Championnats d’Afrique des Nations.
Après avoir décidé de prendre les choses en main avec les Lions Indomptables, le MINSEP dirigé par Mouelle Kombi Narcisse devrait aussi bondir pour sauver l’image du Cameroun qui est vilipendée partout en Afrique avec ces Championnats d’Athlétisme. Avec près de 700 athlètes présents sur place, représentant 54 pays du continent, les choses devraient se faire en grand, du moins comme ce fut le cas avec d’autres pays comme le Nigéria ou l’Afrique du Sud qui ont récemment organisé cette même compétition.
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