Samuel Eto’o désamorce la crise. Il annule la réunion du comité exécutif de la Fecafoot, initialement prévue pour acter le limogeage de Marc Brys. Certains y voient un geste salvateur et font une demande inattendue au technicien Belge.
Le vendredi 28 février 2025, Samuel Eto’o surprend tout son monde : il annule la rencontre prévue le 14 mars, durant laquelle le sort de Marc Brys, sélectionneur des Lions Indomptables, devait se sceller. Selon Cfoot, « Eto’o recule et tend la main à Brys malgré lui ? Le président de la Fecafoot vient d’annoncer que la réunion du comité exécutif prévu le 14 mars prochain est annulée. Il évoque la volonté de “continuer” dans un climat de paix comme le veut le président de la République son Excellence Paul Biya. ».
Ce recul, salué par plusieurs analystes, s’inscrit dans une logique d’apaisement. Eto’o souhaite calmer les tensions internes et donner une nouvelle chance à l’entraîneur belge. Dans le même temps, de nombreux supporters s’interrogent : l’ancien buteur star adopte-t-il une posture stratégique ou agit-il par véritable conviction ? En tout cas, les divergences entre la Fecafoot et Marc Brys ne datent pas d’hier.
Ses méthodes, sa communication et certains choix tactiques ont alimenté les critiques. À l’ordre du jour, un limogeage semblait inévitable. Pourtant, ce geste d’apaisement surprend, voire séduit. Le magazine Cfoot va plus loin en estimant que la Fédération aurait pu gratifier Brys : « On aurait normalement dû décerner un “Prix spécial de l’intelligence managériale, la résilience et de l’excellence sportive” à Marc Brys hier. ». Ce symbole aurait marqué l’acte de réconciliation. Mais la réalité reste plus nuancée : Brys est toujours sous pression, et la Fecafoot devra prouver que cette annulation de réunion ne se limite pas à un geste cosmétique.
« Marc Brys doit (aussi) présenter ses excuses à Samuel Eto’o »
Venant Mboua, journaliste sportif Camerounais interrogé par Actu Cameroun, le technicien Belge doit s’excuser après l’annulation de la réunion d’Eto’o qui prévoyait son limogeage. « Après la bonne attitude affichée de Samuel Eto’o qui renonce au projet de demande de renvoi du sélectionneur Brys, que la Fecafoot applique donc maintenant sa nouvelle politique de paix en laissant le sélectionneur travailler… en paix. C’est-à-dire, le choix de son banc de touche, la fin du harcèlement des joueurs, choix consensuel des lieux de regroupement et des stades pour les matches. En retour, Brys doit présenter ses excuses à Eto’o et à la Fédération, pour les répliques provocatrices qu’il leur assène depuis des mois. Pour la paix ! », a-t-il dit.
Ainsi, la balle est dans les deux camps. Eto’o et la Fédération, qui ont placé la barre très haut en réclamant un changement d’entraîneur, se doivent désormais de lâcher du lest. Brys, lui, doit modérer ses propos et revoir sa façon de communiquer pour ne plus alimenter les polémiques. Les supporters camerounais retiennent leur souffle et espèrent que cet accord tacite améliorera la performance des Lions Indomptables sur le terrain.
Une paix fragile mais nécessaire
Malgré ces appels à la réconciliation, la défiance demeure. Certaines figures influentes du football camerounais n’ont pas oublié les critiques lancées par Brys. D’autres estiment qu’Eto’o ne fait que différer la décision, et que la moindre contre-performance pourrait relancer les hostilités. Dans ce climat, le principal enjeu consiste à rétablir la stabilité autour de la sélection. Les Lions Indomptables doivent préparer leurs échéances sportives sans subir les affres d’une crise institutionnelle. L’appel à la paix lancé par le président camerounais, Paul Biya, devrait logiquement apaiser les tensions, à condition que chacune des parties y mette du sien.
La suite dépendra de la capacité de Brys à rétablir la confiance. S’il parvient à afficher des résultats positifs et à soigner ses relations avec la Fecafoot, ce climat d’apaisement pourrait s’installer durablement. Samuel Eto’o, quant à lui, devra prouver que cette annulation n’était pas un simple coup de com. Ses décisions à venir, notamment sur la gestion quotidienne de la sélection, feront office de test. En coulisses, la rumeur d’un retour de la discorde plane toujours. Au moindre faux pas, certains réclameront la tête de Brys ou interrogeront la sincérité d’Eto’o. Mais pour l’instant, l’heure est à l’apaisement. Les Lions Indomptables ont besoin d’unité pour défendre fièrement les couleurs du Cameroun.
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