La nomination de Rigobert Song à la tête de la sélection centrafricaine continue de susciter une vive polémique. Alors que l’ancien sélectionneur des Lions Indomptables du Cameroun a officiellement signé son contrat en début de semaine, la Fédération Centrafricaine de Football (FCF) s’oppose fermement à cette décision, estimant qu’elle a été imposée par le ministère des Sports sans consultation préalable. La FIFA vient de réagir à la situation.
La Fédération Centrafricaine de Football et le ministère des Sports se livrent un bras de fer inédit. À l’origine de cette discorde, le choix du sélectionneur national. Alors que le gouvernement a nommé Rigobert Song, la FCF avait déjà désigné un autre candidat, Eloge Enza-Yamissi, ancien capitaine des Fauves du Bas-Oubangui. Cette double nomination a plongé la sélection dans un flou total.
La FCF refuse de reconnaître l’autorité de Song et reste intransigeante sur sa position. Elle considère que la désignation d’un sélectionneur est une prérogative exclusive de la fédération, et non du ministère. De son côté, le gouvernement tente d’imposer une solution de compromis en proposant qu’Enza-Yamissi intègre le staff de Song en tant qu’adjoint. Mais la FCF reste inflexible et rejette catégoriquement cette option.
Une réunion de crise s’est tenue ce mardi entre le président de la FCF, Célestin Yanindji, et le ministre des Sports, Héritier Doneng, pour tenter de désamorcer la situation. Mais selon des sources proches du dossier, aucun accord n’a été trouvé. Pendant ce temps, Enza-Yamissi aurait déjà commencé à préparer une liste de joueurs en vue des prochaines rencontres internationales, ignorant totalement l’arrivée de Song.

La crise qui menace la sélection nationale centrafricaine
Cette querelle entre les instances footballistiques du pays intervient à un moment critique pour la Centrafrique. Les Fauves du Bas-Oubangui doivent affronter Madagascar (19 mars) et le Mali (24 mars) pour les qualifications de la Coupe du monde 2026. Ces rencontres sont décisives pour l’avenir de l’équipe et nécessitent une préparation rigoureuse.
Or, en raison du conflit entre la FCF et le ministère, le groupe est plongé dans une incertitude totale. Les joueurs ne savent toujours pas quel entraîneur dirigera l’équipe, ni même quelle liste de joueurs sera retenue. Cette confusion pourrait nuire gravement à la performance de la sélection et compromettre ses chances de qualification.
De plus, cette situation chaotique risque de ternir l’image du football centrafricain à l’échelle internationale. À l’heure où plusieurs nations africaines cherchent à renforcer leur compétitivité sur la scène mondiale, la Centrafrique se retrouve empêtrée dans un conflit interne qui pourrait freiner son développement sportif.

La FIFA hausse le ton et menace de sanctions
Face à cet imbroglio, la FIFA a été sollicitée par la Fédération Centrafricaine de Football. L’instance mondiale du football a immédiatement réagi en rappelant que toute ingérence du gouvernement dans les affaires d’une fédération nationale était contraire à ses règlements.
Dans un communiqué officiel, la FIFA a mis en garde les autorités centrafricaines, soulignant que la FCF est une entité indépendante et qu’aucune pression politique ne doit interférer dans la gestion du football national. Si le gouvernement persiste dans cette voie, la FIFA pourrait prendre des sanctions sévères, allant jusqu’à une suspension totale de la Centrafrique des compétitions internationales.
Un tel scénario serait dramatique pour le football centrafricain, qui verrait ses clubs et son équipe nationale exclus de toute compétition reconnue par la FIFA. Le cas du Congo, récemment suspendu pour des raisons similaires, sert d’avertissement : une intervention excessive du pouvoir politique peut avoir des conséquences désastreuses.
Un avenir incertain pour Rigobert Song
Dans ce climat tendu, l’avenir de Rigobert Song à la tête des Fauves semble plus incertain que jamais. Son mandat n’est pas reconnu par la FCF, qui refuse d’obtempérer aux décisions du ministère des Sports. Si la situation ne se débloque pas rapidement, Song pourrait être contraint de quitter son poste avant même d’avoir dirigé un seul match. La FIFA pourrait également exiger l’annulation de sa nomination pour préserver l’indépendance de la fédération.
En attendant, les joueurs et les supporters centrafricains restent dans l’expectative, espérant une résolution rapide de cette crise qui menace non seulement l’avenir de leur sélection, mais aussi la place du pays sur la scène internationale. La balle est désormais dans le camp des autorités.
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