Un climat pesant plane sur la sélection centrafricaine. Les Fauves s’apprêtent à débuter un stage au Maroc le 9 mars 2025, animés par l’envie de mieux se préparer aux échéances internationales. Seulement, un nom brille par son absence : Rigobert Song, pourtant officiellement désigné sélectionneur par le ministre des Sports.
Le Camerounais Rigobert Song avait été désigné pour remettre la Centrafrique sur les rails. Le 13 janvier 2025, il rencontre même le président centrafricain, signe d’une ambition partagée : sortir le pays de la spirale négative et viser une qualification à la Coupe d’Afrique des nations 2027, ainsi qu’à la Coupe du monde 2026. Song arrive avec un bagage d’expériences et de solides connaissances du football africain.
Peu de temps après, la Fédération centrafricaine de football publie un communiqué cinglant. Elle dit « n’avoir pas été consultée ni associée dans le choix du nouveau sélectionneur », revendiquant la “nationalisation” du poste de sélectionneur. Les tensions flambent alors, au point de faire vaciller l’équipe avant même le début des éliminatoires. « Il s’agit d’un début de crise au sein de la famille du football centrafricain », avertissent plusieurs observateurs.
Les Fauves en stage au Maroc sans Rigobert Song
Malgré ces remous, la RCA doit composer un groupe compétitif pour affronter Madagascar (19 mars) puis le Mali (24 mars). Les Fauves n’ont pas de stade homologué par la FIFA à Bangui et joueront donc à Casablanca. Sur ce point, le journaliste Nana Paul Sabin demeure formel : « L’entraîneur sélectionneur nommé par la fédération, Éloge Enza-Yamissi, un technicien centrafricain, prépare l’équipe pour les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026. Un stage est prévu au Maroc dès le 9 mars, sans Rigobert Song. La Rca, qui doit recevoir Madagascar le 19 mars et le Mali le 24 mars, jouera ses deux matchs à Casablanca, au Maroc, en raison de l’absence de stade aux normes de la Fifa à Bangui. », peut-on lire via Actu Cameroun.

Cette absence frappe l’opinion publique : comment se passer d’un entraîneur charismatique comme Rigobert Song, qui avait promis de redonner espoir à tout un pays ? Les joueurs se retrouvent pris dans un conflit institutionnel, alors qu’ils auraient besoin d’un management clair et d’un schéma tactique stable.
Éloge Enza-Yamissi, nouvelle figure sur le banc
À 40 ans, Éloge Enza-Yamissi s’impose comme l’homme fort désigné par la Fédération. Ancien milieu défensif de haut niveau, il connaît les réalités du football centrafricain. Son nom circulait déjà comme adjoint de Rigobert Song, mais le voilà propulsé sélectionneur principal. Ce choix reflète la volonté de miser sur une expertise locale et d’asseoir l’autorité de la Fédération. Reste à savoir si son expérience sera suffisante pour transcender un groupe en pleine tourmente.
Dans ce contexte, l’ex-international devra composer avec des joueurs comme Geoffrey Kondogbia, tout en bâtissant un collectif uni. La Centrafrique vise une performance honorable sur la scène africaine et internationale, mais la pression est vive. Seul un plan de jeu clair et une atmosphère apaisée au sein du vestiaire pourront l’aider à franchir ce palier.
Rigobert Song, le grand oublié ?
En parallèle, Rigobert Song se retrouve mis à l’écart sans avoir eu le temps de prouver quoi que ce soit. Âgé de 48 ans, il possède une carrière internationale exemplaire et un vécu qui aurait pu inspirer la sélection centrafricaine. Son style de management, marqué par la rigueur et la détermination, faisait miroiter de belles perspectives pour les Fauves. Pourtant, la politique a vite pris le dessus : contesté par une Fédération qui s’est sentie court-circuitée, Song se retrouve au second plan.
Aujourd’hui, personne ne sait s’il sera réintégré ou si sa nomination ne restera qu’un épisode avorté. Le ministre des Sports campe sur ses positions, la Fédération défend la sienne. Au milieu, l’équipe doit apprendre à naviguer dans cette zone grise et se préparer à des confrontations décisives qui risquent d’influencer son avenir sur la scène internationale.
À court terme, la priorité consiste à éviter le naufrage lors des prochains matchs, face à Madagascar puis au Mali. À plus long terme, la RCA devra trancher : clarifier la gestion de la sélection, ou risquer de voir la crise s’enliser. Le projet de Song, centré sur la jeunesse et la discipline, restera-t-il lettre morte ? Éloge Enza-Yamissi parviendra-t-il à marquer les esprits ? Seul le temps nous le dira ! A suivre.
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