Franck Kessié a marqué l’un des buts les plus importants du FC Barcelone cette saison en inscrivant le but vainqueur lors du Clasico contre le Real Madrid, permettant ainsi au club catalan de prendre une avance de 12 points au sommet du classement de la Liga. Mais c’est son geste symbolique de célébration qui a attiré l’attention.

Le milieu de terrain ivoirien célèbre tous ses buts avec un geste particulier. Ce n’est pas seulement sa façon de célébrer les buts avec le Barça, mais aussi avec l’AC Milan, l’Atalanta et l’équipe nationale de Côte d’Ivoire.

Pour Kessié, il y a une histoire importante derrière ce geste

Son père jouait dans le championnat ivoirien avant de s’engager dans l’armée. Après sa mort, Franck a décidé de devenir footballeur, inspiré par son père qui jouait dans le championnat ivoirien.  À l’âge de 10 ans, il s’inscrit à l’académie – il doit faire la navette entre la petite ville d’Ouragahio (où Franck est né) et Abidjan, la mégalopole du pays. Il mettait 3,5 heures à l’aller et au retour, en prenant le bus avec sa mère. Lorsque Kessie avait 11 ans, son père est décédé et la panique s’installe.

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«J’ai suivi son chemin, même si je suis allé plus loin parce que mon père n’a jamais joué en Europe, a déclaré Kessee à Sportweek en avril 2021. Mon rôle sur le terrain est plus ou moins le même que le sien. J’ai intuitivement choisi une position similaire, même si, enfant, je jouais souvent en défense. Il a été emporté par la maladie. Lorsqu’il est mort, j’ai dû grandir rapidement, même si j’étais le plus jeune de sept enfants – j’ai trois frères et trois sœurs. Le football m’a aidé à surmonter la douleur. Elle ne disparaîtra jamais, mais la vie continue. Je me souviens qu’il m’emmenait à l’école. Lorsque je marquais un but, je faisais le salut militaire et je pensais à lui. Je l’ai vu faire cela lorsque nous recevions des visiteurs. Un jour, j’ai demandé à mon père pourquoi il le faisait et il m’a répondu : C’est comme ça qu’on salue un homme qui est plus important que nous.»

 

Franck Kessié rend toujours hommage à «Papa»

Le père de Franck Kessié est mort lors de la guerre civile qui a ravagé la Côte d’Ivoire de 2002 à 2007, laissant sa famille dans le désarroi. Malgré cette perte tragique, le Blaugrana a décidé de poursuivre son rêve de devenir footballeur professionnel en hommage à son père. À l’âge de 19 ans, Kessié a quitté la Côte d’Ivoire pour l’Italie, où il a rejoint l’Atalanta. Ce changement de vie a été difficile pour lui, car il a dû s’adapter à un nouveau pays et à une nouvelle culture.

Dans une interview accordée à La Gazzetta dello Sport en 2016, Kessié a déclaré : «Il faisait très froid. Quand je suis sorti de l’aéroport, j’ai tout de suite voulu remonter dans l’avion.» Cependant, il a persévéré et a travaillé dur pour atteindre son objectif. Malgré son départ de la Côte d’Ivoire, Kessié n’a jamais oublié ses racines. Il a continué à soutenir les orphelins de son pays en envoyant de l’argent à travers son agent. Le geste qu’il fait pour célébrer ses buts est un hommage à son père et à la Côte d’Ivoire. Ce geste consiste à placer ses mains en forme de pistolet, puis à croiser ses bras sur sa poitrine. Kessié a expliqué que ce geste symbolise la guerre civile en Côte d’Ivoire et qu’il veut rappeler aux gens que la paix est importante.

Kessié a toujours porté le N° 19 pour se rappeler de Papa

 

Une fois en Italie, les choses ne se sont passées comme Franck Kessié l’aurait voulu. L’Ivoirien est envoyé en prêt en Serie B. A Cesena, l’ancien Rossoneri écrase la concurrence et force l’Atalanta de Gian Piero Gasperini à le rapatrier.

«Kessie a réalisé de bonnes performances lors de la Coupe du monde des moins de 17 ans et je savais qu’il était prêt à passer à la vitesse supérieure, a rappelé l’agent du joueur, Giorgios Atangana, dans une interview accordée à La Repubblica. L’Atalanta avait de la place pour un joueur extracommunautaire et m’a écouté. Je lui ai conseillé d’être prêté à Cesena, un club de Serie B. Là, il s’est rendu compte qu’il était capable de jouer en Serie A. Je lui ai donné de l’argent de poche supplémentaire»

Lors des négociations avec le Milan, Kessie s’est vu promettre le numéro 19. Pour lui, ce numéro est très important – c’est la date de sa naissance, du décès de son père et de son arrivée en Italie. Mais l’AC Milan a oublié de lui informer que Leonardo Bonucci avait déjà pris le numéro. Avant le match contre le Borussia Dortmund lors de la tournée de pré-saison en Chine, Kessié découvre son maillot numéro 14 dans le vestiaire et est très contrarié. Il appelle sa mère qui le rassure : «Ne t’inquiète pas fils. Tu as déjà beaucoup honoré ton père».

Aujourd’hui, Kessié est un joueur clé du FC Barcelone et de l’équipe nationale de Côte d’Ivoire. Sa persévérance et son dévouement pour le football sont une inspiration pour de nombreux jeunes joueurs en Afrique et dans le monde entier. Son histoire montre que même dans les moments les plus difficiles, il est possible de réaliser ses rêves si l’on travaille dur et que l’on reste fidèle à ses valeurs.