Usain Bolt est sans conteste l’une des plus grandes légendes du sprint, toujours détenteur des records du monde sur 100 et 200 mètres. Comme toutes les icônes, son parcours est jalonné d’anecdotes incroyables. En voici une racontée par l’ancien sprinteur américain Wallace Spearmon.
Ceux qui ont déjà assisté à des compétitions d’athlétisme le savent bien : quel que soit le niveau, une tension palpable envahit l’air lorsque les sprinteurs prennent place sur la piste. Avant que leurs puissantes foulées ne déclenchent les cris du public, un silence lourd règne dans le stade, annonçant l’explosion d’énergie qui va suivre.

Si cette tension est ressentie par les spectateurs, elle doit être encore plus intense pour les athlètes eux-mêmes, suspendus à l’attente du coup de pistolet qui lancera leur quête de gloire. Face à cette pression, deux types de réactions se distinguent : certains adoptent une concentration à toute épreuve, tandis que d’autres préfèrent décompresser en interagissant avec les caméras, le public ou leurs concurrents.
L’attitude décontractée d’Usain Bolt dès sa jeunesse
Usain Bolt appartenait clairement à la seconde catégorie, et ce, depuis son plus jeune âge. Avant même de faire ses débuts sur la scène professionnelle, il affichait une décontraction naturelle durant ses échauffements. Wallace Spearmon, devenu l’un de ses bons amis, se souvient de leur première rencontre. « La première fois que j’ai couru contre Bolt, c’était à Londres. À l’échauffement, j’ai vu ce grand Jamaïcain jouer à chat avec des jeunes filles. Je me suis demandé s’il s’agissait bien de celui qu’on présentait comme le futur champion capable de me battre. Cela me semblait impossible. Ce jour-là, j’ai gagné, mais lors des championnats du monde suivants, j’étais nerveux, et c’est lui qui est venu plaisanter avec moi pour me détendre. J’avais 19 ans, il en avait 16. »
Cette complicité a toujours existé entre eux. Spearmon se rappelle également d’une course à New York en 2004, où Bolt, engagé sur le 200 mètres, a commencé à se tourner vers le public pour faire le show sur les 40 derniers mètres. « Il y a une grande communauté jamaïcaine à New York. À l’arrivée, il s’est jeté dans la foule. Je n’avais jamais vu cela auparavant. J’ai compris que les gens adoraient ça, que c’était divertissant. J’ai compris qui il était. C’était amusant, sauf quand il le faisait pendant une course contre toi. »
Usain Bolt n’a jamais joué un rôle sur la piste : il laissait simplement briller sa personnalité. Qu’il s’agisse de jouer avec les bénévoles pendant l’échauffement ou de s’amuser avec la caméra lors de sa présentation, il ne perdait jamais de vue la victoire. Une attitude frustrante pour ses concurrents, mais terriblement divertissante pour ses millions de fans.
Il faut un mental d’acier pour devenir une star du sprint, et encore plus à l’époque d’Usain Bolt. Le Jamaïcain parvenait à s’amuser tout au long de l’échauffement, puis à dépasser ses adversaires tout en célébrant avec les fans sur les derniers mètres. Un monstre sacré.
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