Le capitaine des Lions Indomptables du Cameroun, Vincent Aboubakar, a décidé de faire fort durant cette trêve internationale de septembre où son pays affrontera la Namibie. Au mépris des règlements de la CAF et de la FIFA qui lui ont été signifiés par la FECAFOOT, l’attaquant de 32 ans se rend complice d’un gros danger pour le football camerounais.
Il y a quelques semaines, la Fédération Camerounaise de Football a envoyé un courrier à Vincent Aboubakar pour signaler aux joueurs de la sélection leur statut et leur devoir. Se trouvant malgré eux dans un bras de fer intense entre la FECAFOOT et le Ministère des Sports, les Lions Indomptables devraient, quoi qu’on dise, choisir le camp qui les arrange. Alors que les textes indiquent clairement que c’est la Fédération qui prend en charge les joueurs et est l’interlocuteur par excellence avec toutes les autres associations de la CAF ou encore de la FIFA, en l’occurrence les clubs, une dizaine de joueurs a décidé de faire les choses à leur manière.
Aboubakar décide d’ignorer les textes
En effet, alors que le MINSEP leur a envoyé un plan de vol différent et a réservé un hôtel (Hilton de Yaoundé) différent de celui de la Fédération, Vincent Aboubakar a ignoré les prescriptions de la FECAFOOT. Ce lundi, le capitaine des Lions Indomptables a rejoint le camp de base de Yaoundé où se trouvaient Marc Brys et son staff, version nommée par le ministre des Sports. Rejoints par plusieurs joueurs dont André Onana, Carlos Baleba, l’attaquant de Besiktas semble définitivement ignorer les instructions de l’instance faîtière du football camerounais et donc des instances comme la Confédération Africaine de Football et la FIFA.
Bernard Tchoutang, ancien international camerounais (1993-2001, 29 matchs pour 6 buts), a évoqué les risques qui planent sur les joueurs qui ont décidé de rejoindre le camp du Ministère des Sports. « La Fédération a informé les joueurs par le biais de son capitaine, Vincent Aboubakar, en expliquant aux joueurs leur statut et leurs devoirs. Chaque joueur est libre de prendre l’engagement qu’il veut. Il ne faut pas qu’un joueur vienne se plaindre ici demain en disant que la FECAFOOT a gâché sa carrière. Moi, j’ai été footballeur. La Fédération ne pouvait pas me convoquer, je vais ailleurs« , a indiqué l’ancien attaquant de Vanspor en Turquie sur Vision 4.
Les Lions Indomptables complices de la crise ?
D’après Tchoutang, les Lions Indomptables sont complices de la crise qui secoue le football camerounais actuellement. « À mon époque, ça ne pouvait pas arriver parce qu’on allait signer une pétition en disant qu’on est avec la Fédération parce qu’on connaît nos statuts, on connaît nos devoirs. On n’allait jamais accepter ce qui se passe là. Si un joueur se blesse au Hilton, il va dire quoi à son club ? La Fédération va dire non, il n’était pas avec nous. On était à Douala à la Falaise. Au Cameroun, beaucoup de gens discutent sans même savoir de quoi ils parlent », a-t-il terminé.
Aujourd’hui, avec la situation qui prend une tournure rocambolesque, avec des joueurs détournés par les policiers à la solde du Ministère des Sports à l’aéroport de Douala pour ne pas suivre la FECAFOOT, la crise est à son comble. Si rien n’est fait, le Cameroun se dirige tout droit dans le mur puisque la sélection namibienne, qui suit scrupuleusement les directives de la CAF et de la Fédération Camerounaise, va débarquer à Garoua pour y jouer la première journée des éliminatoires de la CAN 2025. Une situation qui conduit à un forfait et à des sanctions pour le 237.
Si, dans l’autre cas, l’instance dirigée par Samuel Eto’o se plaint auprès des clubs des joueurs qui n’ont pas suivi le plan prévu, des sanctions peuvent tomber et mettre en péril la carrière de ces jeunes. Il faut dire que Vincent Aboubakar se rend complice d’une situation inédite alors qu’il pouvait sortir du silence et faire bouger les lignes comme ce serait le cas dans d’autres pays comme le Mali qui récemment a vu ses internationaux boycotter la sélection pour une crise avec leur Fédération.
Laisser un commentaire