Profondément attaché à sa région, Marcel Husson restera à jamais dans les mémoires comme l’entraîneur qui mena le FC Metz à l’un des plus grands exploits de l’histoire européenne : la victoire mythique à Barcelone en 1984. Ancien joueur et entraîneur des Grenats, Husson s’est éteint ce vendredi à l’âge de 88 ans, laissant derrière lui un héritage indélébile dans le football lorrain.
Un Messin jusqu’au bout

Né et formé dans la région de Metz, Husson a consacré l’essentiel de sa carrière au football local. De Borny, son quartier natal, à Blénod, en passant par le FC Metz, l’AS Talange et Amnéville, il incarna la fidélité à sa terre. Seul le service militaire, effectué de 1957 à 1959 au Maroc, l’éloigna temporairement de sa Lorraine. À Rabat, il rejoignit le FUS et disputa quelques matches de Première Division marocaine, où il rencontra le légendaire Larbi Ben Barek, « l’homme qui m’a le plus marqué », confiait-il. C’est également au Maroc, au Wydad de Casablanca en 1982, que débuta sa carrière d’entraîneur.
De joueur à entraîneur emblématique du FC Metz
[totalpoll id= »812288″]Husson revint rapidement à Metz, qu’il considérait comme son véritable foyer. Marié au club depuis 1978, il dirigea d’abord le centre de formation avant de devenir entraîneur principal en 1984. Ancien défenseur rugueux ayant porté le maillot messin à 160 reprises, il marqua durablement l’histoire du club. Sous sa direction, le FC Metz remporta la Coupe de la Ligue en 1986, la Coupe de France en 1988 et se qualifia deux fois pour les compétitions européennes.
Mais c’est sans doute son exploit face au FC Barcelone qui restera gravé à jamais : en seizièmes de finale de la Coupe des Coupes 1984, après une défaite 4-2 à domicile, les Messins renversèrent la situation au Camp Nou, s’imposant 4-1 grâce notamment à trois buts de Toni Kurbos. « L’un des plus grands moments de ma carrière », confiait Husson, fidèle à sa philosophie d’un football généreux et beau.
Une vie marquée par le courage et la résilience

Homme de caractère et râleur notoire – comme le rappelait Bernard Zénier : « S’il rouspète, c’est qu’il va bien » – Marcel Husson affronta également les épreuves personnelles avec la même détermination. En 2008, il fut diagnostiqué d’un cancer du fond de la langue. Après vingt-neuf jours de coma, il se battit avec ténacité pour survivre, offrant à sa vie un sursis de dix-sept ans, sa plus belle victoire.
Marcel Husson restera dans les mémoires comme un Lorrain taiseux mais courageux, un joueur et entraîneur passionné, et surtout comme l’âme d’un FC Metz qui lui doit tant.
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