Bouba Sampil, président aussi incontesté qu’incontestable de la FEGUIFOOT, a récemment exhibé une lettre de la FIFA avec l’assurance de détenir le Graal du football guinéen.
Ce document, qu’il présente comme une preuve éclatante de son triomphe dans une querelle aux antipodes des enjeux sportifs, cache pourtant une situation bien moins flatteuse. En réalité, Bouba a lui-même sollicité la FIFA, déformé les faits, et célèbre aujourd’hui une réponse qui ne fait que reprendre ses propres arguments, tout en lui rappelant au passage certaines règles fondamentales qu’il semble avoir allègrement ignorées.
Quand la FIFA clarifie, Bouba embrouille
Dans sa réponse, la FIFA a poliment évoqué les tensions signalées par Bouba Sampil au sein de la FEGUIFOOT. « Tensions » ? Une formulation bien douce pour décrire un désordre apparent. Le point de discorde majeur reste cette fameuse cooptation : selon Bouba, un comité exécutif quasiment invisible aurait désigné trois nouveaux membres. La FIFA, cependant, rappelle fermement que toute cooptation doit résulter d’une décision collégiale prise par le comité exécutif. Mais Bouba semble avoir sa propre définition de la « collégialité », qu’il confond visiblement avec une prise de décision unilatérale, où lui seul incarne tout le comité.
Un joueur solitaire sur un terrain collectif
En réalité, le comité exécutif n’a jamais été consulté. Bouba a agi en solo : il a pris son stylo, inscrit quelques noms et décrété la mission accomplie. Pourtant, dans sa réponse, la FIFA a été claire : c’est au comité exécutif, en tant qu’organe, de pourvoir aux postes vacants. En aucun cas, la FIFA n’a cautionné cette mise en scène. Ce tour de passe-passe risque de se retourner contre lui, car le rideau pourrait bien tomber plus vite qu’il ne le pense.
Quand le jeu se retourne contre le joueur
Bouba a peut-être tenté un coup audacieux, mais jouer seul n’est pas toujours la clé du succès. À force d’avancer en cavalier seul, il risque de transformer cette prétendue victoire en un boomerang institutionnel. Et ironiquement, les cooptés qu’il prétend avoir installés pourraient eux-mêmes être mis hors-jeu en raison d’un non-respect flagrant des règles.
Les véritables perdants : les amateurs de football
Le vrai drame dans cette affaire, ce n’est pas Bouba ni son comité exécutif imaginaire, mais les amateurs de football guinéen. Ce sport, qui devrait rassembler, est ici paralysé par des querelles bureaucratiques et des ambitions personnelles.
Il serait peut-être temps de rappeler à Bouba que la FEGUIFOOT n’est pas sa propriété personnelle. Dans le football, comme dans toute gouvernance, le collectif doit primer sur les intérêts individuels. À moins qu’il ne se considère à la fois comme l’équipe entière… et l’arbitre du match.
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