Le bras de fer entre Samuel Eto’o, président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), et le gouvernement camerounais continue d’alimenter les débats. Lors de l’émission « Grandes Bouches » diffusée le 5 septembre 2024 sur Canal+ Sport, le journaliste et consultant français Philippe Doucet a partagé ses vérités sur cette situation tendue et a adressé quelques conseils à l’ancien capitaine des Lions Indomptables. Alors que le Cameroun se prépare à affronter la Namibie dans les éliminatoires de la CAN 2025, la gestion de la Fecafoot reste au cœur des préoccupations.
La situation actuelle au Cameroun est scrutée de partout à la veille du choc contre la Namibie pour la première journée des éliminatoires de la CAN 2025. Face aux questions sur l’indépendance de la Fecafoot sous la direction de Samuel Eto’o, Philippe Doucet, journaliste Canal+ Sport,n’a pas mâché ses mots. Selon lui, il est pratiquement impossible pour Samuel Eto’o de se passer du soutien gouvernemental s’il veut mener son mandat à bien.
« Au Cameroun, il est impossible de faire abstraction du gouvernement. À un moment donné, il sera inévitable que le gouvernement le soutienne, si Samuel Eto’o veut assurer une continuité à la tête de la Fecafoot », a d’abord affirmé Philippe Doucet sur le plateau et relayé par lebledparle. En rappelant l’influence majeure du gouvernement dans les affaires sportives du pays, le journaliste de la Chaîne Cryptée très apprécié en Afrique, a fait référence à la relation complexe entre l’État camerounais et la Fecafoot. Bien que Samuel Eto’o ait promis d’apporter plus de transparence et d’indépendance à la fédération, la réalité sur le terrain semble beaucoup plus complexe.
Les vérités de Philippe Doucet à Samuel Eto’o
Pour Philippe Doucet, la situation actuelle découle notamment de « cette fameuse convention » qui lie la Fecafoot au gouvernement. Selon lui, ce document justifie l’ingérence de l’État dans la gestion de l’équipe nationale, un domaine qui devrait, en théorie, être sous le contrôle exclusif de la Fecafoot. Cette ingérence ne fait que compliquer la tâche d’Eto’o, qui doit composer avec les attentes des instances internationales comme la CAF et la FIFA. Ces dernières sont censées être les garantes de l’autonomie des fédérations nationales, mais au Cameroun, les relations entre la Fecafoot et le gouvernement restent étroitement imbriquées.
« C’est cette fameuse convention qui justifie l’ingérence du gouvernement dans la gestion de l’équipe nationale qui complique tout. En théorie, c’est la Fecafoot qui devrait gérer cela », a-t-il ajouté. Philippe Doucet rappelle qu’en pratique, ce sont souvent les autorités étatiques qui ont le dernier mot sur les grandes décisions concernant le football national. Cette emprise, justifiée par la gestion des fonds publics et l’importance du football dans l’image du pays, limite les marges de manœuvre de la Fecafoot.
Conscient des nombreux défis auxquels Eto’o doit faire face, Doucet a proposé une solution à l’ancien footballeur pour sortir de cette impasse. Selon lui, Samuel Eto’o devrait abandonner son bras de fer avec le gouvernement, à moins que la FIFA et la CAF ne soient prêtes à intervenir activement pour le soutenir. « Si Samuel, avec son charisme, réussit à mobiliser la scène internationale, il pourra pousser la FIFA à mettre un terme à cette situation », a déclaré Doucet. En effet, les instances internationales du football, bien qu’elles prônent l’indépendance des fédérations, n’interviennent que rarement dans les affaires internes des pays, sauf en cas de crise majeure.
Et pour Doucet, la capacité de Samuel Eto’o à fédérer des soutiens sur la scène internationale, que ce soit au sein de la FIFA ou d’autres organes influents, sera déterminante pour l’avenir de son mandat à la Fecafoot. Sans cela, il risque de voir son projet de réformes bloqué par les autorités camerounaises.
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