Arsenal n’avait pas le droit à l’erreur mardi soir à l’Emirates. En demi-finale aller de Ligue des champions, face à un Paris Saint-Germain solide et opportuniste, les Gunners ont manqué leur rendez-vous. Une défaite 1-0, frustrante mais révélatrice, où beaucoup de regards se sont tournés vers un homme en particulier : Leandro Trossard. Titulaire à la pointe de l’attaque, le Belge de 27 millions de livres sterling n’a pas convaincu, loin de là. Et Ian Wright, légende d’Arsenal, n’a pas mâché ses mots.
Sur le plateau de son podcast Wrighty’s House, l’ancien buteur n’a pas retenu ses coups. « Je ne l’ai pas vu faire quoi que ce soit », a-t-il lancé, cinglant. Pour lui, Trossard n’a eu aucun impact sur la rencontre. Pire, il n’a même pas existé dans un match d’un tel enjeu. Un constat dur, mais qui reflète aussi une certaine déception accumulée par les supporters.
Avec l’absence de Kai Havertz pour cause de blessure, Mikel Arteta n’avait pas cinquante options pour son attaque. Il a donc fait confiance à Trossard, auteur de quelques performances convaincantes cette saison, notamment contre le Real Madrid en quart. Mais face à Paris, la lumière s’est éteinte. Le pressing du PSG, la maîtrise de Marquinhos et la rigueur tactique ont étouffé le Belge.
Certains diront qu’il n’a pas été aidé. D’autres estimeront qu’à ce niveau, un attaquant doit créer ses propres opportunités. Quoi qu’il en soit, Trossard est passé à côté de son sujet. Ian Wright ne l’a pas épargné : « Il ne pouvait pas faire mal aux défenseurs, il ne pouvait rien imposer. ». C’est un diagnostic sévère, mais aussi révélateur de l’exigence qui entoure Arsenal cette saison.
Des chiffres qui parlent… à moitié
Statistiquement, Trossard n’a pas été complètement invisible. Une frappe cadrée, deux tirs bloqués, une passe clé. Il a tenté, mais sans jamais peser réellement. Surtout, il a semblé coupé du reste du bloc offensif. Ni Saka, ni Martinelli n’ont réussi à combiner efficacement avec lui. Et face à un Donnarumma en état de grâce, le peu d’occasions qu’il s’est procuré s’est évaporé sans conséquence.
La critique d’Ian Wright, si elle paraît brutale, pose une vraie question : Trossard peut-il être l’homme de base d’une attaque européenne ? Ou n’est-il que ce joker utile en championnat mais trop juste dans les grands rendez-vous ? Jusqu’ici, il avait su saisir ses chances. Mais à ce niveau, un match raté peut tout changer.
Leandro Trossard a-t-il grillé sa carte ? C’est possible. Le match retour au Parc des Princes approche, et tout indique qu’Arteta pourrait reconfigurer son attaque. Le retour de Thomas Partey libérerait une place pour repositionner Mikel Merino, voire envisager une attaque plus mobile, plus technique, moins dépendante d’un point d’appui classique.
En coulisses, le club suit déjà des pistes offensives pour cet été. Le nom d’Alexander Isak revient avec insistance. Un signe ? Peut-être. En tout cas, Trossard sait qu’il joue gros dans les semaines à venir. Et son absence de rendement dans un moment aussi crucial ne plaide pas en sa faveur. Face aux critiques, un seul remède : le terrain. Le retour approche, la finale est encore en ligne de mire, et malgré la frustration, Arsenal conserve toutes ses chances. Trossard, s’il conserve la confiance d’Arteta, devra répondre présent. Il le sait. Le club aussi.
Mais le doute s’installe, nourri par les paroles fortes d’un homme qui connaît mieux que personne ce que signifie jouer pour Arsenal. Ian Wright n’a pas dit cela pour blesser. Il l’a dit parce qu’il veut voir ce club aller au bout. Et pour cela, il faut plus qu’un nom sur une feuille de match. Il faut de l’impact, de la présence. Il faut être un joueur décisif. Mardi soir, Trossard ne l’a pas été.
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