Respect, élégance, et une poignée de main inattendue. Alors que le Real Madrid vient de subir une élimination douloureuse en quart de finale de Ligue des champions, Carlo Ancelotti n’a pas perdu son sang-froid. Ni son style. Après la défaite 2-1 au Santiago Bernabéu – ajoutée au 3-0 de l’aller – l’entraîneur italien a surpris tout le monde. Il a salué Mikel Arteta avec des mots que peu attendaient : « J’espère que vous irez au bout. Bonne chance pour la suite. »
Sur le terrain, les Gunners ont été meilleurs sur l’ensemble des deux matchs. Plus organisés, plus percutants, plus affamés. Gabriel Martinelli et Bukayo Saka, buteurs au retour, ont puni un Real Madrid sans repères, sans idées, sans plan B.
Mais dans les entrailles du Bernabéu, c’est une autre scène qui a marqué les esprits.
Arteta, encore haletant après l’exploit, confie aux journalistes : « Ancelotti a été très affectueux avec moi. Il m’a dit qu’il espérait que nous allions gagner la Ligue des champions. Il m’a souhaité bonne chance. ». Une déclaration qui sonne comme un passage de flambeau symbolique.
Ce n’est pas n’importe qui qui parle. Carlo Ancelotti, c’est 4 Ligues des champions comme entraîneur. Une légende vivante du banc, un monument du football européen. Et s’il tend aujourd’hui la main à son compatriote espagnol, c’est qu’il reconnaît la qualité de son travail. Ancelotti, souvent critiqué pour son conservatisme ces derniers mois, s’incline avec classe. Il ne cherche pas d’excuses. Il ne parle pas d’arbitrage, de fatigue, ou de malchance. Il reconnaît simplement que le meilleur a gagné. Et c’est rare, dans le football de très haut niveau.
Un Real en fin de cycle ?
Cette marque de respect intervient dans un moment délicat pour le Real Madrid.
Éliminé sans gloire. Moqué pour son manque d’intensité. Et désormais privé de son trône européen, le club merengue doit faire face à de nombreuses interrogations. Ancelotti lui-même est sur la sellette. Même s’il reste élégant, même s’il garde le cap, les rumeurs de départ se multiplient. Mais s’il part, il aura laissé un dernier geste fort. Un geste de footballeur. De vrai.
Du côté d’Arsenal, l’émotion est réelle. Le club n’avait plus atteint les demi-finales de la Ligue des champions depuis 2009. C’est une génération nouvelle, ambitieuse, structurée. Un football séduisant, rigoureux, vertical. Et face à la presse, Arteta n’a pas masqué son admiration pour son vis-à-vis. « Recevoir ce message d’un entraîneur comme lui, après une victoire comme celle-là… C’est spécial. C’est un moment que je garderai. »
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