Dans 3 semaines, débutera la Coupe du monde 2022 au Qatar. En Afrique, quasiment tous les yeux sont rivés sur le Sénégal, avec sa génération dorée, pour espérer enfin atteindre le dernier carré au Mondial. Un stade que les Lions étaient tout proche d’atteindre, il y a 20 ans.

A quelques jours du Mondial au Qatar, AfriqueSports revisite les exploits des pays africains à la Coupe du monde. Après le Cameroun de Roger Milla en 1990 et avant le Ghana de Gyan Asamoah en 2010, nous allons évoquer le Sénégal de El Hadji Diouf, en 2002.

Des phases de poules qui ont surpris le monde entier

Tout part d’une qualification dans le groupe de la mort. Lors de la dernière journée, le Sénégal, après sa victoire 5-0 en Namibie, n’était toujours pas assuré d’être qualifié. Il a fallu un match nul 1-1 entre l’Algérie et l’Egypte pour permettre aux Lions de décrocher, pour la première fois, leur qualification au Mondial.

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Arrivé à la compétition comme petit poucet, le Sénégal ouvre la compétition face au champion en titre et également l’un des favoris de la compétition : la France. Un match qui requiert une dimension émotionnelle au Sénégal, après la colonisation française, d’autant plus qu’une grande partie des joueurs sénégalais évoluaient en France. Face à Zidane, Thierry Henry et Cie, le Sénégal va résister, mieux, battre les Bleus grâce au but de feu Pape Bouba Diop, servi par l’inarrêtable El Hadji Diouf.

Lors de la deuxième journée, le Sénégal affronta le Danemark. Tommasson a ouvert le score sur penalty en première période, mais dès le début de la seconde, un mouvement d’anthologie va permettre aux Lions d’égaliser grâce à l’ancien joueur de Liverpool, Salif Diao. Le Sénégal poussera, en vain.

Lors de la 3e journée, les Lions faisaient face à l’Uruguay. Une première période parfaite permettra aux Sénégalais de mener 3-0, grâce à un doublé de feu Pape Bouba Diop, ajouté à un but de Fadiga, sur un penalty récolté par El Hadji Diouf, qui va écœurer tous les défenseurs lors de cette compétition. Mais en seconde période, alors que la première place tendait les bras aux hommes de Bruno Metsu, le Sénégal va s’écrouler et encaisser 3 buts pour concéder le nul 3-3 en toute fin de partie. Avec 5 points, le Sénégal termine deuxième, derrière le Danemark (7 points) et se hisse en huitièmes.

La sensation Henry Camara face à la Suède

Au tour suivant, le Sénégal, outsider, rencontre la Suède du jeune prodige, Zlatan Ibrahimovic, et de l’inusable Henrik Larsson. C’est d’ailleurs ce dernier, dès la 11e minute, qui ouvre le score. Mais quelques minutes plus tard, Henry Camara, titulaire du jour, égalise. El Hadji Diouf et ses coéquipiers vont faire plus que résister, et à la 104e minute, lors de la prolongation, le même Henry Camara, d’une frappe croisée, va encore marquer. Un but en or qui qualifie le Sénégal en quart de finale. Le Sénégal venait d’entrer dans l’histoire en participant aux quarts pour la première fois, pour sa première participation.

La désillusion du but en or, mais avec le devoir accompli

En quart, le Sénégal rencontre une autre surprise, la Turquie. Les Sénégalais auront les meilleures occasions, mais échoueront à ouvrir la marque. En prolongation, le Sénégal va, à ses dépends, subir la terrible loi du but en or, qui lui avait permis de gagner face à la Suède. Quatre minutes seulement après le début de la prolongation, Ilhan Mansiz trompe Tony Silva pour donner la victoire aux Turcs. Un bit qui annihile les rêves sénégalais de rencontrer le Brésil (futur vainqueur) en demi-finale.

Le Sénégal sort donc de la compétition, mais par la Grande porte. Au Sénégal, cette génération 2002 est encore aujourd’hui adulée et l’épopée est restée dans les mémoires. Cette année là, après sa grosse campagne à la Coupe du monde, El Hadji Diouf, grande révélation, remporte le Ballon d’or africain et surtout met tous les grands clubs européens à ses trousses. A Lens à l’époque, il décidera finalement de rejoindre Liverpool. Un choix qui ne s’avérera pas payant et qui, en partie, gâchera le talent en or du Golden boy sénégalais, l’un des joueurs les plus talentueux pas seulement en Afrique, mais dans le monde.

20 ans plus tard, El Hadji Diouf est dans le staff du sélectionneur Aliou Cissé, qui était le capitaine en 2002. Ensemble, ils vont tenter de rééditer l’exploit. Ils donneront toute leur expérience à la nouvelle génération dorée dirigée par Sadio Mané, Kalidou Koulibaly ou encore Gana Guéye, pour, pourquoi pas, atteindre des sommets jamais atteints par les pays africains en Coupe du monde.