Franco-Camerounais, Benoît Assou-Ekotto, ancien arrière gauche des Lions Indomptables, a opté pour le Cameroun plutôt que pour la France en 2009. Plusieurs années après la fin de sa carrière internationale et professionnelle, l’homme de 40 ans a pris la parole ce vendredi pour évoquer les raisons qui l’ont poussé à choisir l’équipe africaine.
Assou-Ekotto est connu dans le monde du football pour son franc-parler. En 2011, il surprenait tout le monde en avouant à la BBC qu’il jouait au football par intérêt. « C’est juste un boulot, quand je jouais en France, tu sais, j’étais avec ma mère, mes potes, bref, j’étais chez moi. Pourquoi je serais venu en Angleterre, alors que je ne parlais pas un mot d’anglais, si ce n’était pas pour un simple boulot ? […] Moi, mon job, je le fais pour gagner de l’argent. Comme toutes les personnes sur terre. Je ne comprends pas ceux qui ne comprennent pas. Ce que les gens aiment, le footballeur l’aime aussi. Le footballeur aime l’argent. »
« Mercenaire » pour plusieurs après ses propos cash, l’ancien footballeur a continué à jouir de son travail tant bien que mal jusqu’en 2021. Durant sa carrière, Benoît Assou-Ekotto avait l’occasion de défendre les couleurs des Bleus de France, son pays de naissance, mais a choisi le Cameroun, le pays de ses ancêtres. De 2009 à 2014, l’ancien taulier des Spurs de Tottenham (2006-2015, 205 matchs pour 4 buts) a défendu les couleurs des Lions Indomptables (23 matchs pour 0 but). Le latéral gauche formé à Lens a même disputé le premier tour de la Coupe du Monde 2010 et celui de la CAN 2014 avant de mettre fin à sa carrière internationale.
Assou-Ekotto et les Lions Indomptables
Né à Arras en France, le vainqueur de la Carling Cup avec Tottenham en 2009, est revenu sur les raisons qui l’ont motivé à opter pour la sélection africaine. Dans un entretien dans le podcast « Investir au Pays » de Philippe SIMO, Benoît Assou-Ekotto a sorti les termes comme toujours. Malgré qu’il soit né et ait grandi dans le pays européen, l’ancien international dit n’avoir jamais été français par le sang.
[totalpoll id= »794558″]« Quoi que tu fasses en France ou en Europe, on est un peu dans une guerre de religion et flux migratoire. Quand tu es bronzé ou noir, les gens ne te veulent pas forcément ici. Moi, on m’a toujours rappelé que je n’étais pas Français et je l’ai accepté. Je ne vois pas l’intérêt de porter le maillot d’une équipe nationale fièrement alors que depuis tout petit on te rappelle que tu n’es pas Français. Et puis, plus tu te cultives et tu fais un constat, tu te dis que l’homme noir ne réfléchit pas des masses, » a-t-il d’abord avancé.
« Quand tu lis et apprends que la France a fait un génocide au Cameroun, comment pourrais-tu porter ce maillot fièrement ? Quand tu es Congolais et que tu joues pour la Belgique alors qu’il y a un monsieur qui a coupé je ne sais combien de mains et pieds au Congo… Il se passe quoi dans ta tête pour porter ce maillot fièrement ? Il faut vraiment être con, » a martelé Assou-Ekoto.
Assou-Ekoto ne regrette pas le Cameroun sauf pour l’argent
Dans la suite de l’entretien avec le youtubeur, l’ancien défenseur, aujourd’hui âgé de 40 ans, a confié avoir rejeté les équipes de jeunes de France, qui sont souvent des transitions pour arriver chez les A. « Moi, je ne vais jamais faire les présélections et les sélections des jeunes. Je n’ai pas le temps d’aller là-bas. Et pour quoi faire ? Très jeune, je savais déjà que je ne voulais pas jouer pour l’équipe de France, » a lâché Benoît, qui va mettre à nu plusieurs binationaux. Comme en 2011, il va marteler avoir regretté la France à cause de l’argent.
« Beaucoup de binationaux font toutes leurs classes avec l’équipe de France mais choisissent le cœur d’aller jouer avec les pays africains (rires). Il faut se dire la vérité. Ils mentent… Moi, j’ai décidé de jouer avec le Cameroun très jeune. Je n’avais rien à faire avec l’équipe de France. Je n’ai jamais regretté ce choix. Sauf pour l’argent car je joue pour l’argent. Je joue pour mettre ma famille dans les meilleures conditions. Mais je préfère être comme ça, » a appuyé l’ancien de Saint-Étienne et du FC Metz. Le message est passé.
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