À seulement 28 heures du coup d’envoi du match Cameroun-Namibie, prévu le 7 septembre 2024, une crise couve au sein de l’équipe nationale des Lions Indomptables. Le sélectionneur Marc Brys, fermement opposé à la présence des membres du staff nommés par Samuel Eto’o, président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), a une nouvelle fois réitéré son refus de collaborer avec eux. Mais à quelques heures du match, des images de l’état dégradant du stade Garoua fait beaucoup parler.
Bien que le stade Roumde Adjia de Garoua ait été confirmé pour accueillir cette rencontre cruciale des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) entre le Cameroun et la Namibie, les tensions au sein de l’encadrement technique n’ont pas encore trouvé de solution. Selon des sources du média local, 237actu.com proches de la Fecafoot, Marc Brys, 62 ans, a explicitement refusé de travailler avec le staff désigné par la fédération, préférant s’en tenir à l’équipe technique nommée par le ministre des Sports.
« Marc Brys ne veut pas s’asseoir sur le banc de touche avec les hommes de Samuel Eto’o », a confié une source interne au média. Cette opposition entre le sélectionneur belge et Samuel Eto’o est une fracture importante dans la gestion des Lions Indomptables et affecte potentiellement la préparation des Lions Indomptables pour leurs prochains défis.
Le problème du staff technique semble être au cœur des différends. Samuel Eto’o, figure emblématique du football camerounais et président de la Fecafoot, avait mis en place un staff mixte, composé de personnalités influentes telles que Benjamin Banlock, coordonnateur des sélections nationales, et Omam Biyick, sélectionneur adjoint des Lions. Cependant, ces personnalités entretiennent des relations tendues avec Marc Brys, ce qui a compliqué la cohabitation au sein de l’équipe.
De son côté, Marc Brys reste inflexible et préfère collaborer avec des techniciens nommés par le ministère des Sports. Il semblerait que cette querelle d’influence dépasse le simple cadre sportif et s’étende aux enjeux politiques et administratifs qui régissent le football camerounais. L’entraîneur belge, recruté pour insuffler une nouvelle dynamique aux Lions Indomptables, semble déterminé à imposer sa vision et son autorité, même si cela implique un conflit direct avec Samuel Eto’o.
Des infrastructures sportives sous les feux des critiques
Outre les tensions internes au sein de l’équipe, la question des infrastructures sportives suscite également des inquiétudes. Alors que les Lions Indomptables ont effectué leur première séance d’entraînement ce jeudi 5 septembre 2024 à Garoua, des images préoccupantes du stade annexe Omnisports montrent l’état de dégradation avancé de cette infrastructure. Cette situation a relancé les débats sur la préparation adéquate du site pour accueillir un match international aussi important.
L’Observatoire national des infrastructures sportives (ONIES) avait déjà exprimé son désir d’obtenir plus de temps pour préparer le stade, mais en vain. « Devons-nous vraiment présenter une telle image de notre pays juste pour satisfaire l’ego d’un individu qui se prend pour le centre du monde ? », s’interroge Patrick Duprix Anicet Mani, membre du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). Il fait ainsi référence à Samuel Eto’o et aux décisions controversées de la Fecafoot concernant le choix du lieu de la rencontre.
Le stade Roumde Adjia, utilisé régulièrement par l’équipe de Coton Sport, est aujourd’hui confronté à un manque criant d’entretien en raison de la suspension du championnat local. « Aujourd’hui, notre championnat est à l’arrêt, et cela a une conséquence directe sur l’état de nos infrastructures », déplore Abdoulaye Mohamado, un observateur du football camerounais. L’ONIES, chargé de la gestion et de la rénovation des stades, a quant à lui mis en avant les ressources limitées dont il dispose pour mener à bien ses missions. Selon ses représentants, plusieurs installations dans d’autres villes sont actuellement en rénovation, laissant peu de moyens pour une préparation adéquate à Garoua.
Un match sous tension, mais l’esprit patriotique prévaut
Malgré les tensions internes et les problèmes d’infrastructure, les joueurs de l’équipe nationale camerounaise semblent déterminés à honorer leur engagement. Plusieurs sources évoquent leur volonté de jouer dans ces conditions difficiles par pur patriotisme, bien que la situation soit loin d’être idéale. « Même nos joueurs acceptent ces conditions par pur patriotisme », admet Patrick Duprix Anicet Mani, déplorant toutefois que les décisions prises ne soient pas toujours dans l’intérêt des véritables acteurs du terrain.
Avec un stade dégradé et une équipe technique divisée, le match Cameroun-Namibie s’annonce sous haute tension, tant sur le plan sportif que politique. Le sélectionneur Marc Brys, quant à lui, devra composer avec ces multiples contraintes s’il souhaite mener les Lions Indomptables à la victoire et apaiser les tensions autour de l’équipe.
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