Le président de la Fédération Camerounaise (Fecafoot), Samuel Eto’o, s’est distingué ce samedi avec un hommage appuyé à la légende, Roger Milla. Toujours aussi tranchant dans ses prises de parole, l’ancien attaquant a touché plus d’un avec ses mots de reconnaissance lors de la cérémonie de récompense du Ballon d’Or camerounais.
Samuel Eto’o est aujourd’hui l’un des grands noms du football africain et mondial. Avec une carrière stratosphérique où il a évolué dans de grands clubs européens, comme Chelsea (2013-2014, 35 matchs et 12 buts), le Barça (2004-2009, 230 matchs, 151 buts) ou encore l’Inter Milan (2009-2011, 102 matchs pour 53 buts), l’ancien international camerounais (1997-2014, 118 matchs pour 56 buts) laisse un héritage colossal pour le football. S’il est arrivé au football professionnel en 1997 avec la formation du Real Madrid, Eto’o peut dire merci à la légende de son pays, Roger Milla.
Véritable icône sur le continent, Milla, aujourd’hui âgé de 71 ans, aurait ouvert la voie à l’actuel président de la Fecafoot, comme il le révèle lui-même. Sans complexe, Samuel Eto’o a raconté l’histoire de sa vie avec l’ancien buteur le plus âgé en phase finale de la Coupe du Monde (42 ans et 39 jours) lors de la deuxième édition de la cérémonie de récompense des acteurs du Football Camerounais, notamment le Ballon d’Or (connu), ce samedi.
« J’étais destiné à aller en prison«
Devant une parterre de célébrités camerounaises, dont la Première Dame, Chantal Biya, Eto’o remercie Roger Milla de l’avoir mis dans le bon chemin dans son enfance. « Un jour, j’ai rencontré quelqu’un qui a changé ma vie. Sa présence aujourd’hui changera la vie de ces champions, c’est Son Excellence Monsieur Albert Roger Milla. Roger, je pense que lors de mon premier Ballon d’Or, reçu ici à Yaoundé, je t’avais supplié avec la paire de chaussettes que tu m’avais donnée alors que j’avais 13 ans. Cette paire de chaussettes a changé ma vie. Je suis né pas loin de Vogada, j’ai grandi pas loin de Newbel… imaginez la suite qui était réservée à cet enfant (moi)« , a d’abord lâché l’ancien vainqueur du Ballon d’Or Africain (2003, 2004, 2005 et 2010).
« J’étais destiné à aller en prison, c’est vrai. Mais ma rencontre avec Roger m’a bouleversé. J’étais avec mon feu père et je mourais d’envie de voir celui-là même qui m’a inspiré, qui m’a permis de rêver, qui m’a permis de courir et de montrer qu’au Cameroun on pouvait. Roger, je profite pour te dire merci, merci d’avoir été celui-là qui a changé le cours de ma vie« , a-t-il poursuivi.
Milla, un inconditionnel de Samuel Eto’o
À la retraite depuis 2019, Samuel Eto’o continue de bénéficier du soutien inconditionnel de Roger Milla (77 sélections pour 43 buts) dans ses nouvelles tâches de dirigeant du football au Cameroun. Embourbé dans des histoires polémiques et scandaleuses ces derniers mois à la tête de la Fecafoot, Eto’o n’est pas lâché par les anciens noms du football camerounais, dont le Ballon d’Or 1976 et 1990.
En tout cas, le message d’Eto’o est passé. Avec l’arrivée de la CAN 2023 qui se jouera en Côte d’Ivoire de janvier à février prochain, le président de la Fecafoot va pouvoir profiter des conseils et de la bénédiction de Milla pour faire une belle compétition.
L’anecdote sur la CAN 2002 remporté au Mali
D’ailleurs, Samuel Eto’o a profité pour lancer les couleurs avec un mot et des anecdotes au sélectionneur Rigobert Song. « Monsieur mon capitaine, aujourd’hui sélectionneur de la plus belle équipe au Monde, notre équipe, celle du Cameroun. Vous avez une mission difficile, je le sais parce que je suis à vos côtés, mais je sais que c’est une belle mission, Monsieur le sélectionneur.«
« Je vais vous raconter une petite histoire que vous connaissez, les autres ne la connaissent pas. Nous étions alors à Tamale au Mali, lors de cette fameuse Coupe d’Afrique avec beaucoup de difficulté. Beaucoup de difficulté, même manger était difficile. Vous vous souvenez, nous avons fait appel à notre maman (la Première Dame, Chantal Biya)… Vous avez envoyé un avion militaire, rempli de nourriture, et nous sommes revenus avec le trophée », se souvient Eto’o.
« Si nous jouons comme en Libye, nous reviendrons avec la CAN 2023«
« Monsieur le sélectionneur, nous sommes appelés à défendre les couleurs du plus beau pays au monde pour nous en Côte d’Ivoire dans quelques semaines. Ça ne sera pas tâche facile, vous le savez, mais je voulais vous dire avec la permission de Son Excellence Monsieur le ministre des Sports, je n’attends pas moins de vous. J’ai voyagé avec vous, nous sommes allés en Libye, et j’ai vu mon rêve devenir réalité. J’ai vu une équipe de football, j’ai vu une équipe qui me rendait fier une fois de plus d’être Camerounais. On peut gagner, on peut perdre. Mais je suis convaincu que si vous faites jouer notre équipe comme en Libye, nous reviendrons ici avec le trophée« , assure l’ancien attaquant camerounais.
C’est clair, Eto’o ne compte pas faire une simple figuration en terre ivoirienne malgré les nombreux forfaits déjà actés de certains cadres de la sélection. On verra ce qui se passera avec Rigobert Song et ses poulains en tout cas.
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