De crise en crise, le football camerounais continue d’être secoué par des turbulences, cette fois autour de son championnat national. Prévue pour ce samedi 7 décembre, l’ouverture de la nouvelle saison d’Elite One est compromise par un veto du Syndicat national des footballeurs du Cameroun (SYNAFOC), dirigé par Geremi Njitap.
Dans un communiqué publié ce jeudi sur ses réseaux sociaux, le SYNAFOC affirme que la grande majorité des clubs engagés ne remplissent pas les critères requis pour participer. Parmi les 16 équipes inscrites, seules trois — Stade Renard, Coton Sport de Garoua et Fauve Azur — seraient conformes. Ni le promu, Aigle du Moungo, désigné pour le match d’ouverture, ni même le champion en titre, Victoria United, ne satisferaient les exigences.
Une gestion chaotique des clubs
Le syndicat présidé par l’ancien international camerounais dénonce des retards de paiement de salaires, des problèmes financiers et le non-respect des règlements relatifs à l’attribution des licences. La situation est similaire en Elite Two (la deuxième division), où seuls trois des 17 clubs répondent aux normes en vigueur. Dans un communiqué cinglant, le SYNAFOC accuse la FECAFOOT de ne pas respecter ses propres règlements, ni ceux de la CAF, aggravant ainsi le désordre.
Geremi – Eto’o : des passes décisives aux passes d’armes
Les relations entre Geremi Njitap et Samuel Eto’o, autrefois un duo légendaire des Lions Indomptables, sont désormais marquées par des affrontements. Ce n’est pas la première fois que le Syndicat national des footballeurs du Cameroun (SYNAFOC), dirigé par Geremi, s’attaque à la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) et à son président, Samuel Eto’o. En août dernier, la FIFA avait déjà sanctionné la FECAFOOT d’une amende de 6 millions de FCFA (environ 2 600 euros) après une plainte du SYNAFOC concernant des arriérés de salaires. Une nouvelle amende est tombée la semaine dernière. En réponse, Samuel Eto’o a exclu le SYNAFOC du comité exécutif de la Fédération.
L’époque où le « Géomètre national » servait des caviars au « Roi Lion », propulsant les Lions Indomptables au sommet du football africain avec deux CAN remportées et deux Coupes du monde disputées ensemble, semble bien révolue. Désormais, les deux légendes aux 118 sélections chacun se livrent une bataille sans concession depuis qu’ils ont enfilé leurs costumes de dirigeants. Malgré les tensions, Geremi poursuit sa lutte pour de meilleures conditions pour les joueurs locaux. Son initiative du « Baromètre des salaires », visant à garantir le paiement régulier des joueurs, a reçu l’appui de la FIFPro, mais son application reste source de désaccords.
Quel avenir pour le football camerounais ?
Après son bras de fer avec le Ministère des Sports, Samuel Eto’o doit maintenant gérer un nouveau front ouvert par le SYNAFOC. Mais cette situation met en évidence des dysfonctionnements structurels profonds dans la gestion du football camerounais, des problèmes qui précèdent l’arrivée d’Eto’o à la tête de la Fédération. Si cette crise persiste, elle risque d’entacher durablement l’image du championnat et de compromettre le développement des jeunes talents locaux.
La grande question est de savoir si la FECAFOOT se décidera à prendre des mesures concrètes pour répondre aux revendications du SYNAFOC et se conformer aux réglementations. Une réponse rapide est indispensable pour calmer les tensions et rassurer les acteurs du football national, sous peine de voir la nouvelle saison menacée avant même son coup d’envoi.
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