Ensemble, ils ont écrit l’une des plus belles pages du football européen. José Mourinho et Samuel Eto’o, figures de l’Inter Milan version 2010, partagent bien plus qu’un palmarès : une relation intense, faite d’exigence, de tension… et d’un respect indéfectible. Dans un entretien accordé à la BBC Sport, le Special One est revenu sur un épisode marquant, révélateur du mental d’acier de son ancien attaquant.
Le football retient souvent les buts, les trophées, les scènes de joie. Mais derrière chaque triomphe, il y a des histoires d’hommes, des moments de friction, de vérité. Et l’Inter Milan de 2010, auteur d’un triplé légendaire (Serie A, Coupe d’Italie, Ligue des champions), ne fait pas exception.
Au cœur de cette épopée, deux personnalités volcaniques : José Mourinho, stratège hors pair, et Samuel Eto’o, buteur habité par l’obsession de la victoire. Une association de caractères forts, qui allait accoucher de l’histoire. Interrogé par BBC Sport, José Mourinho a révélé un épisode clé de cette saison inoubliable.
« Je l’ai pourri toute la semaine avant ce huitième de finale contre Chelsea. Je lui disais qu’il n’était pas à son niveau, que je ne comptais pas le faire jouer. Je le provoquais, volontairement. », a-t-il dit. L’objectif ? Pousser Eto’o dans ses retranchements. Tester sa fierté. Faire émerger le feu sacré. Et la réponse a été à la hauteur du pari du coach portugais. Le Camerounais inscrit le but de la qualification au match retour, à Stamford Bridge, envoyant l’Inter en quarts de finale d’une compétition qu’il finira par remporter.
Eto’o, un guerrier mental
Ce que Mourinho admire le plus chez son ancien attaquant ? Son mental. « C’est un gars fort mentalement. Ce type de joueurs te fait gagner les titres. ». Et c’est précisément ce que Samuel Eto’o a fait en 2010. Placé parfois en ailier défensif, sacrifié pour l’équilibre collectif, il n’a jamais bronché, acceptant son rôle avec professionnalisme et rage de vaincre. Le résultat ? Une saison historique, conclue par une victoire en Ligue des champions contre le Bayern Munich, au Santiago Bernabéu. Et l’un des rares triplés de l’histoire du football italien.
Les deux hommes se retrouveront plus tard à Chelsea, entre 2013 et 2014. Une autre aventure, plus discrète, mais marquée par la même intensité relationnelle. Entre Mourinho et Eto’o, il n’y a jamais eu de fausse tendresse. Plutôt un lien viril, fondé sur l’exigence, les résultats, et une admiration mutuelle. Un style à part, presque militaire, mais qui a forgé des souvenirs impérissables.
Aujourd’hui, José Mourinho est à la tête de Fenerbahçe, où il compte une nouvelle fois bâtir un projet ambitieux. Samuel Eto’o, lui, est engagé dans une mission totalement différente : diriger la Fédération camerounaise de football, avec un mandat marqué par les polémiques. Mais malgré la distance, et les contextes très différents, le respect reste intact. Mourinho ne l’a pas oublié, et Eto’o non plus. Car certains liens, forgés dans les vestiaires et la sueur des grandes soirées européennes, ne se rompent jamais.
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