Bamboutos FC accuse la Fecafoot de Samuel Eto’o de tentative de manipulation et de trouble à l’ordre public. L’instance nie tout en bloc.
Le football camerounais replonge dans la tempête. Quelques jours après avoir annoncé son retrait du championnat d’Elite One, le Bamboutos FC de Mbouda a relancé les hostilités avec une accusation grave contre la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), dirigée par Samuel Eto’o. Dans un communiqué publié ce vendredi 18 avril, le président délégué du club, Dechateau Kamdoum, ne mâche pas ses mots. Il accuse l’instance de vouloir instrumentaliser des conducteurs de motos-taxis à des fins de déstabilisation.
Selon le club bamiléké, la Fecafoot aurait envoyé l’un de ses émissaires à Mbouda, avec pour mission de soudoyer des moto-taximen en leur proposant la somme de huit millions de francs CFA. Objectif ? Organiser des manifestations contre le club et provoquer un trouble à l’ordre public. Des propos graves, que Bamboutos dit fonder sur des informations recoupées.
L’intention derrière cette manœuvre présumée serait claire : faire pression sur le club pour qu’il renonce à son retrait de la compétition, alors même que ses revendications – non-paiement des subventions étatiques, opacité financière – n’ont toujours pas trouvé d’écho.
La Fecafoot contre-attaque et dément
Face à ces accusations, la réaction de la Fecafoot n’a pas tardé. Par voie de communiqué, publié dans la nuit de vendredi à samedi, l’instance a dénoncé une campagne de diffamation. Elle affirme n’avoir jamais engagé de négociations avec les dirigeants de Bamboutos FC, ni envoyé de représentant dans la région.
« La Fecafoot condamne fermement cette autre accusation ignoble, calomnieuse et diffamatoire, de nature à porter atteinte à l’honneur de ses membres et de son personnel », écrit l’institution.
L’instance dirigée par Samuel Eto’o tente aussi de retourner la situation à son avantage. Elle reproche au club de ne pas avoir fourni les justificatifs de paiement des salaires de ses joueurs, ce qui bloquerait automatiquement le versement des subventions.
Cette affaire tombe au pire moment pour Samuel Eto’o. Déjà dans le viseur de plusieurs observateurs pour sa gestion autoritaire de la Fecafoot, l’ancien Ballon d’Or africain se retrouve désormais accusé – indirectement – de tentatives de manipulation politique locale. Des faits qui pourraient, si prouvés, lui valoir des poursuites pénales, ou au minimum un sévère rappel à l’ordre de la part de l’Exécutif camerounais.
Le contexte général est explosif. Les tensions entre la Fecafoot et certains clubs se multiplient, et la fracture entre dirigeants de terrain et bureau fédéral se creuse. Dans les couloirs du football camerounais, on évoque une “guerre froide” ouverte depuis plusieurs mois. Le retrait de Bamboutos FC du championnat, s’il est maintenu, pourrait créer un précédent dans le football local. Et si les accusations portées sont avérées, c’est toute la légitimité de la Fecafoot qui se verrait remise en cause. En attendant, le bras de fer continue. Chaque camp campe sur ses positions, et le football camerounais s’enlise un peu plus dans la crise.
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