Les footballeurs français d’origine africaine font face à un dilemme récurrent : représenter le pays de leur naissance ou celui de leurs racines. Ce choix, autrefois dicté par le cœur, semble désormais largement influencé par des considérations sportives.
Ces dernières années, plusieurs joueurs comme Eliesse Ben Seghir, Amine Gouiri et Habib Diarra ont préféré leur pays d’origine à l’équipe de France. D’autres doivent également se positionner, et leurs décisions pourraient faire l’actualité
prochainement.
Le cas complexe de Rayan Cherki
Le Lyonnais, âgé de 21 ans, peut prétendre à trois sélections : la France, son pays de naissance et de résidence ; l’Algérie, pays de sa mère ; et l’Italie, où ses racines paternelles sont ancrées. Pour l’instant, Cherki évolue avec les Espoirs français, où il a disputé plus de 20 matchs, inscrit 11 buts et délivré 6 passes décisives. Il a également participé aux Jeux Olympiques cet été sous les ordres de Thierry Henry, bien qu’il n’ait pas bénéficié d’un temps de jeu conséquent.
En pleine forme avec son club, Cherki se trouve à un tournant de sa carrière. Si les Bleus paraissent être une suite logique, son intégration chez les A reste incertaine, contrairement à une potentielle titularisation rapide avec les Fennecs sous Vladimir Petkovic.
Désiré Doué et l’exemple familial
Désiré Doué, révélation des Jeux Olympiques, connaît une ascension fulgurante. Transféré cet été au PSG pour 50 millions d’euros, il a pris ses marques après un début d’adaptation difficile. Joueur polyvalent, il a porté les couleurs françaises dans toutes les catégories de jeunes, jusqu’à l’équipe olympique. Cependant, son avenir en A reste en suspens, d’autant que son frère Guéla a opté pour la Côte d’Ivoire. Doué suivra-t-il cet exemple ou continuera-t-il avec les Bleus ?
La bataille pour Ayoub Bouaddi
À seulement 17 ans, le milieu du LOSC est déjà très convoité. Ses performances impressionnantes en Ligue des Champions ont attisé les convoitises. La France et le Maroc rivalisent pour le convaincre. La Fédération royale marocaine, notamment, déploie des efforts considérables pour intégrer ce jeune talent dans les Lions de l’Atlas.
Maghnes Akliouche : l’hésitation levée ?
Le Monégasque Maghnes Akliouche, issu d’une famille originaire de Bouira en Kabylie, possède également la nationalité algérienne. Bien qu’il ait été proche des Fennecs avant les JO, il semble désormais privilégier les Bleus. Selon L’Équipe, Akliouche ne considérerait plus qu’une carrière avec l’équipe de France.
Vers une fuite des talents ?
Ces choix, souvent difficiles et stratégiques, traduisent un phénomène de « fuite des talents » qui préoccupe les instances françaises. Si certains binationaux optent pour leur pays d’origine, d’autres continuent à rêver des Bleus. Les prochains mois seront décisifs pour ces jeunes prodiges, tiraillés entre leur héritage culturel et leurs ambitions sportives.
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