Les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 se profilent en mars, et la Côte d’Ivoire fait face à une période de turbulences inattendues. Entre blessures en cascade et performances décevantes, Emerse Faé doit réinventer sa sélection. Le casse-tête est complet pour les Eléphants, qui se préparent à un premier rassemblement décisif de l’année.
La fin d’année 2024 n’a pas été tendre pour la sélection ivoirienne. Avec deux défaites lors de ses quatre dernières rencontres, l’équipe d’Emerse Faé a perdu un peu de sa ferveur. Aujourd’hui, la situation se complique davantage. Plusieurs joueurs clés risquent de manquer le rendez-vous international de mars ou de venir en méforme.
Les absences se multiplient dans les rangs des Eléphants. Parmi elles, celle d’Amad Diallo frappe fort. L’ailier droit de 22 ans, qui avait retrouvé une forme olympique avec Manchester United – au point de décrocher une prolongation jusqu’en 2030 – subit une blessure à la cheville survenue mi-février. À ses côtés, Odilon Kossounou, défenseur déjà champion d’Afrique, ne semble pas en mesure de revenir rapidement. Évoluant actuellement à l’Atalanta Bergame en prêt, il a subi une blessure au tendon de son adducteur droit mi-janvier, nécessitant une opération. Les experts italiens prévoient une absence de 3 à 4 mois pour ce joueur-clé.
D’autres noms viennent s’ajouter à cette liste préoccupante. Christopher Operi, en proie à une blessure au genou, ne devrait pas être opérationnel pour les prochaines échéances. Sinaly Diomandé et Emmanuel Agbadou demeurent quant à eux dans l’incertitude pour les 5e et 6e journées des éliminatoires – seuls Diomandé avait déjà été présent en novembre. Le secteur défensif se trouve ainsi criblé d’absences qui fragilisent la solidité de l’équipe.
Au-delà des blessures, certains cadres de la sélection semblent en perte de vitesse. À Nottingham Forest, Ibrahim Sangaré peine à s’imposer sous Nuno Espirito Santo, se contentant de bouts de matchs et totalisant seulement 363 minutes en 8 rencontres toutes compétitions confondues – un chiffre qui équivaut à celui de son compatriote Willy Boly. Pourtant, le milieu a su se montrer décisif à travers 3 passes décisives, signe qu’il reste une lueur d’espoir malgré son temps de jeu limité.
D’autres joueurs ne parviennent pas à retrouver leur niveau. À Reims, Oumar Diakité s’est évaporé des radars, sans retrouver la forme qui lui permettait d’impacter les matchs. Christian Kouamé à Empoli n’a pas non plus réussi à décoller, ayant disputé seulement 4 matchs sans marquer ni délivrer de passes décisives. À Utrecht, Sébastien Haller, après un début prometteur, semble avoir perdu le fil de sa renaissance. Nicolas Pépé et Eric Bailly à Villarreal peinent également à relancer leur carrière en Liga, leur relance ayant pris un coup. Ces méformes, cumulées aux blessures, compliquent la tâche d’Emerse Faé. Le sélectionneur doit faire des choix difficiles pour garantir une cohésion et une compétitivité optimales lors des prochaines échéances internationales.
Le gros dilemme du sélectionneur Emerse Faé
Face à ces lacunes, certains noms émergent en alternative. Mohamed Ballo, journaliste de la chaîne ivoirienne La3, propose un remaniement audacieux de la sélection. « Amad Diallo [peut être remplacé] par Ahmed Junior Traoré, Agbadou par Ousmane Diomandé, Operi par Guela Doué et Kossonou par Willy Boly », suggère-t-il.
La Côte d’Ivoire dispose d’un réservoir intarissable de talents, mais le défi reste de choisir les éléments les plus aptes à s’imposer sur la scène internationale. Le choix des remplaçants devra tenir compte de leur expérience, de leur condition physique et de leur capacité à s’intégrer dans un dispositif déjà éprouvé par les exigences du football africain.
Face à ce tableau contrasté, Emerse Faé est inquiet. La préparation de la Côte d’Ivoire pour les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 nécessite une réévaluation complète de l’effectif. Les absences forcées et la méforme de certains cadres obligent le sélectionneur à repenser sa stratégie. Il doit jongler avec des alternatives tout en restant fidèle à sa philosophie de jeu. La question demeure : comment combler le vide laissé par les blessés et insuffler un nouveau souffle à une équipe qui a connu un léger relâchement en fin d’année ?
Vers une liste surprise en mars
Les préparatifs pour le premier rassemblement international de l’année battent leur plein. Emerse Faé se prépare à annoncer sa liste dans quelques jours. Les spéculations vont bon train, et les alternatives proposées par Mohamed Ballo commencent à faire leur chemin dans les discussions. Ce choix de casting pourrait être l’occasion pour le sélectionneur de marquer un nouveau départ. En donnant sa chance à de jeunes talents ou en redonnant confiance à ceux qui étaient en difficulté, il pourrait redéfinir l’identité des Eléphants.
La Côte d’Ivoire, forte de son réservoir de talents, a tout à gagner à retrouver son esprit de compétition et sa cohésion d’équipe. Toutefois, la tâche s’annonce ardue. Reste à savoir si cette réorganisation, dictée par la nécessité, permettra aux Eléphants de retrouver leur fierté et de s’imposer comme une force incontournable en Afrique.
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