Eric Lingo, observateur, souligne dans une récente analyse que la réconciliation s’est opérée autour d’une « reconsidération du rôle stratégique du coordonnateur des sélections nationales de football, véritable pierre angulaire du conflit. »
Dans le bras de fer monumental opposant le Cameroun, représenté d’une part par le Ministère des Sports (Minsep) et d’autre part par la Fédération de football (Fecafoot), on peut dire que c’est le Cameroun qui en sort vainqueur ! Ce qui est intéressant avec cette formulation, c’est que les partisans des deux camps peuvent se sentir victorieux dans l’un des duels les plus futiles depuis la création du Cameroun lors de la Conférence de Berlin en 1884. Et qui pourrait les blâmer, dans ce climat de confusion générale où même les esprits les plus brillants semblent avoir été engloutis, sous l’influence d’une force difficile à identifier ?
L’analyse sur le crise entre la FECAFOOT et le MINSEP
Le « pain et cirque » comme distraction universelle, qu’il y ait une pelouse en bon état ou non, que ce soit à Garoua, Bafoussam, Limbé, Douala ou Yaoundé… Maintenant que la paix a une chance de revenir pour ces protagonistes pas si courageux que cela, il est temps de le reconnaître : la seule issue pour éviter une humiliation majeure des deux côtés consistait à créer un staff pléthorique, englobant presque toutes les positions techniques revendiquées par les deux « mâles alpha » aux égos démesurés, et à reconsidérer le rôle stratégique du coordonnateur des sélections nationales de football, véritable pierre angulaire du conflit.
Tout le reste n’était que manœuvres secondaires, concessions (et compromissions) dans la lutte pour le contrôle du budget de l’État, l’un des moyens les plus efficaces pour préserver les apparences dans le contexte camerounais des 50 dernières années. C’est exactement ce qui s’est passé avec la « consensualisation » de l’encadrement technique et administratif des Lions Indomptables, actée par le communiqué conjoint du 01/10/2024 ! Et nous l’avions prédit dès le 13/05/2024, au sommet de la crise… Pourquoi avoir attendu si longtemps pour faire ce qui s’imposait dès le départ ?
Je tiens à saluer la résilience de l’entraîneur-sélectionneur Marc Brys ! Il faut vraiment une détermination inébranlable pour se maintenir dans un environnement aussi chaotique que celui du football camerounais, qui, hélas, a donné une image peu reluisante. Malgré tout, il a su obtenir des résultats jusqu’ici honorables avec un groupe de joueurs majoritairement unis et engagés à ses côtés. C’est loin d’être évident ! À l’heure de faire le bilan, et avec encore 4 ou 5 matchs à disputer comme annoncé lors de son entrée en fonction, cela ne saurait être pris à la légère…
Cap désormais sur les prochaines échéances : les éliminatoires de la CAN 2025 et de la Coupe du Monde FIFA 2026, avec plus de sérénité et sans les perturbateurs institutionnels. Que le sport reste une affaire de sport, et les victoires que nous méritons suivront… sans perdre de vue les véritables enjeux de notre avenir sociopolitique : la lutte contre la médiocrité à tous les niveaux et le renouvellement de notre classe politique !
Que ceux qui, pour des querelles de rivalité sportive, promettent des sanctions politiques et montrent ainsi leur incompréhension totale, trouvent enfin un remède à leur stupidité ! Puisse l’éveil des consciences enfin s’opérer !
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