Dans le dernier épisode de l’émission The Bridge diffusée sur YouTube par ESN Media, Samuel Eto’o et Aurélien Tchouaméni étaient les invités vedettes d’un plateau de prestige. L’émission, connue pour réunir des figures emblématiques du football, a donné lieu à une discussion intéressante sur la génération dorée de l’équipe nationale du Cameroun. Samuel Eto’o a notamment exprimé une opinion forte : selon lui, le Cameroun avait l’équipe nécessaire pour remporter la Coupe du monde 2002. Une affirmation qui a fait réagir Aurélien Tchouaméni, non sans un brin d’ironie, tout en ravivant des souvenirs précieux pour l’ancien international Aurélien Chedjou, qui est venu appuyer les propos d’Eto’o après l’émission.

Samuel Eto’o n’a jamais été avare en déclarations fracassantes. Lors de cet épisode de The Bridge, il est revenu sur l’aventure du Cameroun lors de la Coupe du monde 2002 en Corée du Sud et au Japon. Eto’o, à l’époque pilier de l’attaque camerounaise, estime que les Lions Indomptables avaient toutes les cartes en main pour soulever le trophée mondial.

« Nous avions une équipe pour gagner la Coupe du monde. Nous sortions de deux victoires en Coupe d’Afrique des Nations, en 2000 et en 2002. Nous avions remporté les Jeux olympiques de Sydney en 2000. Franchement, nous avions les talents et l’expérience nécessaires pour aller jusqu’au bout en 2002 », a déclaré l’ancien capitaine des Lions Indomptables. Pour Eto’o, cette génération camerounaise n’avait rien à envier aux grandes équipes de l’époque. « Quand je regarde nos adversaires, je me dis que nous aurions pu battre n’importe qui. Si nous n’avions pas manqué certains détails, notamment lors du match crucial contre l’Allemagne en phase de poules, je suis convaincu que nous aurions été en mesure d’aller loin dans cette compétition », a-t-il affirmé.

Ces propos n’ont pas manqué de faire réagir Aurélien Tchouaméni, milieu de terrain du Real Madrid, présent à ses côtés sur le plateau. En entendant l’enthousiasme d’Eto’o, Tchouaméni n’a pu s’empêcher de lever les yeux au ciel avec un sourire amusé, lançant un simple « Samuel… », comme pour indiquer qu’il trouvait l’affirmation un peu exagérée. Ce geste humoristique a rapidement fait le tour des réseaux sociaux et a suscité des milliers de commentaires.

Malgré la confiance d’Eto’o en les capacités de cette équipe, la réalité est que le Cameroun n’a pas réussi à passer la phase de poules lors de cette Coupe du monde. Les Lions Indomptables ont terminé à la troisième place du groupe E, derrière l’Allemagne et l’Irlande, manquant de peu une qualification pour les huitièmes de finale. Avec seulement quatre points engrangés (une victoire contre l’Arabie Saoudite, un nul contre l’Irlande et une défaite face à l’Allemagne), le Cameroun a dû quitter la compétition prématurément, un résultat décevant pour une équipe qui avait tant fait rêver avant le tournoi.

Aurélien Chedjou défend aussi les propos de Samuel Eto’o

Suite à l’émission, Aurélien Chedjou, ancien international camerounais, a réagi aux propos d’Eto’o. Lors d’une interview avec un journaliste de Canal Plus Sport, Chedjou a pris la défense de son ancien coéquipier et capitaine, soutenant que le Cameroun avait effectivement les moyens de prétendre à un sacre mondial en 2002.

« Le Cameroun a été champion de la CAN en 2000 et 2002, et a également remporté les Jeux Olympiques. Comme je le disais sur le plateau, les gens ne réalisent pas vraiment le niveau de cette équipe. Nous, qui étions là quand ils se sont préparés, par exemple à Cádiz avec l’Académie, on rêvait les yeux ouverts. Quand tu regardais chaque ligne de joueurs, c’était des joueurs qui nous inspiraient. Il y avait des Gérémi, des Kala, Rigobert Song, Salomon Olembe, Pierre Womé, et bien sûr le regretté Marc-Vivien Foé », a expliqué Chedjou.

L’ancien défenseur est également revenu sur la qualité exceptionnelle de cette équipe : « Les propos de Samuel Eto’o ne sont pas exagérés pour moi. Quand vous gagnez en finale de la Coupe d’Afrique au Nigeria, chez eux, ou encore en 2002 contre le Sénégal, c’était une équipe sans faiblesse. Chaque ligne de joueurs faisait peur. Fousseni l’a dit sur le plateau : quand vous les croisiez dans les vestiaires ou dans les couloirs, ils vous regardaient droit dans les yeux, et vous saviez qu’ils n’étaient pas là pour plaisanter. Ils venaient vraiment pour prendre les trois points et rentrer chez eux. », a ajouté Aurelien Chedjou

Le Cameroun, une équipe qui « faisait peur » à ses adversaires

Aurelien Chedjou a tenu à souligner que cette équipe camerounaise n’avait aucun point faible : « Pour moi, ce que Samuel a dit est vrai. On connaît Samuel, il aime faire des déclarations fortes, mais cette équipe-là, franchement, sans tomber dans un excès de patriotisme, c’est l’une des meilleures équipes africaines de tous les temps. Elle n’avait pas de points faibles. Il ne manquait que des détails (pour aller loin à la Coupe du monde 2002), notamment contre l’Allemagne. Si elle passait ce cap, je pense qu’elle aurait pu aller plus loin. Après, en compétition mondiale, tout peut arriver. », a-t-il poursuivi.

Pour Chedjou, les statistiques ne racontent pas toute l’histoire. « Aujourd’hui, on ne regarde que les statistiques, mais à l’époque, on regardait le contenu. Cette équipe-là, c’était vraiment l’une des meilleures d’Afrique. Aujourd’hui, beaucoup regardent les matchs en consultant leur téléphone, sans vraiment analyser le jeu. Mais cette équipe était bien rodée. Même les remplaçants étaient au même niveau que les titulaires. », dit-il.

L’ancien défenseur conclut en affirmant que, sans le résultat défavorable face à l’Allemagne, l’équipe camerounaise aurait pu aller beaucoup plus loin dans cette Coupe du monde 2002. Ce n’était qu’une question de détails : « Donc, pour moi, oui, cette équipe aurait pu faire encore plus. »