L’Espagne déploiera mercredi une opération de sécurité à grande échelle impliquant 3000 personnes au Clasico, alors que Lionel Messi et Sergio Ramos semblent prêts à partager les projecteurs avec les manifestations séparatistes catalanes.
La tension dans la région du nord-est de l’Espagne a explosé en octobre lorsque des manifestations et des émeutes ont entraîné le report du match initial de la Liga entre Barcelone et le Real Madrid.
Democratic Tsunami, le groupe de protestation prônant un autre référendum sur l’indépendance de la Catalogne, a appelé publiquement ses partisans à se réunir au stade Camp Nou de Barcelone quatre heures avant le coup d’envoi à 19h00 GMT.
Les craintes renouvelées d’agitation ont même soulevé la possibilité d’un report du match pour la deuxième fois.
« Cela se jouera, le Clasico sera joué », a déclaré jeudi le président de Barcelone Josep Maria Bartomeu, un engagement répété ces derniers jours par les autorités sportives, politiques et policières en Espagne.
[totalpoll id= »794558″]Des réunions ont eu lieu entre la police, les clubs et la Fédération espagnole de football (RFEF) pour assurer l’arrivée en toute sécurité des deux équipes et des arbitres, ainsi que des près de 100 000 supporters attendus.
L’opération impliquera quelque 3 000 agents de sécurité, ainsi qu’un cordon pour empêcher les manifestations de bloquer les entrées au sol.
Dans les tribunes, le nombre d’agents de sécurité privés sera également augmenté pour réduire la menace d’invasion de terrain qui pourrait interrompre le match.
« L’opération garantira que le Clasico se joue normalement », a déclaré le commissaire en chef de la police régionale catalane Eugeni Sallent.
Le match devait être joué le 26 octobre mais la RFEF a décidé de reporter « pour des raisons exceptionnelles ».
De violentes manifestations ont éclaté en Catalogne après que neuf dirigeants séparatistes ont été condamnés à de lourdes peines de prison pour leur implication dans le référendum sur l’indépendance de 2017.
Le tsunami démocratique a déjà reçu le soutien de l’ancien entraîneur de Barcelone Pep Guardiola et espère transmettre son message à travers l’un des matchs de football les plus célèbres du monde, qui a une audience mondiale estimée à 650 millions de personnes.
En seulement quelques mois d’existence, le groupe a déjà mené d’importants bouleversements. En octobre, ils ont partiellement bloqué l’aéroport de Barcelone et en novembre, ils ont coupé l’autoroute principale entre l’Espagne et la France pendant deux jours.
Tsunami vise à promouvoir à la fois « dans les tribunes et sur le terrain » son slogan: « Spain Sit and Talk », un appel à négocier un référendum pour l’indépendance.
« Les plans annoncés à l’avance reposent généralement sur trois éléments: l’attente, la surprise et l’exécution », a déclaré l’organisation samedi lors d’un échange de messages avec la télévision régionale catalane TV3.
Le groupe a insisté « il n’a pas dit vouloir bloquer ou suspendre le jeu ».
Barcelone a toujours été étroitement associée au catalanisme, le Camp Nou étant régulièrement utilisé comme décor de drapeaux, de bannières et de chants en soutien au mouvement.
Après l’annonce des décisions sur les neuf dirigeants séparatistes en octobre, le club a publié un communiqué dans lequel il déclarait que les peines de prison n’étaient pas la réponse.
« Nous savons que nous vivons dans une situation sociale et politique complexe, mais je suis convaincu que cela est compatible avec le fait de jouer un match de football », a déclaré Bartomeu.
Le club pourrait également subir les conséquences de toute altercation ou interruption pendant le match.
Lors d’une réunion à Madrid la semaine dernière, la RFEF a averti qu’elle « appliquera les réglementations en vigueur », qui vont des lourdes sanctions économiques à la fermeture du camp Nou aux supporters.
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