L’ancien sélectionneur victorieux de la CAN 2017 avec le Cameroun, Hugo Broos, désormais à la barre des Bafana Bafana d’Afrique du Sud, a livré son point de vue sur l’arrivée de Marc Brys, son compatriote belge, à la tête des Lions Indomptables.
Marc Brys, jusqu’à sa récente nomination le 2 avril, restait un nom peu familier pour le public africain. Sa prise de poste au Cameroun s’est faite dans un contexte délicat, marqué par les critiques de Samuel Eto’o, président de la Fédération Camerounaise de Football (Fecafoot), qui lui reproche d’avoir été écarté du processus de sélection du nouvel entraîneur.
Sous le feu des critiques dès son arrivée, l’ex-entraîneur de Louvain se trouve dans une situation peu enviable pour commencer. Hugo Broos, qui avait pris les rênes de l’équipe sans antécédents en équipe nationale en 2016, souligne la différence cruciale de son accueil par rapport à celui de Brys, pointant du doigt l’absence de contestation fédérale et le fait que le président de la Fecafoot à l’époque n’était autre que Samuel Eto’o.
« Les débuts tumultueux de Marc Brys »
“Après les mauvais résultats de la dernière Coupe d’Afrique, les problèmes entre Eto’o et le ministère se sont aggravés. En principe, le ministère ne peut pas décider seul qui sera le sélectionneur national. Il doit toujours passer par la fédération. Quelque part, la colère d’Eto’o est donc compréhensible. En tout cas, ce n’est pas un bon début pour Brys, a jugé l’ancien coach de la JS Kabylie ce mercredi auprès du quotidien HLN. Et de toute façon, le travail n’est pas facile là-bas. Au Cameroun, il y a 23 millions d’entraîneurs. Chacun a son avis sur ce qui touche à l’équipe nationale. Le ministre des Sports vient parler à l’équipe avant chaque match, le matin, en disant qu’il faut gagner. La pression est toujours immense.”
[totalpoll id= »794558″]Broos comprend le mécontentement d’Eto’o mais regrette ses interventions excessives qui ont finalement épuisé la patience du gouvernement, le conduisant à prendre des mesures drastiques. « Les interférences au Cameroun viennent de tous les côtés. En tant que sélectionneur, vous devez y résister. Quand quelqu’un comme Eto’o s’implique autant, il y a des conflits. J’ai entendu dire que lors de la précédente Coupe d’Afrique, il est arrivé à l’hôtel le matin et a repris les fonctions de l’entraîneur comme ça. ‘Je vais vous montrer comment on fait’, disait-il. Ce n’est pas une situation saine, » a-t-il expliqué, faisant écho à son expérience de troisième place avec les Bafana Bafana à la CAN 2023.
« Brys face à un ultimatum de performance, selon Broos »
Malgré ses réserves sur la situation, l’expérimenté Broos exprime son inquiétude pour son compatriote dans le contexte actuel difficile : il est impératif que Brys présente des résultats concluants rapidement, sans quoi il risque de se voir rapidement écarté. « Je me demande si les deux hommes seront capables de travailler ensemble de manière constructive. Il est clair qu’on ne peut pas espérer écarter Eto’o. Il est intouchable. C’est un dieu au Cameroun. Il a beaucoup de pouvoir. Vous ne voulez vraiment pas l’avoir contre vous. Pour Brys, il est important d’avoir un ministre des Sports solide. Et qu’il obtienne immédiatement de bons résultats. Si ce n’est pas le cas, la porte sera ouverte« , a déclaré Broos clairement.
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