La Confédération africaine de football (CAF) a révélé les noms des 10 finalistes pour le prix du meilleur joueur africain de l’année, une sélection qui a déjà suscité des réactions en raison de certaines absences notables. Voici un aperçu des faits marquants.
Jeudi, la CAF a déconcerté de nombreux observateurs en publiant sa liste des 10 joueurs retenus pour le Ballon d’Or africain 2024. Parmi les nominés figurent Amine Gouiri, Edmond Tapsoba, Simon Adingra, Chancel Mbemba, Serhou Guirassy, Achraf Hakimi, Soufiane Rahimi, Ademola Lookman, William Troost-Ekong, et Ronwen Williams.
Si la sélection de joueurs tels que Gouiri, Mbemba, ou encore Tapsoba et Troost-Ekong a suscité des questions, plusieurs favoris initialement envisagés pour cette distinction ont été laissés de côté, au grand étonnement de nombreux amateurs et experts du football. Tour d’horizon des grandes figures absentes de cette liste controversée.
Mohamed Salah
En pleine forme cette saison, l’Égyptien a signé l’un de ses meilleurs débuts en championnat, inscrivant 15 buts sur l’année civile. En octobre, Salah a même atteint un sommet historique en devenant le meilleur buteur africain de tous les temps en Ligue des champions et en intégrant le top 10 des meilleurs buteurs de l’histoire de la Premier League. Cependant, cela n’a pas suffi aux yeux de la CAF, qui semble lui reprocher son manque de titres la saison dernière.
Pierre-Emerick Aubameyang
Face à son exclusion, Pierre-Emerick Aubameyang a préféré répondre avec ironie. Comme Salah, l’international gabonais semble avoir payé le prix d’une saison sans trophée collectif. Pourtant, son impressionnant parcours avec l’Olympique de Marseille en Ligue Europa, qu’il a mené jusqu’en demi-finale, aurait pu jouer en sa faveur. Une absence frustrante, d’autant plus que l’attaquant (77 sélections, 31 buts) a signé l’une des saisons les plus prolifiques de sa carrière avec 30 buts, battant au passage le record de réalisations en Ligue Europa.
Brahim Diaz
Si l’argument d’une saison sans titre peut s’appliquer à Salah et Aubameyang, il est difficile de le faire valoir pour Brahim Diaz. Côté palmarès, aucun autre candidat ne fait mieux que le Marocain cette année. Auteur du doublé championnat-Ligue des champions avec des contributions décisives en sortie de banc, l’attaquant a même entamé cette saison en remportant la Supercoupe d’Europe avec le Real Madrid, face à l’Atalanta Bergame… de Lookman, bien qu’il n’ait disputé que 7 minutes de la rencontre.
Sur le plan individuel, ses statistiques sont loin d’être anecdotiques : 12 buts et 9 passes décisives en 44 matchs. Ce bilan est d’autant plus respectable qu’il a principalement évolué en tant que remplaçant dans l’un des clubs les plus prestigieux au monde. Toutefois, son statut de joueur marocain n’a été officialisé qu’en mars dernier, après la CAN, ce qui pourrait expliquer son absence de la liste.
Victor Boniface
Rien que pour sa contribution déterminante au premier sacre de champion d’Allemagne du Bayer Leverkusen, en restant invaincu, Victor Boniface aurait mérité sa place parmi l’élite africaine. Ajoutons à cela le doublé coupe et supercoupe d’Allemagne décroché avec le club Rouge et Noir, et ce, malgré trois mois d’arrêt pour cause de blessure. Sur le plan statistique, l’attaquant nigérian a brillé avec 21 buts et 10 passes décisives en 34 apparitions. Et il n’a pas ralenti cette saison, signant déjà un impressionnant début avec 7 buts en 10 matchs, sans oublier des débuts prometteurs en Ligue des champions. Boniface, natif d’Akure, semblait avoir le profil idéal pour la récompense africaine ultime. Son absence pour la CAN a probablement pesé dans la balance.
Ayoub El Kaabi
Aux côtés de Boniface, Ayoub El Kaabi fait partie des rares joueurs à avoir accompli une saison réussie tant sur le plan collectif qu’individuel. L’attaquant marocain a été le principal artisan du premier titre européen de l’Olympiakos en Ligue Europa Conference, terminant meilleur buteur de la compétition avec 11 réalisations, dont le but décisif de la finale inscrit à la 116e minute. Avec un total de 24 buts sur l’année civile, il se place même en tête des buteurs africains en Europe pour 2024. Face à cette exclusion, El Kaabi a de quoi nourrir quelques regrets bien fondés.
Odilon Kossounou
Odilon Kossounou pourrait bien être le joueur africain le plus titré de la dernière saison. En plus du triomphe en Allemagne avec le Bayer Leverkusen, le défenseur central a remporté la CAN 2023 après un parcours remarquable avec la Côte d’Ivoire. En comparaison, son homologue William Troost-Ekong, qui figure parmi les nominés, a été battu en finale de la CAN et n’a remporté que le championnat grec, un palmarès bien en deçà de ceux des cinq grands championnats européens. Kossounou, avec un bilan aussi impressionnant, aurait mérité davantage de reconnaissance.
Sébastien Haller
Parmi les moins titrés de cette sélection, Sébastien Haller n’en est pourtant pas le moins influent. Malgré une blessure au début de la CAN, il a rejoint son équipe dès les huitièmes de finale, marquant des buts cruciaux. C’est lui qui a inscrit l’unique but en demi-finale face à la RD Congo, puis scellé la victoire en finale avec un second but décisif contre le Nigeria. En club, Haller a également brillé en Ligue des champions, marquant le but qui a permis au Borussia Dortmund de renverser l’Atlético Madrid en quart de finale retour à domicile. Sa nomination aurait non seulement reconnu sa résilience, alors qu’il a lutté contre les blessures et surmonté un cancer un an plus tôt, mais elle aurait également mis en lumière l’importance de la CAN.
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